
Le secteur des sociétés d’assainissement individuel couvre la conception, l’installation, la maintenance et la mise en conformité des systèmes de traitement des eaux usées autonomes pour les habitations non raccordées. En 2023, la France comptait environ 2 362 services publics d’assainissement non collectif (ANC), soit près de 10 % des services publics d’eau. Le taux de conformité atteint 64,5 % à cette date, révélant un gisement de mises à niveau récurrentes et continues. Le marché est encadré par un environnement réglementaire dense et par un financement hybride public/privé. En 2026, les signaux de cession sont favorables : croissance régulière tirée par la rénovation, consolidation régionale en cours, et valorisation accrue des modèles générant des revenus récurrents (maintenance et supervision). Le secteur reste fragmenté, mais bénéficie d’une base structurelle stable et prévisible, attirant des acquéreurs cherchant des cash-flows réguliers et des marges solides.
Les acquéreurs stratégiques (groupes de l’eau, BTP, environnement) recherchent des portefeuilles clients et des zones d’intervention consolidées permettant des synergies d’achats ou de services. Les fonds financiers (LBO/PE) privilégient la récurrence contractuelle et les marges normalisées. Les MBI/MBO visent des structures transférables avec relais managériaux clairs. Enfin, les family offices ou les investisseurs à long terme valorisent la stabilité et la conformité réglementaire. Dans ce cadre, la structuration de la vente influence directement le deal structure : un industriel exigera une intégration rapide (earn-out modéré), quand un fonds attendra un maintien du dirigeant sur 12–24 mois (crédit vendeur ou earn-out renforcé).
L’objectif est de transformer une structure d’exploitation personnalisée en un actif transférable, documenté et conforme. Cela suppose une gouvernance claire, une base contractuelle propre et un reporting homogène. Les points clés : dépendance au dirigeant, fiabilité des données financières, qualité des contrats de maintenance, conformité réglementaire et charges récurrentes maîtrisées (BFR et CAPEX).
Anticiper la succession opérationnelle et formaliser les responsabilités afin de rassurer les acquéreurs sur la continuité. Un management intermédiaire ou des chefs d’équipe stables constituent un atout.
La valeur repose sur la part de revenus récurrents (contrats d’entretien, supervision, diagnostics périodiques). Les contrats longs (3–5 ans) et les clients publics stabilisent les multiples.
Mettre en place des outils de suivi (CRM, reporting technique, traçabilité interventions) accroît la transparence et la confiance lors de la due diligence.
Le processus standard s’étend sur 6 à 9 mois : teaser et NDA, remise du CIM, sélection d’une short list, gestion du Q&A, dépôt de LOI, due diligence approfondie, négociation du SPA et closing. Un bon calibrage de calendrier et une communication maîtrisée évitent les ruptures de confiance internes ou clients.
Prévoir 2–3 mois de préparation interne et 6 mois de process. Les phases critiques sont la data room et la validation des conditions suspensives.
Les sujets sensibles incluent la conformité environnementale, la traçabilité des contrats et la validité des agréments techniques. Ces éléments peuvent influencer les ajustements de prix et les representations & garanties.
Limiter les fuites d’information et préparer un plan de communication post-signature pour conserver les talents ; la continuité du personnel technique est un facteur clé de valeur.
Les multiples observés dans le secteur de l’eau et des services environnementaux se situent autour de 5–8x l’EBITDA (estimations) pour des structures rentables à revenus récurrents. Les drivers haussiers incluent la récurrence contractuelle, la conformité, la digitalisation des services et la taille critique régionale. Les structures de prix reposent souvent sur des modèles cash-free debt-free avec mécanismes de locked box ou completion accounts. Les dispositifs usuels : earn-out sur la performance N+1, crédit vendeur, garantie de passif (GAP) sur 12 à 24 mois, et clause de non-concurrence limitée à 3 ans.
L’essor de la digitalisation et de la supervision à distance (IoT, capteurs connectés, maintenance prédictive) augmente la rentabilité des acteurs modernisés. Probabilité élevée ; impact positif ; gagnants : opérateurs digitalisés et multi-services ; perdants : structures artisanales non connectées.
Les recompositions territoriales (loi 2025 sur le transfert de compétences eau et assainissement) et les coûts énergétiques peuvent reconfigurer les investissements publics. Probabilité moyenne ; impact neutre à légèrement positif selon les régions ; déclencheurs : budgets municipaux, politiques eau & environnement, appels d’offres.
La transition écologique et la sensibilité croissante au risque environnemental accroissent la demande d’innovation et de conformité. Probabilité élevée, impact positif. Les valeurs ESG deviennent un standard attendu des investisseurs.
Probabilité : élevée ; impact : élevé ; mitigation : mise en place d’un relais managérial avant le process de vente.
Probabilité : moyenne ; impact : élevé ; mitigation : audit réglementaire pré-cession et correctifs documentés.
Probabilité : moyenne ; impact : moyen ; mitigation : clauses d’indexation et contrats d’approvisionnement encadrés.
Probabilité : moyenne ; impact : élevé ; mitigation : uniformisation comptable et data room complète validée par un expert-comptable.
La transaction Veolia / Water Technologies & Solutions (2025, 1,75 Md$) illustre l’appétit pour les technologies et services de l’eau. Même si les deals ANC directs sont locaux et discrets, les signaux sont favorables : consolidation régionale, recherche d’actifs à revenus récurrents et renforcement ESG. Les multiples observés dans des activités environnementales similaires confirment un appétit élevé chez les industriels et fonds en 2026.
1. Sécuriser la gouvernance : déléguer les fonctions clés et documenter les procédures (horizon : court, impact élevé).
2. Accroître la part de revenus récurrents : développer les contrats de maintenance pluriannuels (horizon : moyen, impact élevé).
3. Fiabiliser la data room : structurer un reporting complet (horizon : court, impact moyen).
4. Optimiser la conformité réglementaire : audit complet avant LOI (horizon : court, impact élevé).
5. Préparer la communication et les RH : sensibiliser les équipes à la transmission (horizon : moyen, impact moyen).
À horizon 2028, la création de valeur dans l’assainissement individuel reposera sur la capacité à conjuguer technicité, conformité et digitalisation. Les acheteurs privilégieront des entreprises disposant d’un portefeuille client récurrent, d’une data room irréprochable et d’une gouvernance stabilisée. L’intégration de solutions connectées, la maîtrise des obligations réglementaires et la consolidation régionale offriront les meilleures fenêtres de tir pour viser le haut de fourchette des multiples, dans un marché où durabilité et traçabilité deviennent les nouveaux standards de valorisation.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Coraline Thieller est partenaire chez Scale2Sell, où elle pilote la mise en place et l’organisation de l’assistanat au sein des entreprises accompagnées.Spécialiste des opérations et de la structuration des fonctions support, elle aide les dirigeants à déléguer efficacement, à fluidifier leur quotidien et à se recentrer sur leur rôle stratégique.
Avant de rejoindre Scale2Sell, Coraline a accompagné de nombreuses startups et PME dans leur structuration interne, en s’appuyant sur une approche à la fois humaine, pragmatique et orientée résultats.
Réactive, bienveillante et ultra opérationnelle, Coraline est la garante d’une assistante qui devient un vrai levier de performance.
Maman de 2 garçons de 15 et 5 ans, Coraline est basée à Aix en Provence