Comment expliquer mes accidents de parcours ?

Comment expliquer mes accidents de parcours ?
December 3, 2025

Dans la vie d’une entreprise, un « accident de parcours » n’est jamais agréable à raconter : perte d’un client clé, baisse brutale de chiffre d’affaires, conflit associé, mauvaise embauche, incident financier… Pourtant, chaque dirigeant en connaît au moins un. Ce qui pose problème n’est pas tant l’accident lui‑même que la manière de l’expliquer avec clarté, cohérence et crédibilité.

Cet article a un objectif simple : vous aider à comprendre comment analyser ces événements, en parler avec justesse et en faire un élément de votre maturité de dirigeant. Vous n’avez pas besoin de maîtriser la finance ou le jargon pour suivre : tout est expliqué simplement.

Comprendre l’essentiel en quelques mots

Un accident de parcours, c’est un événement qui a déstabilisé l’entreprise à un moment donné. Il ne définit pas la qualité du dirigeant, mais révèle souvent une zone non structurée : un process fragile, une dépendance trop forte, un manque d’anticipation, un recrutement inadapté.

Pour bien l’expliquer, il faut comprendre trois points : ce qui s’est passé, pourquoi cela s’est produit et ce que vous avez changé depuis. Quand ces trois éléments sont alignés, l’accident devient non pas un défaut, mais une preuve de lucidité.

Ce qu’un dirigeant doit savoir sur le sujet

Dans les faits, les partenaires financiers, les investisseurs ou même vos équipes ne vous jugent pas sur l’accident en lui‑même, mais sur votre capacité à le décoder et à montrer que vous en avez tiré une amélioration structurelle.

Une chute de marge n’inquiète pas si vous êtes capable d’expliquer : « Nous avons perdu un client qui représentait 30% du chiffre d’affaires, ce qui a révélé une trop forte dépendance. Nous avons depuis diversifié le portefeuille commercial et mis un seuil de dépendance maximum par client. »

Là où beaucoup de dirigeants se sentent vulnérables, c’est dans la peur d’être perçus comme incompétents. Or, dans les dossiers que nous accompagnons chez Scale2Sell, l’inverse est souvent vrai : la transparence et la capacité d’analyse renforcent la confiance.

Autre point souvent sous‑estimé : un accident de parcours n’a de valeur explicative que si vous montrez qu’il a abouti à un changement. Sans changement, l’événement ressemble à un risque récurrent. Avec changement, il devient une étape de professionnalisation.

Comment analyser votre situation

Voici une méthode simple, applicable à toute taille de PME/ETI.

Étape 1 : Nommer l’accident

Décrivez l’événement en une phrase claire : « Nous avons perdu un directeur commercial après 6 mois » ; « Un client majeur a résilié son contrat » ; « Un projet informatique a coûté deux fois plus cher que prévu ».

Évitez les formulations floues. Un accident trop vague est difficile à expliquer.

Étape 2 : Définir la cause réelle

Pas la cause apparente, la cause structurelle. Par exemple :

  • Perdre un client clé peut venir d’une dépendance excessive, pas seulement d’un désaccord.
  • Un collaborateur qui échoue peut révéler un processus de recrutement insuffisamment rigoureux.
  • Un projet trop coûteux peut signaler un manque de cadrage technique.

Cette étape demande de la lucidité. Chez Scale2Sell, nous observons souvent que les dirigeants minimisent l’origine réelle par peur de « trop en dire ». C’est une erreur : la cause structurelle est la seule utile à comprendre.

Étape 3 : Expliquer la prise de conscience

Il s’agit de dire ce que l’accident vous a appris. Cela montre votre capacité à tirer des enseignements et à améliorer le fonctionnement de l’entreprise. Exemple : « Nous avons compris que notre modèle commercial reposait sur trop peu de clients actifs ».

Étape 4 : Montrer les actions correctives

C’est la partie la plus importante. Les partenaires, investisseurs ou acquéreurs regardent surtout ce que vous avez changé :

  • Revoir une organisation
  • Mettre en place un reporting régulier
  • Professionnaliser un recrutement
  • Refaire un pricing ou une stratégie commerciale

C’est souvent cette étape qui transforme l’accident en argument de solidité.

Les erreurs fréquentes (et comment les éviter)

  • Minimiser l’accident : Dire « ce n’était rien » crée de la méfiance. Un sujet assumé est toujours mieux perçu qu’un sujet camouflé.
  • Raconter trop de détails émotionnels : Les partenaires veulent comprendre la mécanique, pas le drame humain. Concentrez‑vous sur les faits et les actions.
  • S’accuser soi‑même : Reconnaître une erreur ne signifie pas s’auto‑saboter. Ce que l’on attend, c’est une analyse, pas une culpabilité.
  • Impliquer uniquement la faute extérieure : Client « toxique », collaborateur « mauvais », marché « difficile »… Ces explications paraissent souvent défensives.
  • Ne pas montrer les actions correctives : Sans actions, l’accident ressemble à un risque futur.

Les bonnes pratiques pour aller plus loin

1. Construire une version claire et stable de votre récit

L’objectif n’est pas de créer un discours parfait, mais un récit cohérent qui explique simplement : le problème, la cause réelle, la prise de conscience et les actions menées. Dans l’expérience terrain de Scale2Sell, un récit solide augmente immédiatement la crédibilité du dirigeant.

2. Quantifier autant que possible

La quantification rassure. Exemples :

  • « Le client perdu représentait 28% du CA, nous sommes aujourd’hui à 11% de dépendance maximale. »
  • « Nous avons réorganisé la production et réduit les retards de 43%. »

Quelques chiffres simples suffisent à donner de la substance.

3. Montrer que le risque ne peut plus revenir

Une bonne explication inclut une fermeture du risque : nouveaux process, reporting, gouvernance, compétences ajoutées, outils mis en place. Chez Scale2Sell, nous aidons souvent les dirigeants à structurer ces éléments pour qu’ils deviennent lisibles et rassurants pour un futur acquéreur.

À retenir :

Expliquer un accident de parcours n’est pas un exercice de justification : c’est un exercice de maturité. En montrant ce qui s’est passé, ce que cela révèle et ce que vous avez amélioré, vous transformez un événement difficile en preuve de pilotage professionnel. Chez Scale2Sell, nous accompagnons les dirigeants pour structurer leur entreprise, réduire les angles morts et rendre la société réellement désirable aux yeux des acquéreurs. Parce que nous pensons qu'une société ne se vend pas, elle s'achète.

Remarques :
En pratique, demandez-vous :  

Allez plus loin, échangez avec un partner !

François
Viallon
Partner Stratégie

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.

Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.

Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.

François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.

François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine
Montel
Partner Finance

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.

Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.

Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.

Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.

Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

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