
Le secteur de la restauration collective (SRC) en France et en Europe représente près de 19,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024, dont environ 8,1 milliards pour les activités exclusivement dédiées aux services collectifs (estimations). Environ 3,6 milliards de repas sont servis chaque année sur 75 000 sites (enseignement, santé, social, entreprises). Le secteur reste fragmenté, mais la consolidation s’accélère sous l’effet des grands acteurs internationaux comme Compass Group, Sodexo et Elior. La montée en puissance des obligations EGALIM et ESG crée un environnement plus exigeant mais porteur de valeur pour les entreprises structurées et conformes.
En 2026, le cycle de consolidation reste actif : acquisitions multi-pays (Compass, CH&CO, Hofmanns, 4Service) et diversification vers des modèles hybrides (restauration + facilities management). Pour un dirigeant, la fenêtre de tir 2026–2028 s’avère favorable si l’entreprise dispose d’un portefeuille stable, de systèmes digitaux matures et d’une rentabilité prévisible.
Les acquéreurs stratégiques (Compass, Sodexo, Elior) recherchent des portefeuilles multi-segments et des synergies de coûts. Les fonds financiers et les family offices s’intéressent aux acteurs régionaux bien gérés offrant une granularité locale et des marges stables. Les MBI/MBO peuvent viser des entreprises familiales de taille intermédiaire au profil récurrent.
Les industriels privilégient la répétabilité des revenus et la capacité d’intégration ; les financiers valorisent la visibilité et la gouvernance. Cela se traduit par des structures de prix ajustées : earn-out sur 1–2 ans pour lisser la performance post-cession et clauses de non-concurrence étendues pour protéger le portefeuille.
Une cession réussie dans le SRC exige de transformer l’entreprise d’un modèle centré sur son fondateur en un actif transmissible. Trois piliers clés : gouvernance, qualité de données, et continuité opérationnelle.
Formaliser les délégations, clarifier la gouvernance et maintenir un relais managérial clair. Réduire la dépendance au dirigeant augmente la confiance des acquéreurs.
Mettre en avant la récurrence contractuelle : contrats pluriannuels, diversification entre segments (enseignement, santé, entreprise). Mesurer le churn client et la visibilité des flux.
Moderniser les solutions CRM/ERP et intégrer un reporting ESG et de traçabilité. Un data room complet doit refléter cette transparence : état des litiges, conformité EGALIM, économies d’échelle.
Un processus contrôlé maximise la concurrence et soutient la valorisation. Il débute par le teaser confidentiel, suivi d’un CIM détaillant le portefeuille de clients et les contrats. Une short list d’acquéreurs est invitée à soumettre des LOI avec prix et structure de deal.
Durée type : 6 à 9 mois. Étapes : teaser → NDA → CIM → offres non engageantes → LOI → due diligence → SPA → closing.
Assurer la conformité ESG et EGALIM, la disponibilité des données de marge par contrat, et la continuité de service post-cession : trois éléments critiques des due diligence.
Préparer un plan RH clair : communication tardive mais structurée pour les managers critiques, maintien de la motivation via clauses de rétention ou earn-outs internes.
Les multiples observés sur le marché européen des SRC varient entre 6x et 9x l’EBITDA (estimations), avec primes pour les portefeuilles multi-segments et récurrents. Les drivers positifs incluent la récurrence, la diversification contractuelle et la digitalisation. Les freins : dépendance managériale, marges érodées, contrats publics rigides.
Les structures de prix s’appuient sur des mécanismes locked box et completion accounts selon la taille de l’actif. Des dispositifs tels qu’un earn-out (12–24 mois), un crédit vendeur limité et une GAP clause (24 mois) sécurisent l’équilibre entre parties.
L’automatisation et la digitalisation des chaînes d’achat et de gestion des repas (plateformes, suivi ESG) transforment la compétitivité. Probabilité : élevée ; impact : positif. Les gagnants : opérateurs digitalisés ; perdants : acteurs encore manuels.
Coûts énergétiques volatils, tensions sur l’approvisionnement alimentaire, relocalisation européenne. Probabilité : moyenne ; impact : neutre à positif selon diversification. Facteurs clés : politique agricole, coût des matières premières.
Guerre des talents en cuisine collective et attentes ESG. Probabilité : élevée ; impact : positif à long terme pour les portefeuilles durables. Dynamiques : bien-être, durabilité, traçabilité.
Probabilité : élevée ; impact : élevé ; mitigation : renforcer le management intermédiaire et déléguer les relations grands comptes.
Probabilité : élevée ; impact : moyen ; mitigation : ajustement des prix et révision des achats fournisseurs.
Probabilité : moyenne ; impact : moyen ; mitigation : mise à jour documentaire et audits internes pré-cession.
Probabilité : moyenne ; impact : élevé ; mitigation : diversification du portefeuille privé et contractualisation longue.
Les opérations marquantes : Compass Group / Dupont Restauration (France, 2024, 198–296 M€, estimations, multiple EV/EBITDA ~8x) ; Compass / 4Service AS (Norvège, 2024, montant non communiqué) ; Sodexo / CRH Catering (États-Unis, 2024). Ces acquisitions témoignent de l’appétit élevé des acquéreurs internationaux et confirment la dynamique de consolidation locale et européenne.
1) Réduire la dépendance au dirigeant : clarification des responsabilités, formation des cadres ; KPI : autonomie opérationnelle.
2) Renforcer la récurrence et la visibilité : augmentation du taux de contrats pluriannuels ; KPI : part des revenus récurrents >70%.
3) Fiabiliser la donnée et le reporting : mise en place de reporting ESG et financier intégré ; KPI : complétude data room >95%.
4) Optimiser la rentabilité : contrôle de la masse salariale et achats ; KPI : marge EBITDA >8%.
5) Sécuriser la conformité et les RH : audit EGALIM, plan succession ; KPI : conformité 100% auditée et plan de transition signé.
À horizon 2026–2028, le secteur de la restauration collective s’annonce résilient mais exigeant. La valeur se déplace vers les portefeuilles capables de démontrer durabilité, récurrence et efficacité opérationnelle. Les acheteurs privilégient la transparence, la digitalisation et la conformité ESG. Pour viser le haut de fourchette, le dirigeant doit offrir un actif transmissible, intégré et prévisible. Les meilleures cessions seront celles qui associeront un portefeuille multi-segments solide à une gouvernance prête à l’intégration, dans un contexte de consolidation européenne soutenue.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.
Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.
Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.
Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.
Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.