
Transmettre son entreprise, c’est passer de « mon œuvre » à « un actif qui doit continuer sans moi ». Ce basculement paraît simple en théorie, mais il est souvent l’un des facteurs invisibles qui font chuter une valorisation ou échouer une négociation. Lorsque l’ego influence les décisions, les signaux sont discrets au début… puis ils deviennent des obstacles majeurs pour un repreneur.
Dans une cession, l’ego n’est pas un défaut : c’est la conséquence logique d’années d’engagement personnel. Le problème apparaît lorsqu’il distord l’analyse rationnelle. Un dirigeant peut survaloriser son rôle, confondre l’histoire personnelle avec la valeur économique, ou chercher inconsciemment à conserver une forme de contrôle après la cession.
Ces réflexes sont humains, mais ils ont trois impacts directs : moins de transmissibilité, une valorisation fragilisée, et une négociation plus complexe.
Un repreneur expérimenté repère rapidement les frictions liées à l’ego, car elles conduisent à un risque opérationnel post‑cession. Parmi les signaux les plus fréquents :
Chaque signal peut conduire un repreneur à ajuster son prix ou à se retirer par prudence.
Les comportements liés à l’ego créent un coût implicite que les acquéreurs intègrent dans leurs analyses. Les impacts typiques :
À l’inverse, un dirigeant capable d’objectiver et d’anticiper ces effets augmente la valeur et sécurise la transaction.
Voici un outil simple pour évaluer votre situation. Répondez « oui » ou « non » :
Plus il y a de « non », plus l’ego influence opérationnellement la transmissibilité.
Cette étape est déterminante. L’objectif : comprendre que la valeur future de l’entreprise dépend de sa capacité à vivre sans votre présence quotidienne. Un repreneur investit dans un système, pas dans une personne.
Dans les accompagnements menés par Scale2Sell, la structuration réduit immédiatement les zones d’ego : quand les règles, responsabilités et process sont clairs, le dirigeant n’est plus le « passage obligé ». Résultat : meilleure valorisation et transition plus solide.
Une passation réussie repose sur un cadre explicite : rôles, durée, étapes, zones d’autonomie. Un repreneur a besoin d’espace pour décider ; le cédant a besoin de limites pour ne pas surintervenir. Ce cadre réduit les tensions et accélère la prise de confiance du repreneur.
Un tiers permet de distinguer ce qui relève des faits, de la stratégie… ou de l’affect. Ce miroir est essentiel pour aligner décision, valeur et réalité opérationnelle.
Maîtriser son ego n’est pas un exercice psychologique : c’est un levier stratégique qui protège la valeur de l’entreprise, fluidifie les négociations et rassure un repreneur. Les dirigeants qui anticipent ce sujet disposent toujours d’un avantage dans une cession : ils transmettent une entreprise autonome, claire, structurée et désengagée de leur personne. C’est cette combinaison qui crée la valeur… et la sérénité.
Analyse stratégique : si la réponse est non ou ambiguë, le repreneur percevra un risque majeur, ce qui conduira mécaniquement à une décote.
Analyse stratégique : cela révèle un décalage entre perception personnelle et logique M&A, souvent source de négociations difficiles.
Analyse stratégique : un repreneur doit pouvoir imposer ses choix ; un dirigeant non prêt crée un risque de blocage opérationnel.
Analyse stratégique : l’absence de cadre sur l’après-cession génère des conflits de territoire, visibles très tôt pour l’acquéreur.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.