
Un lundi matin. Pierre, dirigeant d’une PME B2B de 8 M€ de chiffre d’affaires, ouvre son ordinateur. Un email l’attend : « Nous mettons fin au contrat à la fin du trimestre. ». Son plus gros client. 42% du CA. Un choc. Dans la foulée, son banquier demande un point. Son équipe s’inquiète. Et un acquéreur qui le courtisait récemment ne répond plus.
Cette scène, chez Scale2Sell, nous l’avons vue trop souvent. Et elle devient plus fréquente dans le contexte 2025–2028 : consolidation sectorielle, renégociations agressives, cycles d’achat raccourcis… La dépendance à un client clé n’est plus un risque théorique. C’est un accélérateur ou un frein brutal, surtout en vue d’une cession.
On pense souvent que la dépendance est un problème uniquement financier. En réalité, c’est un problème de pilotage, de stratégie et de transmissibilité.
Cas typique : une PME qui a grandi grâce à un « client moteur ». La relation devient confortable. Les équipes s’habituent. Les process se calquent sur les besoins de ce client unique. Puis une direction change, un appel d’offres sort, un budget se gèle… et tout bascule.
Dans plusieurs dossiers que nous croisons chez Scale2Sell, ce risque n’est même pas identifié en interne. Pour le dirigeant, c’est « un partenaire historique ». Pour un acquéreur, c’est un point rouge dans la due diligence. Comme l’absence de process pénalise la revente, la dépendance client pénalise le futur d’une entreprise — même rentable.
Entre 2025 et 2028, plusieurs tendances renforcent la vulnérabilité des PME :
Un chiffre qui fait réfléchir : dans 68% des acquisitions examinées par des fonds mid-cap, la dépendance à un client au-dessus de 30% entraîne une décote automatique — parfois de 10 à 25%.
Pour un acquéreur, c’est simple : plus la dépendance est forte, plus le risque est élevé. Et plus le risque est élevé, plus le prix baisse… ou le deal capote.
1. Confondre fidélité client et solidité structurelle
L’erreur classique : « Ils nous aiment beaucoup, ça fait 12 ans qu’on travaille ensemble. ». L’amour économique n’existe pas. Un changement de direction, un rachat, un nouvel ERP, et tout recommence à zéro.
Impact : vulnérabilité brutale + incapacité à se projeter.
2. Adapter toute l’entreprise aux exigences du client dominant
Process sur mesure, RH orientées, priorités opérationnelles déformées.
Impact : perte de flexibilité + structure difficile à transmettre.
3. Repousser la diversification commerciale
« On fera cela l’année prochaine ». Sauf que l’année suivante, les urgences reprennent le dessus.
Impact : dépendance renforcée + valeur perçue réduite.
4. Sous-estimer la perception des acquéreurs
Un dirigeant voit une relation privilégiée. Un acquéreur voit un risque de rupture.
Impact : décote, renégociation, voire abandon du deal.
La première étape, c’est de changer de lunettes. Avec les yeux d’un acquéreur, la question est simple : « Si ce client disparaît demain, l’entreprise est-elle encore stable, rentable, transmissible ? » Une analyse froide, lucide, souvent salvatrice.
Souvent, la relation client clé repose… sur le dirigeant lui-même. Chez Scale2Sell, nous voyons l’impact direct : tant que le dirigeant est le “pilier relationnel”, la dépendance est double — client + personne.
Actions concrètes :
L’objectif : que la relation devienne un actif, pas un lien personnel.
Réduire la dépendance ne se fait pas en un trimestre. C’est un travail progressif, qui maximise la valeur de l’entreprise.
Actions pragmatiques :
Voici les signaux observables qui montrent qu’il est temps d’agir :
Le bon moment, c’est l’alignement entre trois facteurs : l’entreprise (sa structure), le marché (sa dynamique), et le dirigeant (sa trajectoire). Quand ces trois cercles s’éloignent, la dépendance devient un frein. Quand ils se rapprochent, elle devient une opportunité de transformation.
La dépendance à un client clé n’est pas un défaut de gestion. C’est un piège progressif, souvent invisible, mais toujours stratégique. De 2025 à 2028, ce risque sera encore plus surveillé, plus décoté, plus disqualifiant dans un projet de cession.
La vraie force d’une PME, ce n’est pas son plus grand client : c’est sa capacité à ne dépendre de personne.
Chez Scale2Sell, nous accompagnons les dirigeants pour structurer leur entreprise, réduire les angles morts et rendre la société réellement désirable aux yeux des acquéreurs.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.