
Réaliser une acquisition n’est plus seulement une question d’opportunité : c’est devenu un exercice d’arbitrage complexe où chaque décision peut créer — ou détruire — de la valeur. Dans un marché mid‑market sous tension, les dirigeants de PME et ETI doivent raisonner comme des investisseurs : comprendre les moteurs de valorisation, sécuriser les risques, et structurer des deals capables de résister aux aléas économiques.
Une acquisition réussie repose toujours sur un objectif clair, car cet objectif détermine la bonne cible, le bon prix et la bonne stratégie d’intégration.
Dans le mid‑market, l’enjeu principal est souvent la création de synergies tangibles : mutualisation commerciale, rationalisation des coûts, montée en gamme technologique ou renforcement du management.
Les multiples sont en baisse sur une partie du marché : 27 % des opérations se négocient sous 7x l’Ebitda au T2 2025. Cela crée des opportunités, mais aussi plus de risques : un deal attractif peut cacher fragilité financière ou dépendance excessive à quelques clients.
Les secteurs les plus actifs (tech, services aux entreprises, industrie) offrent encore des valorisations résilientes. À l’inverse, les secteurs en tension (bâtiment, restauration) demandent des due diligence renforcées.
Le dirigeant doit éviter une erreur courante : se focaliser trop vite sur une cible unique. Une short‑list permet de comparer les options en termes de prix, complexité d’intégration et potentiel de synergies.
Dans le contexte actuel, la qualité des comptes et du reporting devient une variable décisive : les banques, plus sélectives, privilégient les entreprises générant un cash flow régulier.
Une baisse durable des marges, une dépendance client supérieure à 25 %, une absence de leadership opérationnel ou un historique de litiges doivent être analysés dès la pré‑évaluation.
Les risques cyber sont devenus critiques : les cyberattaques ont augmenté de 15 % entre 2023 et 2024, ce qui entraîne des audits IT plus lourds sur toutes les transactions.
Dans un environnement où 62 844 entreprises ont fait faillite en 2024 (+21 % vs 2019), la granularité des analyses s’est nettement renforcée.
L’usage de data rooms et d’outils d’IA accélère la revue documentaire, réduisant les risques d’omission dans un contexte de plus forte sensibilité réglementaire et cyber.
La contraction des multiples implique une approche plus sélective : la valeur dépend autant de la résilience du modèle que du niveau d’Ebitda.
Pour les transactions de 15 à 150 M€, la baisse en valeur (-14 %) implique des vendeurs plus exigeants et des acheteurs plus prudents : le cœur de la négociation consiste à répartir les risques futurs.
Les banques réduisant les niveaux de levier, la mezzanine reprend du poids pour compléter un financement — mais à un coût plus élevé.
Le succès ou l’échec d’une acquisition se joue très souvent dans les trois premiers mois : orientation, gouvernance, communication et gestion des talents.
Beaucoup de deals échouent non pas pour des raisons financières mais humaines : incompatibilités culturelles, incompréhensions sur les rôles, rythme d’intégration trop rapide ou trop lent.
Un pilotage trimestriel des résultats et de la feuille de route d’intégration permet d’éviter les dérives opérationnelles et d’identifier rapidement les plans correctifs.
Dans un marché plus exigeant et moins lisible, réussir une acquisition repose sur trois leviers : une préparation stratégique solide, une évaluation rigoureuse des risques et une intégration pilotée dès le premier jour. Les dirigeants capables d’anticiper, de structurer et d’exécuter avec discipline tirent aujourd’hui le meilleur parti des opportunités de consolidation. C’est cette approche qui fait la différence entre une acquisition qui transforme l’entreprise — et une qui la fragilise.
Le marché du M&A a profondément changé depuis 2023 : baisse des volumes, contraction des multiples, risques opérationnels accrus, exigences bancaires renforcées et montée des enjeux cyber. Ces évolutions affectent directement les dirigeants de PME/ETI : les due diligence sont plus lourdes, les financements plus sélectifs et la négociation plus technique. Dans ce contexte, réussir une acquisition exige une préparation plus rigoureuse, une analyse plus fine des risques et une capacité à structurer des deals résilients.
Analyse : Elle pousse à comparer plusieurs scénarios (croissance organique, partenariat, build‑up alternatif) et à vérifier que l’acquisition est la meilleure option économique et stratégique.
Analyse : Elle permet de hiérarchiser les risques critiques (cash, cyber, RH, dépendances clients) et de concentrer la due diligence sur les vrais points de rupture.
Analyse : Elle aide à décider des mécanismes (earn‑out, GAP renforcées, ajustements de prix) nécessaires pour équilibrer le risque entre acheteur et vendeur.
Analyse : Elle garantit une intégration pragmatique et orientée résultats, en ciblant les actions qui conditionnent la création de valeur.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.