
Le marché des jardineries s’inscrit au carrefour de la distribution spécialisée et des tendances « maison et extérieur ». En 2026, il combine une consolidation accrue autour de groupes intégrés (comme Teract, propriétaire de Jardiland et Gamm Vert) et une accélération de l’omnicanalité. La taille du marché français est estimée à plus de 750 M€ pour les enseignes intégrées (estimation à partir du périmètre Teract), avec une croissance modérée et hétérogène selon les conditions climatiques et la demande saisonnière. Les fenêtres de cession 2026–2028 apparaissent propices pour les acteurs bien structurés, étant donné le retour d’appétit des acheteurs stratégiques et des fonds pour des actifs rentables et digitalement avancés.
En Europe, la concentration progresse, notamment en Allemagne (≈8,4 Md€ en 2025 selon IBISWorld, estimations) et au Royaume-Uni, où des acteurs comme Dobbies procèdent à des rationalisations et des fermetures ciblées. Le mouvement général renforce l’attractivité des réseaux capables de mutualiser la logistique, le e-commerce et les marques propres.
Les acheteurs se répartissent entre industriels intégrateurs (groupes de distribution ou de bricolage), fonds de private equity et family offices cherchant des relais de croissance long terme. Les acquéreurs stratégiques valorisent la densité du réseau, la puissance de marque et les synergies d’achat. Les investisseurs financiers (LBO, build-up) ciblent la récurrence et la scalabilité des revenus digitaux. Les MBI/MBO peuvent intervenir sur des enseignes régionales pour consolider des zones de chalandise. Ces différences impactent les termes de deal : plus l’acquéreur est industriel, plus le cash-out est immédiat ; à l’inverse, les fonds introduisent souvent des earn-outs ou un crédit vendeur conditionnant la performance post-cession.
Le dirigeant doit transformer son entreprise de jardinerie en actif transmissible : gouvernance claire, données fiables, et opération omnicanale mature. L’attention des acquéreurs se porte sur la fiabilité du reporting, la récurrence client et la conformité ESG, surtout avec le cadre européen PPWR (Packaging Waste Regulation).
Objectif : réduire la dépendance au fondateur et structurer une direction intermédiaire. Documenter les procédures opérationnelles, contrats et assurances.
Les revenus issus de marques propres, ventes en ligne et programmes de fidélité sont jugés plus solides. Les acquéreurs valorisent une part de revenus récurrents (>25 % du CA) et une base client diversifiée.
Une data room complète et des outils ERP/CRM cohérents avec la taille du réseau démontrent la maîtrise opérationnelle et sécurisent la due diligence.
Un process M&A structuré assure la compétitivité des offres. Il s’articule autour d’un teaser, d’un CIM, puis de la remise d’une LOI. La due diligence couvre les volets financier, juridique, fiscal, IT, ESG et RH. Une communication interne maîtrisée est essentielle pour retenir les talents clés et minimiser les fuites d’information.
Durée moyenne d’un process complet : 8 à 10 mois (estimations). Préparation : 3 à 4 mois de data room et mise en conformité.
PPP saisonniers, dépendance aux conditions météo, contrats fournisseurs, écarts d’inventaire et qualité de la donnée client sont souvent les zones de tension.
Informer le management au bon moment est décisif pour éviter l’instabilité sociale ; une gestion du secret est nécessaire jusqu’à la signature des LOI.
Les multiples observés dans la distribution spécialisée se situent généralement entre 6× à 8× l’EBITDA pour des enseignes structurées (estimation). Les relais de valorisation incluent la digitalisation du chiffre d’affaires, la performance ESG et les synergies géographiques. Les mécanismes de prix les plus fréquents demeurent la locked box (date de référence fixe) et les completion accounts. Les dispositifs contractuels (earn-out, crédit vendeur, GAP, non-concurrence) doivent équilibrer protection vendeur et sécurisation acheteur.
La montée en puissance des marketplaces et de l’IA prédictive dans la gestion des stocks accroît la valeur des enseignes omnicanales. Probabilité : élevée ; Impact : positif. Les gagnants seront les opérateurs digitalisés (Teract, alliances reg-tech) ; les perdants, les indépendants sans CRM intégré.
Application complète du PPWR et tensions sur les intrants. Probabilité : moyenne ; Impact : neutre à légèrement négatif sur les marges. Les facteurs déclencheurs : énergie, emballage, coûts logistiques.
Renforcement de la demande pour des produits durables et biosourcés. Probabilité : élevée ; Impact : positif pour les acteurs responsables. Dynamiques concernées : économie circulaire, traçabilité, fidélité client.
Probabilité : moyenne ; Impact : élevé. Mitigation : déléguer et formaliser les fonctions clés.
Probabilité : élevée ; Impact : élevé. Mitigation : renforcer les marques propres et digitaliser les flux ventes/achats.
Probabilité : élevée ; Impact : moyen. Mitigation : lisser la saisonnalité via e-commerce et services récurrents.
Probabilité : moyenne ; Impact : moyen. Mitigation : renégocier les contrats fournisseurs et automatiser la distribution.
Probabilité : élevée ; Impact : élevé. Mitigation : fiabiliser les KPI et auditer les systèmes.
Entre 2023 et 2025, plusieurs mouvements structurants : la consolidation du réseau Teract en France (CA 752,6 M€, croissance modérée), la rationalisation de Dobbies au Royaume-Uni sous Ares Management, et les discussions sur un rapprochement entre Casino et Jardiland. Si les montants ne sont pas publics, les multiples observés dans des opérations comparables se situent entre 6× et 9× EBITDA selon la qualité des données et l’intégration omnicanale. Le message : un secteur en phase de consolidation active, où les actifs bien préparés attirent à nouveau le capital stratégique et financier.
Cinq chantiers prioritaires doivent être engagés :
1. Réduire la dépendance au dirigeant : plan de transition et délégation formelle (impact élevé, complexité M, horizon moyen, KPI : présence dirigeant < 40 % du CA relationnel).
2. Fiabiliser la donnée et le reporting : data room complète, audit financier et stock (impact élevé, complexité M, horizon court, KPI : audit clean).
3. Accroître la récurrence des revenus : abonnements, programmes de fidélité, ventes digitales (impact élevé, complexité L, horizon moyen).
4. Sécuriser la gouvernance et la conformité : contrats clés, politiques RH, ESG PPWR compliant (impact moyen, horizon court).
5. Valoriser la performance ESG et la marque propre : communication et optimisation packaging (impact moyen, horizon moyen).
À horizon 2028, la valeur dans le secteur des jardineries migrera vers les réseaux capables de combiner présence locale, digitalisation omnicanale et conformité réglementaire. Les acheteurs viseront la répétabilité, la fiabilité des données et la marge durable. Pour un cédant, la clé sera d’articuler un modèle scalable, des indicateurs robustes et une gouvernance rassurante. Une cession bien préparée dès 12 mois avant la transaction permettra de viser le haut de fourchette des multiples (≈8×–9× EBITDA) et d’assurer une transition fluide au profit de repreneurs industriels ou financiers exigeants.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.