
Le secteur du gros œuvre constitue la base du bâtiment et du génie civil : fondations, maçonnerie lourde, charpente-couverture, structures porteuses. En 2024, le marché européen pesait environ 1 422 Md€ (construction au sens large) avec une part du génie civil estimée à 22 %. En France, on compte près de 300 000 salariés dans ce segment et plusieurs dizaines de milliers d’entreprises. Le marché reste très fragmenté mais structuré autour de quelques majors (Vinci, Bouygues, Eiffage, Fayat).
Les barrières à l’entrée sont moyennes : nécessité de qualifications, capital matériel, relations avec donneurs d’ordre. La croissance demeure corrélée aux cycles immobiliers et aux investissements publics. Toutefois, la transition énergétique (RE2020), la digitalisation (BIM) et les besoins en rénovation offrent des relais structurels positifs.
Pour un repreneur, c’est un secteur d’opportunités mesurées : la demande reste soutenue, les marges varient entre 4 % et 8 % (estimation), et les reprises sont fréquentes pour cause de retraite ou de succession, dans un contexte de dynamique M&A en hausse depuis 2024.
Les sociétés à reprendre sont majoritairement des PME locales, souvent familiales et à forte identité régionale. La rentabilité dépend de la stabilité du carnet de commandes, de l’équilibre des ressources et du bon suivi des chantiers. Les cédants sont le plus souvent des dirigeants partant à la retraite ou souhaitant céder dans un contexte de charge managériale lourde.
Signaux positifs : ancrage territorial, carnet récurrent, équipes stables, bonne réputation locale, maîtrise RE2020 et outils BIM.
Signaux d’alerte : dépendance à 1–2 donneurs d’ordre, marges erratiques, rotation élevée du personnel, absence de digitalisation.
Pour le repreneur, la valorisation s’établit entre 3x et 5x l’EBE pour les PME solides (estimation), selon la visibilité et la structure du portefeuille client.
Une due diligence sectorielle doit couvrir : contrats publics/privés, engagements de chantier, conformité RE2020, santé financière et dettes fournisseurs. Les risques : sous-provisionnement, retards de paiement, dépendance au personnel clé. Le repreneur doit disposer d’une vision consolidée du backlog et des marges par activité.
Les montages types : LBO avec dette bancaire et crédit vendeur (10–20 %), complétés par les dispositifs Bpifrance (Prêt Transmission, Garantie Transmission Standard). Des aides publiques France 2030 peuvent financer des investissements digitaux et environnementaux. Temps moyen de closing : 6 à 9 mois.
Le repreneur doit anticiper la cohabitation temporaire avec le cédant (6–12 mois) pour assurer la transition des équipes et des donneurs d’ordre. Les clauses usuelles : garantie de passif, earn-out indexé sur la marge brute, accompagnement du cédant. Erreurs fréquentes : sous-évaluation du besoin en fonds de roulement et surestimation de la croissance court terme.
Perte de savoir-faire clé, fuite des talents, rupture de confiance des clients.
Diffusion généralisée du BIM et des jumeaux numériques dans les chantiers. Probabilité : élevée | Impact : positif. Gagnants : repreneurs digitalisés, perdants : entreprises non formées.
Réorientation des investissements publics vers la transition énergétique et la souveraineté industrielle. Probabilité : moyenne | Impact : positif. Bénéfices pour les sociétés capables de répondre aux appels d’offres publics.
Vieillissement des dirigeants et besoin croissant de transmission d’entreprises. Probabilité : élevée | Impact : positif. Opportunité structurelle de reprise dans les 5 ans à venir.
Probabilité : élevée | Impact : élevé. Inflation des coûts matières et salariaux. Mitigation : clauses d’indexation et mutualisation des achats.
Probabilité : moyenne | Impact : élevé. Risque de perte de contrat clé. Mitigation : diversification sectorielle et développement commercial actif.
Probabilité : moyenne | Impact : moyen. Conflits culturels, fuite des talents. Mitigation : accompagnement RH, communication et plan de fidélisation.
Impact : élevé | Complexité : M | Horizon : moyen | KPI : taux d’adoption BIM, délai moyen de chantier.
Impact : élevé | Complexité : L | Horizon : moyen | KPI : marge opérationnelle, coût de revient/m².
Impact : élevé | Complexité : M | Horizon : court | KPI : turnover, satisfaction interne.
Impact : élevé | Complexité : L | Horizon : long | KPI : CA nouveaux contrats, nombre de marchés publics remportés.
Impact : moyen | Complexité : M | Horizon : court | KPI : BFR net, cash-flow opérationnel, DSCR.
À horizon 2029–2030, le secteur du gros œuvre restera un pilier économique porteur mais exigeant. Les repreneurs capables d’intégrer la numérisation, la durabilité et la gestion multicritère des risques concentreront la création de valeur. L’avenir appartient aux acteurs combinant solidité financière, modernisation des méthodes (BIM, industrialisation douce) et ancrage territorial. La majorité des PME du secteur offriront encore des fenêtres de transmission favorables, à condition d’une reprise structurée, bien financée et managérialement fluide.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.
Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.
Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.
Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.
Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.