
Le secteur de la fourniture et installation d’échafaudage évolue à l’intersection de la construction, de la location d’équipements et de l’ingénierie. En 2026, il bénéficie d’un environnement marqué par la demande en rénovation énergétique, des programmes publics d’infrastructure et le renforcement des réglementations de sécurité (EN 12811). La dynamique européenne est dominée par quelques grands acteurs (Altrad, Layher, PERI) et un tissu dense de PME locales. Les taux de croissance restent modérés (CAGR estimé 2–3 %) mais soutenus par la transition énergétique et la digitalisation. L’année 2026 constitue une fenêtre favorable à la cession : appétit des acteurs de la consolidation régionale, fonds d’infrastructure en quête d’actifs tangibles, et intégrateurs industriels recherchant des synergies de service et de clientèle.
Les acquéreurs stratégiques (groupes comme Altrad, PERI ou ULMA) recherchent des portefeuilles offrant capacités régionales et expertise sécurité ; ils privilégient la récurrence et la complémentarité géographique. Les investisseurs financiers (fonds de LBO ou family offices) s’intéressent aux entreprises capables de générer des cash-flows stables avec potentiel de build-up. Les MBI/MBO demeurent opportunes pour assurer continuité managériale dans un marché local. Les implications sur la valorisation diffèrent : un industriel paiera un premium lié aux synergies, tandis qu’un financier imposera un earn-out lié à la performance post-cession. Les clauses de non-concurrence et de présence du dirigeant sont fréquentes et influent sur le calendrier de sortie.
La dépendance au dirigeant est souvent élevée. Il est essentiel d’instaurer un relais managérial solide et documenté. L’objectif : démontrer la capacité de l’entreprise à fonctionner sans le fondateur. Une DAF externalisée ou un contrôle de gestion rigoureux consolidera la crédibilité du dossier.
Les acquéreurs valorisent la récurrence : contrats pluriannuels, maintenance, gestion de parcs de matériel. Les revenus purement liés à des chantiers ponctuels subissent une décote. Un mix équilibré (location/installation/services) stabilise la valorisation.
Les systèmes de gestion (ERP, traçabilité des pièces, planning interventions) doivent être intégrés à la data room. L’usage des outils numériques et du BIM sert d’indicateur de maturité opérationnelle et renforce la transparence requise par les investisseurs.
Un process structuré permet d’accroître la concurrence entre acheteurs. De la diffusion du teaser à la signature du SPA, chaque étape doit être calibrée. Les points critiques portent sur la validation des marges projets, les passifs liés à la sécurité et la conformité du matériel.
La durée moyenne observée pour une transaction est de 8–12 mois. Le processus idéal suit les étapes : teaser, NDA, CIM, long list, short list, LOI, due diligence, SPA et closing. L’anticipation sur la data room et la conformité technique réduit la friction.
Les frictions classiques concernent les litiges sécurité, la conformité normative et la clarté des inventaires de matériel. Une revue préalable par un auditeur indépendant est fortement recommandée.
La cession doit rester confidentielle jusqu’à l’étape LOI. Les équipes-clés (chargés d’affaires, techniciens, chefs de projets) doivent être sécurisées par des plans de rétention et de communication ciblés.
Les multiples typiques observés se situent entre 5x et 7x l’EBITDA pour les PME rentables et bien structurées (estimations). Les acteurs avec récurrence et certification sécurité premium peuvent dépasser 8x. Les structures de prix courantes incluent la locked box et le earn-out (20–30 % du prix sur 1–3 ans). Les GAPs assurent la protection de l’acheteur, tandis que le crédit vendeur (jusqu’à 10–15 %) facilite les deals avec managers repreneurs.
La digitalisation (BIM, traçabilité, ERP cloud) modifie la compétitivité. Probabilité : élevée. Impact : positif. Les acteurs intégrés et certifiés gagnent en attractivité.
Transition énergétique et relocalisation industrielle soutiennent la demande. Probabilité : moyenne. Impact : positif. Les entreprises actives dans les services énergie/nuke seront survalorisées.
Les exigences ESG et la guerre des talents modifient la structure de coûts. Probabilité : élevée. Impact : neutre à positif selon la capacité de gestion RH et durabilité. Les acteurs ayant une politique sécurité/formation visible seront favorisés.
Probabilité : élevée. Impact : élevé. Mitigation : déploiement d’un CODIR élargi et documentation des relations clients.
Probabilité : moyenne. Impact : élevé. Mitigation : revue pricing, valorisation des services premium et réduction des coûts non productifs.
Probabilité : moyenne. Impact : moyen. Mitigation : audit conformité EN 12811 et documentation des contrôles internes.
Probabilité : élevée. Impact : élevé. Mitigation : fidélisation, formation interne et partenariat écoles métiers.
Les transactions récentes d’Altrad illustrent la consolidation en cours : acquisition de Sparrows Group (2022, UK), Endel (2022, France) et MERCIER Industrie (2025, France). Ces deals démontrent l’appétit des industriels pour des portefeuilles multi-services intégrés et renforcent les valorisations sur ce segment. Le marché 2026 montre un appétit élevé pour les acteurs capables d’offrir sécurité, ingénierie et data, dans un contexte de renouvellement d’actifs et de transition énergétique.
1. Réduire la dépendance au dirigeant – Impact élevé, horizon moyen, KPI : nombre de décisions automatisées, délégations effectives.
2. Renforcer la récurrence des revenus – Impact élevé, horizon court, KPI : taux de contrats pluriannuels, part location/service dans CA.
3. Structurer la gouvernance et la conformité – Impact moyen, horizon court, KPI : existence d’un conseil consultatif, documentation juridique complète.
4. Fiabiliser la donnée opérationnelle – Impact moyen, horizon moyen, KPI : reporting mensuel consolidé, fiabilité CRM/ERP.
5. Sécuriser les talents clés – Impact élevé, horizon long, KPI : taux de rétention middle management, plan de succession validé.
Sur les trois à cinq prochaines années, la cession d’une entreprise d’échafaudage se jouera autour de trois critères : la capacité à livrer des solutions complètes (installation + maintenance + sécurité), l’intégration numérique des processus et la résilience opérationnelle face à la pression sur les marges. Les acheteurs privilégieront les portefeuilles combinant visibilité des revenus, conformité réglementaire et innovation produit. Dans ce contexte, un dirigeant bien préparé, disposant d’une gouvernance claire et d’un management autonome, pourra viser le haut de la fourchette de valorisation et optimiser la transition tout en réduisant le risque d’earn-out négatif.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.
Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.
Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.
Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.
Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.