Comment repérer les anomalies financières courantes ?

Comment repérer les anomalies financières courantes ?
December 10, 2025

Repérer les anomalies financières est l’une des compétences les plus utiles pour un dirigeant, même non spécialiste. Une anomalie n’est pas forcément une fraude : c’est souvent un simple signal faible, un chiffre incohérent, un décalage qui, s’il n’est pas détecté, finit par affecter la trésorerie, la marge ou la valorisation globale de l’entreprise. L’objectif de cet article est de vous donner une lecture simple, concrète et opérationnelle pour comprendre ce qui mérite votre attention lorsque vous analysez vos comptes.

Comprendre l’essentiel en quelques mots

Une anomalie financière est un écart anormal entre ce qui devrait se passer et ce qui se passe réellement dans vos chiffres. Elles apparaissent souvent dans trois zones : les ventes, la marge et les flux de trésorerie.

Dans les PME/ETI, ces signaux sont généralement visibles si l’on observe : un chiffre inhabituel, une évolution incohérente, ou un poste comptable qui ne « colle pas » avec la réalité du terrain. Repérer ces écarts tôt permet de protéger votre rentabilité et d’éviter de mauvaises surprises en fin d’année.

Ce qu’un dirigeant doit savoir sur le sujet

Dans la pratique, les anomalies financières ne viennent presque jamais d’un seul poste. Elles apparaissent dans la dynamique globale : évolution des coûts, qualité du suivi des stocks, conditions de facturation, saisonnalité, délais clients et fournisseurs, etc.

Chez Scale2Sell, nous observons souvent que les dirigeants imaginent qu’une anomalie financière se voit immédiatement. En réalité, elle s’installe progressivement : une remise commerciale devenue trop fréquente, des stocks mal mis à jour, un coût matière qui augmente sans ajustement tarifaire, ou encore un projet vendu à perte sans que personne ne s’en rende compte.

Ce qui est sous-estimé : les anomalies ne sont pas uniquement comptables. Elles sont opérationnelles. Un exemple typique : un client qui consomme beaucoup de ressources internes mais dont la rentabilité n’est jamais calculée projet par projet. Les chiffres semblent bons globalement… mais masquent de la destruction de valeur.

Comment analyser votre situation

Voici une méthode simple, accessible, et adaptée aux dirigeants qui veulent garder la main sans devenir analystes financiers.

Étape 1 : Examiner l’évolution des chiffres clés

Commencez par regarder l’évolution sur 12 à 24 mois : chiffre d’affaires, marge brute, charges de personnel, achats, trésorerie. Un écart de plus de 10 % sans explication opérationnelle est souvent un premier signal.

Étape 2 : Comparer le réel au prévu

Si vous avez un budget ou un prévisionnel, comparez la réalité mois par mois. L’écart entre le prévisionnel et le réel révèle souvent des anomalies avant qu’elles ne deviennent problématiques. Par exemple : charges de sous-traitance soudainement plus élevées, délais clients qui dérivent ou taux de marge inhabituellement bas.

Étape 3 : Rechercher les postes « illogiques »

Quelques indicateurs sont très révélateurs : un stock qui augmente sans croissance, une masse salariale stable malgré une baisse d’activité, des remises commerciales qui explosent ou un niveau de charges fixes trop élevé par rapport au volume d’affaires.

Étape 4 : Vérifier la cohérence entre terrain et comptabilité

Beaucoup d’anomalies apparaissent lorsque l’information du terrain ne remonte pas correctement. L’expérience terrain de Scale2Sell montre que les dirigeants qui prennent 30 minutes par mois avec leur responsable administratif identifient plus vite les signaux faibles. Alignement terrain/comptabilité = sécurité.

Les erreurs fréquentes (et comment les éviter)

  • Penser qu’un bon expert-comptable suffit : un expert-comptable contrôle la conformité, pas le sens opérationnel des chiffres.
  • Ne regarder que le résultat annuel : les anomalies se repèrent au fil de l’eau, pas en fin d’exercice.
  • Sous-estimer les petits écarts récurrents : 2 % de marge perdue chaque mois, c’est souvent 20 % en fin d’année.
  • Ignorer les signaux du terrain : un chef d’atelier ou un commercial remarque souvent les dérives avant la comptabilité.
  • Se focaliser sur les chiffres globaux : les anomalies se cachent dans le détail (client, famille de produits, canal, projet).

Les bonnes pratiques pour aller plus loin

Étape 1 : Mettre en place un tableau de bord simple

Quelques indicateurs suffisent : marge brute, trésorerie, DSO, achats, charges de personnel. Le suivi mensuel de 5 à 7 indicateurs permet de repérer les signaux faibles immédiatement.

Étape 2 : Faire un audit rapide une fois par an

Un audit financier simplifié, même interne, met en lumière des incohérences qu’on ne voit pas au quotidien. Dans les dossiers que nous accompagnons chez Scale2Sell, ces audits révèlent fréquemment des anomalies de stock, de marge ou de facturation.

Étape 3 : Créer une passerelle entre les équipes opérationnelles et la finance

Instaurer des échanges réguliers entre terrain et finance permet de repérer les anomalies à la source : retards, erreurs de saisie, dérives de coûts, projets mal chiffrés. Chez Scale2Sell, nous observons que cette pratique améliore autant la performance que la transparence.

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À retenir :

Repérer les anomalies financières n’exige pas un diplôme d’expert-comptable : c’est surtout une question d’observation, de cohérence et de méthode. En surveillant quelques indicateurs simples, en comparant régulièrement le prévu au réalisé et en maintenant un dialogue entre le terrain et les chiffres, vous pouvez réduire les risques et améliorer la rentabilité de votre entreprise. Chez Scale2Sell, nous accompagnons les dirigeants pour structurer leur entreprise, réduire les angles morts et rendre la société réellement désirable aux yeux des acquéreurs. Parce que nous pensons qu'une société ne se vend pas, elle s'achète.

Remarques :
En pratique, demandez-vous :  

Question 1

Comment évoluent vos indicateurs financiers clés sur 12 à 24 mois ? Analyse stratégique : cette question révèle votre capacité à détecter les signaux faibles et à anticiper les dérives avant qu'elles n’impactent la trésorerie ou la profitabilité.

Question 2

Disposez-vous d’un écart clair entre prévisionnel et réalisé ? Analyse stratégique : cela montre votre niveau de pilotage. Sans comparaison, une entreprise avance sans repère et laisse passer des anomalies invisibles.

Question 3

Votre finance et votre terrain se parlent-ils réellement ? Analyse stratégique : un manque de communication crée mécaniquement des anomalies : stocks mal évalués, chantiers non facturés, remises excessives.

Question 4

Quels postes de charge ou de marge vous semblent « illogiques » cette année ? Analyse stratégique : reconnaître ce qui paraît incohérent est souvent le premier pas vers une meilleure structuration et une meilleure valorisation.

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François Joseph Viallon
François
Viallon
Partner Stratégie

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.

Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.

Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.

François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.

François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel
Sandrine
Montel
Partner Finance

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.

Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.

Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.

Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.

Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Thibault Garnier
Thibault
Garnier
Partner Technologie

Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.

Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.

Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.

Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.

Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.

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