
Le secteur européen des loueurs de véhicules industriels représente un marché estimé (source Grand View Research) à plus de 28 milliards USD en 2024, en croissance moyenne de 6% CAGR à horizon 2030. Sa structure mêle des leaders comme Fraikin, Loxam ou Boels, et un tissu d’acteurs régionaux spécialisés. En 2026, la fenêtre de tir pour vendre reste ouverte mais sélective : la maturité du marché et la pression sur les marges impliquent des arbitrages précis sur le timing, tandis que la demande des consolidateurs reste soutenue. Le marché vit une phase de consolidation et de digitalisation, soutenue par la transition énergétique, la modernisation des flottes et l’intégration de services à haute récurrence.
Le cycle de cession doit être lisible par rapport aux signaux macro : des investissements dans les infrastructures et la logistique, un redémarrage graduel des dépenses de construction, et un coût du capital encore élevé mais se stabilisant. Les acquéreurs, stratégiques ou financiers, privilégient désormais les cibles offrant des revenus récurrents, une empreinte géographique claire et un alignement ESG.
Le panel d’acheteurs potentiels s’étend des industriels de la location (Loxam, Fraikin, Boels) aux fonds spécialisés en infrastructures ou en équipements. Les acquéreurs stratégiques recherchent synergies de parc, diversification et intégration géographique. Les fonds de Private Equity ciblent la scalabilité et la génération de cash stable, souvent sous format LBO. Les family offices et les MBI/MBO émergent sur les portefeuilles de taille régionale à forte rentabilité. Le type d’acquéreur influe sur la structure du deal : présence ou earn-out du dirigeant (12–24 mois), locked box privilégiée pour les deals industriels, crédit-vendeur ou GAP pour les financements hybrides.
Le diagnostic interne doit évaluer la dépendance au dirigeant, souvent élevée dans les structures régionales, et la mise en place d’un relais managérial robuste (directeur des opérations, DAF, responsable fleet). La formalisation des processus, la documentation contractuelle et la préparation d’un plan de succession sont essentiels pour rassurer les acquéreurs.
Un portefeuille équilibré entre location longue durée (>24 mois) et services de gestion de flotte favorise des flux prévisibles. Les contrats pluriannuels, indexés ou assortis de services (maintenance, télé‑métrie, assurance), renforcent la valorisation. Une diversification client par secteur (construction, logistique, BTP) et la maîtrise du churn constituent des arguments clés lors des due diligence.
Les systèmes d’information jouent un rôle critique : ERP / CRM unifiés, reporting de flotte et dashboards de performance. Une data room prête doit centraliser : états financiers, contrats clients, baux et assurances, registres de maintenance, conformité ESG et risques. Objectif : transformer l’entreprise en actif transmissible et audit‑ready.
Un process structuré maximise la valeur : teaser et NDA, distribution du CIM, constitution d’une long list, puis short list qualifiée. Après réception des offres indicatives, la LOI fixe la structure de prix et les conditions suspensives. Les due diligence doivent couvrir finance, juridique, fiscalité, IT, ESG et commercial. Un suivi actif du calendrier évite les fuites de valeur et les sur‑négociations.
En moyenne : 9 à 12 mois du teaser au closing. Préparation (3 mois), phase concurrentielle (4 mois), exclusivité et finalisation (2 à 3 mois).
Les sujets sensibles sont la dette flottante liée à la flotte, la valorisation du BFR, les engagements hors bilan et la maintenance différée. Toute omission ou litige latent peut réduire le multiple.
Préparer la confidentialité et le discours managérial est critique pour maintenir l’engagement du personnel clé. La conservation des équipes techniques et commerciales conditionne la réussite post‑closing.
Les multiples observés sur le marché européen (estimations 2024‑2025) se situent entre 6x à 9x l’EBITDA pour les acteurs matures et 0,8x à 1,2x le CA pour les modèles hybrides de fleet management. Les drivers haussiers incluent la taille du parc, la récurrence des contrats, le taux d’occupation, la digitalisation, les certifications ESG et la couverture géographique. Les drivers baissiers concernent la dette flotte élevée, la concentration client et le manque de relais managérial. Les structures de prix usuelles privilégient un mode locked box pour garantir la certitude du cash‑free / debt‑free, ou completion accounts dans les deals PE plus complexes. Les clauses d’earn‑out ou de crédit vendeur équilibrent les écarts de valorisation.
L’essor de la télématique, de l’électrification et de la maintenance prédictive modifie la structure de coûts et attire les acquéreurs tech‑intégrateurs. Probabilité : élevée ; impact sur la valeur : positif. Gagnants : opérateurs digitalisés, mettant en avant des KPI de disponibilité. Perdants : flottes anciennes à forte dette technique.
Les tensions logistiques et énergétiques en Europe redéfinissent les supply chains et favorisent la relocalisation : probabilité moyenne, impact neutre à légèrement positif pour les loueurs capables de soutenir des clients multi‑pays. Déclencheurs : coût du diesel, soutien public à la décarbonation, financement UE des infrastructures.
La guerre des talents techniques et la sensibilité ESG renforcent la prime aux acteurs responsables. Probabilité élevée ; impact positif si reporting extra‑financier robuste. Les dynamiques de durabilité et de sécurité conduisent à un resserrement des exigences contractuelles et à un avantage compétitif pour les flottes certifiées.
Probabilité : élevée ; Impact : élevé ; Mitigation : mise en place d’un comité de direction autonome et documentation des processus clés.
Probabilité : moyenne ; Impact : élevé ; Mitigation : renégociation des coûts de maintenance et valorisation des services additionnels.
Probabilité : moyenne ; Impact : moyen ; Mitigation : audit juridique préalable et mise à jour des assurances et contrats.
Probabilité : élevée ; Impact : élevé ; Mitigation : optimisation du cycle d’investissement, refinancement avant cession.
Probabilité : moyenne ; Impact : moyen ; Mitigation : diversification et contrats long terme de maintenance.
Les acquisitions Boels–Riwal (2024) et Loxam–Motormac (2024) montrent une forte dynamique de consolidation. Ces deals, d’un montant estimé entre 1× et 1,2× CA (estimations), renforcent la base européenne et démontrent l’intérêt des acteurs pour des portefeuilles à dimension continentale. L’intégration réussie de Riwal crée un précédent positif pour les deals cross‑border. En parallèle, Fraikin reste une cible potentielle pour un regroupement paneuropéen. L’appétit du marché demeure élevé en 2026, centré sur les sociétés rentables, digitalisées et alignées ESG.
Les chantiers clés pour maximiser la valeur à 12–24 mois :
Entre 2026 et 2030, le marché des loueurs de véhicules industriels devrait poursuivre sa consolidation autour d’opérateurs paneuropéens combinant financement, fleet management et solutions ESG. Les multiples resteront corrélés à la récurrence des revenus et à la maîtrise du levier financier. Les dirigeants qui préparent tôt leur process de vente – reporting robuste, relais managérial, récit structuré et positionnement durable – pourront capter la prime de valorisation associée aux actifs scalables et responsables. Les acquéreurs chercheront avant tout la prévisibilité des cash‑flows, la digitalisation de la flotte et un profil ESG crédible : les futurs “gagnants” du secteur seront ceux qui auront transformé leur flotte en plateforme de mobilité industrielle efficiente.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.
Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.
Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.
Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.
Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.