
En 2026, le secteur des tests et panels de produits consommateurs est marqué par une croissance résiliente et une forte consolidation. Il regroupe deux piliers : d'une part les activités de testing, inspection et certification (TIC) pour les biens de consommation, dominées par SGS, Intertek, Bureau Veritas et Eurofins ; d'autre part les panels consommateurs et services d’insights tels que Kantar Worldpanel et Numerator. La taille globale du marché mondial du testing et de la certification est estimée (estimations) à 160–180 milliards d’euros, avec une croissance annuelle moyenne (CAGR) d’environ 4–6 %. Les panels consommateurs représentent une sous-industrie en expansion tirée par la digitalisation et la montée des données first-party. En Europe, la demande en conformité, qualité et traçabilité reste élevée, dopée par les réglementations et les besoins en connaissance des comportements d’achat. Pour un cédant, 2026–2028 offre une fenêtre de tir favorable grâce à la décrue des taux, à l’appétit des fonds data-driven et à la stabilité macroéconomique publiée par les institutions internationales.
Les acquéreurs stratégiques — SGS, Bureau Veritas, Intertek — recherchent des synergies opérationnelles et des relais géographiques. Ils valorisent la répétabilité du chiffre d’affaires (contrats pluriannuels, abonnements) et la solidité réglementaire. Les fonds de Private Equity privilégient des plateformes récurrentes à forte marge ou des cibles de build-up dans la donnée consommateur. Les family offices ciblent des actifs de niche à flux prévisibles. Selon le profil, la présence du dirigeant pendant la transition (12–24 mois) et les mécanismes d’earn-out varient. Les acquéreurs stratégiques tendent à privilégier la locked box pour sécuriser le deal, tandis que les financiers optent pour des completion accounts pour ajuster la dette et le BFR post-closing.
L’entreprise doit réduire sa dépendance au dirigeant et structurer un comité de pilotage autonome. Formaliser la gouvernance (procès-verbaux, reporting ESG, conformité RGPD) augmente la crédibilité auprès des acheteurs internationaux.
Les entreprises les mieux valorisées disposent de revenus récurrents (contrats pluriannuels, abonnements SaaS ou data licensing). Identifier les segments à forte marge (testing réglementé, panels FMCG) et documenter la fidélité client (churn, lifetime value) sont des leviers critiques de valorisation.
La fiabilité du reporting et l’intégration des outils ERP/CRM et plateformes analytiques sont déterminantes. Une data room solide doit inclure les données financières, juridiques et technologiques (IP, base panels, certifications). La conformité RGPD et les aspects de souveraineté data sont désormais à forte sensibilité.
Le processus classique de cession en 9 étapes comprend : teaser, NDA, CIM, long-list et short-list d’acquéreurs, LOI, due diligence, SPA, et closing. La qualité du CIM (récurrence, marges, backlog, contrats data) détermine la hauteur de valorisation. Anticiper les points de friction — propriété des données, renouvellement de licences, dépendance sectorielle — permet d’éviter des décotes en phase de due diligence.
Un calendrier réaliste s’étend sur 9 à 12 mois : 2 mois de préparation, 3 mois de process concurrentiel, 3–6 mois de diligence et closing. Les audits data et cyber peuvent prolonger ce délai.
Les enjeux de souveraineté des données et la validité des panels RGPD sont critiques. Les dirigeants doivent démontrer la conformité et la stabilité de leurs panels.
Une communication maîtrisée auprès des équipes techniques et analystes est indispensable pour éviter la fuite de talents ou la dilution de la performance pendant la phase de cession.
Les multiples EV/EBITDA observés dans le secteur varient (estimations) de 10x à 14x, pouvant dépasser 15x pour des actifs data premium à forte récurrence. Les principaux drivers de multiples sont : récurrence des revenus, marges supérieures à 20 %, résilience sectorielle, et portefeuille de données scalable. Côté structures de prix, la locked box domine les deals industriels, tandis que les fonds utilisent souvent une completion account. L’intégration d’un earn-out de 10–20 % lié à la rétention client ou à la croissance contrats est fréquente. La clause de non-concurrence reste une exigence standard de 3 à 5 ans selon la nature du portefeuille.
La digitalisation accélérée, la montée de l’IA et la cybersécurité influencent directement la rentabilité et les multiples. Les acteurs intégrant l’IA dans le testing et les panels (ex : automation, IA pour prédiction de consommation) verront leur valeur augmenter. Probabilité : élevée | Impact : positif.
Une stabilité relative en Europe, combinée à une vigilance sur l’énergie et la relocalisation, favorise la consolidation intra-européenne des acteurs du testing. Les tensions commerciales sino-européennes restent un risque modéré. Probabilité : moyenne | Impact : neutre.
Les mutations de la consommation (durabilité, éthique produit, traçabilité) renforcent la demande de certification, tandis que la guerre des talents dans les data sciences accroît les coûts salariaux. Probabilité : élevée | Impact : positif pour les acteurs à gouvernance solide.
Probabilité : moyenne | Impact : élevé. Mitigation : déléguer la gouvernance, documenter les processus, instituer un seinor management autonome.
Probabilité : élevée | Impact : élevé. Mitigation : audit pré-cession de conformité, certification ISO/data privacy externe.
Probabilité : moyenne | Impact : moyen. Mitigation : démontrer le ROI des investissements, plan CAPEX équilibré et financé.
Probabilité : faible | Impact : élevé. Mitigation : renforcement sécurité IT, assurance cyber et clauses de continuité d’exploitation.
Les transactions clés de 2024–2025 confirment la dynamique sectorielle : Kantar a finalisé l’acquisition de Numerator et a fusionné ses panels Worldpanel, créant un géant des données consommateurs. En parallèle, SGS et Bureau Veritas ont envisagé une fusion pour former un leader mondial de la certification, sans aboutir mais avec un fort signal de consolidation. Ces opérations indiquent un fort appétit pour les actifs combinant testing, data et panelisation. Les multiples de ces transactions ne sont pas publics, mais les analystes estiment des valorisations entre 12x et 15x EBITDA pour les divisions à forte récurrence et données uniques.
1. Renforcer la gouvernance et la continuité managériale (impact élevé, complexité moyenne, horizon moyen) – KPI : % de décisions délégables, plan de succession formalisé.
2. Structurer les revenus récurrents (impact élevé, complexité moyenne, horizon court) – KPI : part récurrente >70%.
3. Valoriser la data et la conformité RGPD (impact élevé, complexité large, horizon moyen) – KPI : conformité certifiée, taux de renouvellement licences data.
4. Digitaliser les opérations et reporting (impact moyen, complexité moyenne, horizon long) – KPI : délai de reporting <5 jours, automatisation tests >50%.
5. Préparer la data room & storytelling M&A (impact élevé, complexité faible, horizon court) – KPI : taux de complétude data room >95%, feedback positive de l’auditeur.
À horizon 2026–2030, la cession d’une entreprise dans le secteur des tests et panels de produits consommateurs s’inscrit dans une logique de consolidation où la valeur se déplace vers les actifs combinant science et data. Les acquéreurs recherchent des plateformes capables d’assurer conformité, rapidité et données propriétaires, tandis que les modèles économiques récurrents et les labels de conformité deviennent des catalyseurs de multiples. Pour viser le haut de fourchette, un dirigeant doit asseoir une gouvernance data solide, une visibilité contractuelle longue et une absence de dépendance clé, tout en démontrant une trajectoire ESG et technologique alignée sur les standards internationaux.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.
Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.
Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.
Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.
Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.