
Le marché européen du gros œuvre, pilier de la construction et de l’infrastructure, traverse une phase de rééquilibrage en 2025–2026 après un cycle d’expansion post-Covid suivi d’un ralentissement conjoncturel. Selon la FIEC, la contraction de l’investissement construction en 2024 (-2%), particulièrement marquée dans le résidentiel neuf (-7%), laisse place à une croissance sélective portée par les infrastructures publiques et la rénovation énergétique.
La taille agrégée du marché européen du gros œuvre est estimée (estimation) à plus de 500 Mds € en 2025, avec une croissance annuelle moyenne (CAGR) projetée entre 1,0 et 1,5% d’ici 2028, tirée par les dépenses publiques d’infrastructure et la rénovation. La demande demeure très hétérogène selon les pays : forte résilience dans le Sud (Espagne, Portugal) vs repli dans l’Europe du Nord et l’Allemagne.
Les leaders du secteur — Vinci, Bouygues, Eiffage, Strabag, ACS, Skanska — dominent par leur diversification géographique et une forte spécialisation dans le génie civil. À côté, un tissu dense de PME spécialisées régionales agit sur les marchés locaux, souvent concentrées sur la maçonnerie et les travaux de structure. Le niveau de concentration est moyen à élevé, avec une tendance croissante à la consolidation, portée par la recherche d’effet de taille et de maîtrise technologique.
Le secteur du gros œuvre se repositionne autour d’un couple infrastructure publique – rénovation énergétique, soutenu par des politiques européennes de transition climatique et une digitalisation progressive des processus constructifs (BIM, IA, hors-site). Les sociétés capables d’allier exécution technique, performance environnementale et maîtrise digitale présenteront un profil de résilience et de valorisation élevé.
Les marges opérationnelles, traditionnellement faibles (2 à 5%), se concentrent sur les entreprises capables de maîtriser l’approvisionnement, la productivité chantier et la donnée. Les modèles industriels numériques et la coopération inter-entreprises augmentent les marges de 1 à 2 points (estimation).
L’impact de la digitalisation, du BIM 5D et de l’IA de planification est élevé : automatisation du devis, maintenance prédictive, réduction des déchets. Probabilité : élevée. Impact : positif.
Une tension prolongée sur les matières premières ou les taux d’intérêt pourrait retarder les projets d’infrastructure. Probabilité : moyenne. Impact : négatif. Facteurs déclencheurs : dérégulation énergétique, fragmentation de l’UE, crises régionales.
La pénurie de main-d’œuvre qualifiée reste le principal goulot d’étranglement, notamment dans la maçonnerie et le béton armé. Probabilité : élevée. Impact : négatif. Dynamiques : mutation des compétences, vieillissement des équipes, faible attractivité du secteur.
La consolidation devrait s’intensifier à partir de 2025 avec des acquisitions ciblant des acteurs régionaux spécialisés dans la rénovation, la préfabrication et la digitalisation. Les déclencheurs principaux : besoin de taille pour répondre aux appels d’offres, robotisation, exigence ESG. Les manœuvriers : grands groupes européens et fonds d’infrastructure. Les cibles : PME régionales à forte expertise locale.
Probabilité : moyenne | Impact : élevé | Mitigation : contrats indexés, mutualisation des achats.
Probabilité : élevée | Impact : élevé | Mitigation : automatisation, apprentissage, mobilité intra-européenne.
Probabilité : moyenne | Impact : moyen | Mitigation : diversification des offres privées et industrielles.
Probabilité : moyenne | Impact : élevé | Mitigation : formations, intégration d’outils BIM et IA collaboratifs.
Objectif : implémenter BIM et IA sur tous les projets majeurs. Impact : élevé | Complexité : L | Horizon : moyen | KPI : taux de projets numérisés, gain de productivité.
Objectif : attirer et former les talents de chantier. Impact : élevé | Complexité : M | Horizon : long | KPI : taux de rétention, nombre d’apprentis certifiés.
Objectif : réduire les coûts de financement et améliorer le cash-flow chantier. Impact : moyen | Complexité : M | Horizon : court | KPI : DSO, marge opérationnelle.
Objectif : industrialiser la chaîne d’exécution. Impact : élevé | Complexité : L | Horizon : moyen | KPI : taux de préfabrication, délai moyen par chantier.
Objectif : systématiser le reporting écologique et numérique. Impact : moyen | Complexité : M | Horizon : moyen | KPI : score ESG, conformité Data Act.
D’ici 2028, la valeur du secteur du gros œuvre se déplacera vers les acteurs combinant compétitivité technologique, performance environnementale et intégration verticale. Les grands groupes conserveront la maîtrise des marchés publics et des mégaprojets, mais les PME spécialisées profiteront de la demande en rénovation et préfabrication. Les investisseurs devront cibler les entreprises avec un fort potentiel de digitalisation et d’efficacité capitalistique, tandis que les dirigeants devront consolider les compétences, industrialiser les processus et sécuriser les flux de matières et de financement.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.
Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.
Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.
Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.
Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.