Gouvernance PME ETI : créer et animer un comité d'innovation ou d’expansion pour accélérer la croissance

Pourquoi un comité d’innovation ou d’expansion ?

Pour une PME ou ETI en phase de croissance, l’innovation et la capacité à saisir de nouvelles opportunités sont vitales. Pourtant, sans structure ni gouvernance adaptées, ces projets stratégiques se dispersent souvent : manque de focus, mobilisation inadaptée des ressources, absence de transparence ou de rendu décisionnel… Mettre en place un comité dédié, qu’il vise l’innovation ou la croissance externe/inter-métiers, permet d’apporter un pilotage transverse, une mise en commun des expertises, et un suivi concret des avancées et blocages.

Définir la mission et le périmètre du comité

Clarifier les ambitions

Trop de comités échouent faute d’objectifs alignés. Commencez par formaliser la mission (innover sur l’offre, détecter des cibles d’acquisition, accélérer le cross-selling…) et le périmètre d’intervention (quels métiers, quels types de projets ?). La définition d’indicateurs de succès et de critères de priorité est essentielle pour éviter les dérives.

S’assurer du bon équilibre entre vision et action

Un bon comité ne se contente pas de brainstormer ou de valider, il conduit des chantiers, arbitre, et prend des décisions utiles. Attention à ne pas sombrer dans l’intellectualisme ou le pilotage sans impact.

Composer le comité : diversité, légitimité et compétences

Choisir les bons profils

• Inclure des membres avec une expérience opérationnelle forte et une capacité de remise en question.
• Miser sur la diversité (métiers, ancienneté, externes/internes) pour casser l’entre-soi.
• Désigner un ou plusieurs « sponsors » capables de faire avancer les sujets au Codir.

Éviter les écueils classiques :

• Comité trop nombreux ou trop restreint
• Surreprésentation du management vs terrain
• Absence de relais Hiérarchique pour passer du comité à l’action terrain

Méthodologie et rituels efficaces

Planifier des cycles courts

Rythmez la vie du comité par des cycles courts (ex. toutes les 3-4 semaines) axés sur la livraison d’avancées concrètes. La séquence « diagnostic – idéation – expérimentation – décision » assure un ancrage dans le réel.

S’outiller pour structurer et tracer la valeur

• Tableaux de bord de suivi (avancées, obstacles, valeur créée)
• Templates de cadrage des projets (problématique, résultats attendus, next steps, propriétaires)
• Plateformes collaboratives pour documenter les échanges et décisions

Débriefs et capitalisation systématiques

Après chaque cycle, prévoyez une halte pour tirer les enseignements, pivoter si besoin, ne pas accumuler les projets morts-nés. La capacité à tuer (et non simplement lancer) des initiatives insuffisamment prometteuses fait partie de la maturité recherchée.

Faire vivre le comité dans le temps

Entretenir l’engagement et le focus

Il est essentiel de connecter régulièrement les travaux du comité à la stratégie de l’entreprise et de les valoriser auprès du reste de l’organisation. Communiquez sur les succès, les échecs (et leurs enseignements), et sur la valeur concrète produite.

Points de vigilance

• Risque d’essoufflement : revue périodique de la composition et des objectifs
• Dérive « chambre d’enregistrement » : oser challenger les arbitrages, initier des débats
• Capacité à vraiment passer à l’échelle une innovation ou un projet d’expansion : attention à l’écart entre prototype et industrialisation

En conclusion : gouverner pour créer de la valeur, pas pour remplir des cases

Un comité efficace fonctionne comme une instance de création de valeur : il catalyse l’énergie collective, met de l’ordre, donne du courage aux décisions difficiles. Tout le défi est de trouver le bon niveau de formalisme sans sombrer dans le process pour le process, et d’entretenir une culture de l’action.