
Le transport routier de marchandises (TRM) est l’épine dorsale du commerce intérieur européen. En 2024, il représentait 1 869 milliards de tonne-kilomètres dans l’Union européenne, dont 174 milliards pour la France, soit environ 9 % du total. Son chiffre d’affaires national dépassait 63 milliards d’euros en 2023. La croissance moyenne annuelle (CAGR) du marché est estimée à +1 à +2 % (estimation), portée par la résilience des flux domestiques et la montée du e-commerce.
Le secteur est marqué par une concurrence intense, une fragmentation élevée (des milliers de PME/TPE familiales) et une dynamique de consolidation accélérée depuis 2024, favorisée par la transmission générationnelle et l’essor des grands groupes logistiques intégrés (DSV, CMA CGM, Geodis, DHL…). Malgré ses marges faibles (2–5 % en moyenne), le TRM reste un secteur résilient et structurant pour les chaînes d’approvisionnement. Les barrières à l’entrée (licences, flotte, réseau clients, conformité réglementaire) sont moyennes à fortes.
Pour le repreneur, le TRM offre un potentiel de création de valeur par l’optimisation, la digitalisation et la verticalisation logistique, mais requiert une gestion fine du capital et des opérations.
Les cibles typiques à reprendre sont des PME réalisant entre 2 et 30 M€ de chiffre d’affaires, avec une équipe de 20 à 200 salariés. La rentabilité dépend du segment (frêt sec, froid, distribution, messagerie). Les motifs de cession sont souvent la retraite du dirigeant (50–65 ans) et le manque de successeurs. Les cibles attractives présentent :
Les signaux positifs incluent la fidélité client, la faible rotation du personnel et un historique de conformité sociale. Les red flags concernent les dettes de flotte, les retards de paiement et la dépendance à un ou deux donneurs d’ordre.
L’audit doit couvrir le parc (âge moyen, TCO, conformité environnementale), la rentabilité des lignes et la structure du capital. Points critiques : licences de transport, contrats, clauses sociales et dette technique.
Le financement repose souvent sur un LBO classique ou hybride (earn-out, crédit vendeur, co-investisseurs). Les taux d’intérêt en 2025-2026 restant relativement élevés (estimation 4–6 %), la structure de dette doit être calibrée pour préserver la trésorerie (DSCR > 1,5). Les soutiens publics (ex. Bpifrance Transmission) permettent de compléter le financement.
Durée type d’un processus de reprise : 6 à 9 mois. Les erreurs fréquentes : surestimation du goodwill client, sous-estimation du CAPEX (flotte + conformité CO2) et manque de préparation du plan de continuité. Le repreneur doit sécuriser la fidélisation des conducteurs et cadres dès la LOI.
Désorganisation post-closing, perte de conducteurs, rupture de contrat client. Les KPI de suivi : disponibilité flotte (%), marge d’exploitation, taux de turnover.
Mise en place d’un comité de pilotage de reprise, d’un reporting flash hebdomadaire et d’un plan de communication interne/externe. Le repreneur doit montrer sa présence terrain dès la première semaine.
L’objectif à 3–5 ans : une amélioration de marge de +2 pts et un multiple de valorisation de 5–7x l’EBITDA (estimation).
Automatisation logistique, IA d’optimisation des tournées, véhicules semi-autonomes. Probabilité : élevée. Impact : positif. Les gagnants seront les acteurs digitalisés et multi-services.
Tensions commerciales ou énergétiques, ruptures de chaînes d’approvisionnement, relocalisation industrielle. Probabilité : moyenne. Impact : neutre à positif (relocalisation = hausse des flux).
Pénurie de conducteurs, pression salariale, attente RSE renforcée. Probabilité : élevée. Impact : négatif si non maîtrisé. Le modèle de reprise reste viable si l’entreprise investit dans la formation et la durabilité.
Probabilité : élevée | Impact : élevé | Mitigation : digitaliser, optimiser le TCO, mutualiser les achats.
Probabilité : élevée | Impact : moyen | Mitigation : fidélisation, formation continue, attractivité RH.
Probabilité : moyenne | Impact : élevé | Mitigation : transition progressive des flottes, subventions, gestion du mix énergétique.
Probabilité : moyenne | Impact : moyen | Mitigation : diversification commerciale et contractualisation multi-secteurs.
Probabilité : moyenne | Impact : moyen | Mitigation : suivi rigoureux du BFR et factoring partiel.
Impact : élevé | Complexité : L | Horizon : moyen | KPI : âge moyen parc, émissions gCO2/tkm, taux de véhicules éco.
Impact : élevé | Complexité : M | Horizon : court | KPI : taux d’utilisation, coût kilométrique, taux de remplissage.
Impact : moyen | Complexité : M | Horizon : court | KPI : turnover, absentéisme, satisfaction conducteur.
Impact : élevé | Complexité : M | Horizon : moyen | KPI : part du top 3 clients, marge secteur froid/logistique.
Impact : élevé | Complexité : L | Horizon : long | KPI : CA consolidé, synergies logistiques, économies d’échelle.
À horizon 2026–2030, le transport routier de marchandises restera un pilier économique européen, mais aussi un champ de bataille concurrentiel. Pour un repreneur, la valeur se déplacera vers la capacité à intégrer la technologie et la durabilité, à fidéliser les équipes et à obtenir des marges différenciées par service. Les gagnants seront ceux qui réussiront à concilier performance opérationnelle, digitalisation et conformité environnementale, transformant un métier traditionnel en plateforme logistique durable et rentable.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.
Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.
Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.
Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.
Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.