
Le marché européen de la dépollution des sols et de la réhabilitation des sites contaminés représente environ 28,5 milliards USD en 2023, avec une croissance annuelle moyenne estimée entre 7–8 % sur la période 2024–2030 (estimations). Les moteurs principaux : reconversion de friches industrielles, régulations renforcées sur les PFAS, et financement public à long terme. Le cadre européen (Green Deal, loi sur la surveillance des sols 2025) renforce la demande et structure les cycles d’investissement. La fenêtre de cession 2025–2027 apparaît favorable : appétit des acquéreurs élevé, consolidation active, et valorisations soutenues pour les acteurs disposant de technologies différenciantes et de contrats pluriannuels.
Les acteurs globaux comme WSP, Tetra Tech, AECOM et Jacobs dominent le segment international tandis qu’en France et en Europe, des groupes comme Ortec Biogénie tirent parti de la consolidation transfrontalière. Le marché devient de plus en plus intégré, combinant dépollution, génie civil et data environnementale. La maturité du secteur conforte les valorisations si le cédant démontre une exécution opérationnelle solide et une récurrence de revenus documentée.
Les acquéreurs stratégiques (groupes d’ingénierie, BTP, gestion des déchets, énergie) privilégient la récurrence, les synergies de portefeuille et la maîtrise technologique. Les investisseurs financiers (fonds environnementaux, infrastructures, private equity) valorisent la scalabilité, la visibilité du cash-flow et la qualité du reporting ESG. Les family offices et les MBI/MBO s’intéressent aux niches régionales ou aux savoir-faire différenciants (PFAS, dépollution in situ). Selon le profil acquéreur, les termes de deal varient : earn-out fréquent sur 2–4 ans, maintien du dirigeant pour 12–24 mois, locked box ou comptes d’achèvement selon structures d’ajustement de prix.
L’objectif central est de passer d’une histoire de fondateur à un actif transférable. La préparation inclut le renforcement du second niveau managérial, la mise à jour des systèmes de suivi des chantiers et la formalisation de la gouvernance.
Structurer un relais opérationnel solide et documenter les responsabilités clés. Les entreprises dépendant fortement du dirigeant subissent une décote de 10–20 % sur les multiples. La mise en place d’un comité de direction, de chartes ESG et de processus de revue améliore la crédibilité du dossier.
Prioriser les contrats récurrents (monitoring, maintenance post-dépollution) et diversifier les clients publics/privés. Les portefeuilles avec part récurrente >40 % sont valorisés à des multiples supérieurs. La documentation claire des taux de marge par type de chantier et les backlogs en cours rassurent les acquéreurs.
Une data room solide (ERP, CRM, suivi capex) est critique. Les coûts de dépollution doivent être segmentés par technologie et type de site. Les dirigeants doivent documenter les provisions environnementales, litiges potentiels et relations avec les autorités locales.
Le process idéal inclut : teaser → NDA → CIM → long list → short list → LOI → due diligence → SPA → closing. En moyenne, un cycle complet dure 6 à 9 mois. La cession dans ce secteur implique souvent des due diligences techniques et réglementaires étendues (PFAS, conformité environnementale).
Phase préparatoire (2–3 mois), approches marchés (3 mois), négociation LOI et SPA (2–3 mois). Synchronisation des due diligences ESG/tech et financières critique pour éviter les délais.
Risques usuels : provisions PFAS sous-évaluées, contrats publics non renouvelés, absence d’assurance environnementale complète.
Prévoir un plan de communication interne discret. Sécuriser les ingénieurs clés par clauses de maintien ou de bonus de cession réduit le risque de départs pré-closing.
Les multiples observés varient de 7–11x EBITDA pour les opérateurs matures, et de 1,2–2,0x CA pour les acteurs de niche technologique (estimations). Les drivers haussiers : contrats pluriannuels, technologie PFAS, couverture géographique. Les baissiers : dépendance au dirigeant, marges volatiles, litiges environnementaux. Structures usuelles : locked box ou comptes d’achèvement, earn-out (20–30 % du prix différé sur 18–36 mois), crédit-vendeur possible pour aligner intérêts. Des garanties d’actif et de passif (GAP) sectorielles sont mobilisées avec exclusions environnementales spécifiques.
L’intégration d’IA et de capteurs connectés pour le suivi des sols accroît les marges et l’attractivité des portefeuilles. Probabilité élevée, impact positif : les acteurs innovants verront leur multiple ajusté à la hausse (+1 à +2x EBITDA).
Les tensions sur les chaînes d’approvisionnement et les politiques de relocalisation favorisent les acteurs européens. Probabilité moyenne, impact positif : réduction du risque de dépendance externe.
La pression sociétale sur les PFAS, la durabilité et la reconversion écologique accroît la demande, mais augmente le coût du risque. Probabilité élevée, impact mixte : premium ESG pour les cédants préparés, pénalité pour les retardataires.
Probabilité : élevée – Impact : élevé. Mitigation : désigner un COO et transférer les relations clients 6 mois avant la cession.
Probabilité : moyenne – Impact : élevé. Mitigation : audit environnemental indépendant et provisions attestées.
Probabilité : moyenne – Impact : moyen. Mitigation : planification des flux de trésorerie liés aux chantiers long terme.
Probabilité : faible – Impact : moyen. Mitigation : mise à jour des assurances et documentation juridique.
Les opérations Ortec–Englobe (2024), GFL Environmental–Apollo/BC Partners (2025) et Heidelberg Materials–B&A (2024) montrent un marché actif et internationalisé. Les valorisations supérieures à 8x EBITDA rendent le moment propice à la cession pour les acteurs bien positionnés. Les investisseurs cherchent des plateformes capables de conjuguer technologie et exécution fiable : appétit élevé, concurrence forte.
1. Réduire la dépendance au dirigeant : formalisation du management et transfert client.
2. Structurer la gouvernance ESG et les KPIs : fiabiliser la data room.
3. Renforcer la récurrence de revenus : contrats pluriannuels de maintenance.
4. Préparer les audits environnementaux : anticiper les points PFAS.
5. Valoriser les actifs technologiques : documentation et proofs of concept pour défendre les multiples.
À horizon 2030, le secteur de la dépollution en Europe restera tiré par des politiques publiques ambitieuses et une demande croissante de reconversion écologique. Les entreprises combinant technologie, conformité et gouvernance solide seront les gagnantes de cette transition. Les cessions aboutissant dans les 2–3 années à venir devront s’appuyer sur une transparence totale, une maîtrise des flux financiers et une capacité démontrée à sécuriser les clients publics et privés ; ces éléments conditionnent le positionnement dans le haut de la fourchette de valorisation.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.
Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.
Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.
Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.
Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.