
Le secteur des sociétés de loisirs connaît en 2026 une reprise solide, portée par le rebond du tourisme et la croissance des expériences immersives. Sur un plan macro, le Travel & Tourism représente environ 10% du PIB mondial (estimations WTTC), soutenant des millions d’emplois. En Europe, le retour à 99% des niveaux de fréquentation de 2019 dès 2024 a réactivé les flux de visiteurs et d’investissement. La croissance attendue (CAGR 2024–2030) du marché des loisirs est de l’ordre de 4–6% (estimations), tirée par la demande d’expériences connectées et IP-driven. Cette intensification de la demande s’accompagne d’un mouvement de consolidation accéléré, notamment autour des grands portefeuilles multi-sites et des partenariats de contenus. En 2026, la fenêtre de tir s’avère favorable à la cession pour les dirigeants disposant d’actifs bien exploités, digitalement intégrés et récurrents, alors que les taux d’intérêt amorcent une stabilisation et que les opérateurs cherchent à étendre leur empreinte européenne.
Les acquéreurs stratégiques – chaînes de parcs, groupes de loisirs ou hôteliers – privilégient les actifs offrant synergies géographiques et plateformes IP. Les fonds d’investissement (LBO mid-cap, infrastructure funds) ciblent des sociétés générant un EBITDA régulier et une forte scalabilité. Les family offices recherchent la stabilité et la génération de cash, tandis que les MBI/MBO peuvent intervenir pour les structures régionales solides. Cette diversité réoriente les processus : les fonds financiers privilégient le contrôle de la gouvernance et la transparence data, alors que les stratégiques acceptent parfois un earn-out pour sécuriser la continuité des dirigeants fondateurs.
La préparation doit accélérer la transition d’une logique de fondateur à une structure transmissible. L’attention se porte sur trois plans : gouvernance, fiabilité de la donnée, et récurrence de revenus.
Réduire la dépendance au fondateur et structurer un relais managérial formel. Documentation des processus clés, mise en place d’un directeur d’exploitation et d’un plan de succession.
Les contrats multi-annuels, abonnements et licensing IP renforcent la valeur perçue. Les revenus purement événementiels ou saisonniers subissent une décote.
Mettre à jour CRM/ERP, renforcer la traçabilité financière (KPI spécifiques : fréquentation, panier moyen, EBITDA/site, taux de réabonnement). Une data room complète doit inclure finances, juridique, contrats IP, RH, conformité ESG.
Un processus rigoureux maximise la compétition et la valorisation. L’enchaînement classique reste : teaser → NDA → CIM → long list → short list → LOI → due diligence → SPA → closing.
Cycle moyen observé : 6 à 9 mois, dont 3 pour les audit-due diligence et 2 mois pour la négociation contractuelle (estimations).
Souvent liés à la propriété intellectuelle (licences IP, exclusivité territoriale), aux dépendances fournisseurs, et à la répartition CAPEX/BFR dans les sites multi-actifs.
Un plan de communication gradué est essentiel pour éviter la fuite de talents pendant la transaction et sécuriser les saisonniers clés.
Les multiples observés sur les transactions à mi-2025 varient entre 8x et 12x l’EBITDA pour les portefeuilles matures et intégrés, et 1,5x à 3x le chiffre d’affaires pour les acteurs IP-driven (estimations). Les drivers de valeur incluent : récurrence des revenus, partenariats IP exclusifs, digitalisation de la relation client, et indépendance opérationnelle. Les structures de prix utilisent fréquemment la locked box (visibilité comptable) et des earn-out indexés sur les flux post-closing. Les clauses de GAP et non-concurrence couvrent entre 12 et 24 mois (moyenne), souvent accompagnées d’un crédit-vendeur limité (10–20% du prix).
L’adoption de l’IA et des outils d’automatisation dans les loisirs crée une différenciation et améliore la productivité. Probabilité : élevée; impact sur valeur : positif. Gagnants : opérateurs IP-driven, multi-sites. Perdants : acteurs mono-site non digitalisés.
Instabilité énergétique et tensions frontalières influent sur les flux touristiques européens. Probabilité : moyenne; impact : neutre à court terme. Facteurs : coût énergétique, sécurité régionale, réglementation ESG renforcée.
L’essor du tourisme durable et la quête d’expériences locales et responsables redéfinissent la demande. Probabilité : élevée; impact : positif pour les opérateurs durables. Dynamiques : écotourisme, inclusion sociale, sobriété énergétique.
Probabilité : élevée; Impact : élevé; Mitigation : formaliser un relais exécutif et un plan de transition sur 12 mois.
Probabilité : moyenne; Impact : moyen; Mitigation : diversification géographique et modèles d’abonnement.
Probabilité : moyenne; Impact : fort; Mitigation : audit juridique pré-vente et vérification des renouvellements de licences.
Probabilité : moyenne; Impact : moyen; Mitigation : démonstration du retour sur investissement et externalisation partielle (asset-light).
Probabilité : faible; Impact : croissant; Mitigation : mise en place d’un reporting environnemental structuré.
Les mouvements 2023–2025 confirment l’activité M&A robuste : la fusion Six Flags–Cedar Fair (juillet 2024) illustre la consolidation nord-américaine de 42 parcs sous un même groupe. Herschend a acquis Palace Entertainment (mai 2025) renforçant son portefeuille familial régional, tandis que Hyatt a racheté Playa Hotels & Resorts (juin 2025, ≈2,6 milliards USD) dans une logique d’intégration all-inclusive. En parallèle, Merlin Entertainments a signé un partenariat IP global avec Minecraft (Mojang) fin 2024, signal fort d’attractivité pour les expériences à forte valeur de marque. Ces opérations démontrent un appétit élevé des investisseurs pour les portefeuilles récurrents, IP-driven et digitalisés, et la faveur accordée aux modèles intégrés plutôt qu’aux actifs isolés.
1. Réduire la dépendance au dirigeant : impact élevé, horizon moyen, KPI : autonomie du comité opérationnel, plan de succession.
2. Renforcer la récurrence et la visibilité des revenus : impact élevé, horizon court, KPI : % revenus pluriannuels, taux de renouvellement.
3. Fiabiliser la donnée et la gouvernance digitale : impact fort, complexité M, horizon court, KPI : taux de couverture data/KPI par site.
4. Structurer un plan ESG & conformité : impact moyen, horizon long, KPI : score ESG, audits fournisseurs.
5. Valoriser les partenariats IP et la différenciation client : impact fort, horizon moyen, KPI : part de revenu sous IP/licences actives.
À horizon 2028–2030, le marché des sociétés de loisirs évoluera vers des plateformes intégrant contenus IP, digitalisation et durabilité. La valeur se déplacera vers les portefeuilles diversifiés, capables de capter les flux internationaux et de fidéliser les visiteurs via la data. Les acquéreurs chercheront des entreprises prêtes à s’intégrer dans des groupes régionaux ou multi-sites. Pour viser le haut de fourchette, un dirigeant devra démontrer récurrence, gouvernance solide et une trajectoire claire combinant croissance organique et capacité d’intégration post-closing.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.