
Le secteur des sociétés de messagerie express (Courier, Express & Parcels – CEP) est porté par la croissance du e-commerce, la sophistication des réseaux logistiques et la consolidation européenne. En 2026, le marché européen du CEP pèse plusieurs dizaines de milliards d’euros, représentant près d’un tiers du volume mondial (estimations). Les marges demeurent sous pression, mais la densification du réseau et l’intégration des solutions Out-of-Home (OOH) et lockers créent un différentiel de valorisation net pour les opérateurs bien structurés.
Les acteurs dominants – Geopost (DPD), DHL Group et InPost – concentrent une large part des volumes européens et continuent d’étendre leurs réseaux via acquisitions et partenariats. Le rythme de consolidation reste élevé, animé par les synergies réseau, la technologie (IA, automatisation des centres de tri), et la recherche d’économies d’échelle. Pour un cédant en 2026, le contexte reste favorable, avec une demande forte d’actifs logistiques fiables et un appétit renouvelé des fonds et industriels pour les plateformes régionales intégrées.
Les acquéreurs stratégiques (groupes logistiques intégrés) ciblent des relais de croissance géographique et des capacités opérationnelles clés. Les fonds financiers privilégient quant à eux les plateformes rentables, capables de build-up rapide. Les family offices et acquéreurs MBI/MBO s’intéressent à des niches régionales ou à des prestataires spécialisés (livraisons B2B santé, urgence, retail).
Pour le cédant, les implications varient : un industriel cherchera des synergies et pourra exiger une présence du dirigeant 12 à 24 mois après la transaction, tandis qu’un fonds LBO visera une continuité managériale et un plan de croissance à 3–5 ans. Les earn-out demeurent fréquents (10–25 % du prix) pour aligner la valeur sur la performance future.
Le succès d’une cession dépend d’une préparation rigoureuse : fiabiliser les données, sécuriser les contrats récurrents et réduire la dépendance au fondateur. La data room doit rassembler finances, fiscalité, RH, contrats clients/fournisseurs, indicateurs opérationnels (taux de réussite de livraison, coût par colis, taux de retour) et conformité réglementaire (douanes, RGPD, obligations sociales).
Formaliser un relais managérial et clarifier les responsabilités post-cession permet d’éviter la décote liée à la dépendance du dirigeant. Une gouvernance claire et des comités de pilotage opérationnels renforcent la crédibilité auprès des acheteurs.
Les revenus récurrents issus de clients B2B sous contrat, de partenariats e-commerce ou de solutions cross-border améliorent les multiples observés. À l’inverse, la dépendance à un segment ou à quelques clients majeurs réduit la valorisation.
L’excellence opérationnelle (taux de livraison dans les délais, coût de tri, taux de remplissage des véhicules) est aujourd’hui un driver clé. Les systèmes CRM/ERP et outils de tracking digital démontrent la maturité de la gestion et rassurent les investisseurs.
Une cession réussie s’articule autour d’un calendrier clair et de livrables professionnels : teaser, NDA, mémorandum d’information (CIM), gestion des listes d’acquéreurs, Q&A et sessions de management presentation. Un travail préalable sur la structure de prix (cash-free debt-free) et sur les engagements post-closing favorise un closing fluide.
Durée moyenne d’un process complet : 6–9 mois (estimations). La due diligence (3–6 semaines) couvre finances, juridique, fiscal, IT, ESG et opérations logistiques.
Les frictions courantes concernent la valorisation des flottes et des centres, la continuité des contrats clients et l’impact des CAPEX de renouvellement. Le cédant doit documenter ces postes pour éviter les ajustements négatifs de prix.
Il est essentiel de planifier la communication interne afin de préserver la continuité du service et de prévenir le départ de talents clés. La fidélisation des équipes opérationnelles est souvent conditionnée par des plans de bonus ou de transition associés à la transaction.
Les transactions européennes de messagerie express se négocient autour de 6–9x l’EBITDA (estimations) pour des opérateurs rentables et bien positionnés. Les multiples supérieurs (>10x) concernent les cibles à forte densité réseau ou à forte composante digitale.
Les acheteurs valorisent : (i) la récurrence et la visibilité des flux (backlog, contrats multiannuels), (ii) la densité du maillage, (iii) la productivité des hubs, et (iv) la rigueur du reporting. Les structures de prix oscillent entre locked box et completion accounts selon la maturité financière de la cible. Les mécanismes usuels : earn-out indexé sur le volume et la marge brute, crédit vendeur (jusqu’à 10 %), et garantie d’actif-passif sur 12–24 mois.
L’intégration de l’IA et des solutions d’automatisation des centres de tri améliore la productivité et peut générer un impact positif sur les multiples (+0,5x à +1x EBITDA estimé). Les acteurs agiles et digitalisés seront les gagnants.
Renforcement des régulations européennes sur les flux transfrontaliers et introduction probable de taxes sur les colis importés (estimée à 2 € par envoi depuis 2025). Impact mixte : pression sur les marges mais opportunité pour les acteurs structurés et conformes.
Accent sur la logistique durable et la guerre des talents. Probabilité élevée, impact sur la valeur positif pour les opérateurs à flotte électrique et gestion RH robuste.
Probabilité : élevée ; Impact : élevé ; Mitigation : formaliser un plan de succession et de délégation claire avant la cession.
Probabilité : moyenne ; Impact : élevé ; Mitigation : automatiser les process, diversifier le mix locker/door et les contrats récurrents.
Probabilité : moyenne ; Impact : moyen ; Mitigation : audit des systèmes, uniformisation des KPI financiers et opérationnels.
Probabilité : élevée ; Impact : moyen ; Mitigation : conformité anticipée avec les nouvelles législations européennes.
Les transactions de référence incluent : (octobre 2024) InPost–Menzies Distribution, rachat à 100 % pour 60,4 M £, suivi d’InPost–Yodel (avril 2025) renforçant sa part UK. En 2025, DHL–Evri marque un rapprochement stratégique créant un réseau supérieur à 1 milliard de colis. Ces mouvements confirment un appétit élevé des acteurs historiques et disruptifs pour des cibles locales intégrées et technologiques.
1. Réduire la dépendance au dirigeant – formaliser un relais de direction. KPI : % fonctions clés couvertes.
2. Structurer la donnée et le reporting – fiabiliser ERP/CRM et indicateurs. KPI : taux d’erreurs de reporting.
3. Renforcer les contrats récurrents – sécuriser les partenariats B2B/B2C. KPI : % CA sous contrat multiannuel.
4. Optimiser la rentabilité opérationnelle – réduire le coût unitaire de livraison. KPI : €/colis.
5. Préparer la data room – clarifier conformité, assurances, litiges. KPI : % check docs ready avant NDA.
Entre 2026 et 2028, la valeur dans le secteur des messageries express se déplacera vers les opérateurs à forte intensité digitale et à réseau OOH dense. Les acheteurs recherchent avant tout la maîtrise des coûts unitaires, la prévisibilité des volumes et la conformité réglementaire. La réussite d’une cession reposera sur une gouvernance claire, une autonomie des équipes et la capacité à démontrer un modèle économique réplicable. Les cédants préparés, avec un portefeuille clients résilient et un maillage opérationnel performant, pourront viser le haut de la fourchette de valorisation, entre 8x et 10x l’EBITDA (estimations).

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.
Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.
Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.
Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.
Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.