
En 2026, le marché des Digital Native Vertical Brands (DNVB) représente un pan structurant du commerce digital européen. En France, on dénombre environ 700 à 750 DNVB (estimations 2025), soit une croissance annuelle moyenne de 6–8% depuis 2022. Avec un chiffre d’affaires consolidé estimé autour de 3 à 3,5 Mds €, l’écosystème s’inscrit dans une phase de maturité et de consolidation. L’attractivité pour les investisseurs réside dans la combinaison d’un modèle D2C transparent et d’une capacité à devenir omnicanal. Les DNVB performantes se distinguent par des marges supérieures à la moyenne du retail traditionnel et par une récurrence client plus lisible. Les données 2024–2025 montrent une reprise de l’appétit M&A mid-market pour les marques rentables et scalables. La période 2026–2028 s’annonce comme une fenêtre favorable pour les cessions, portée par la désinflation, la relance de la consommation digitale et la consolidation européenne des portefeuilles de marques.
Les acquéreurs stratégiques — groupes de retail, beauty ou home — recherchent des DNVB capables de renforcer leur portefeuille digital et leur base clients directe. Les fonds d’investissement (LBO primaires/secondaires) valorisent les marges, la récurrence et la scalabilité du modèle. Les family offices s’intéressent aux marques fortes dotées d’un ADN durable et d’un cash-flow positif. Les opérations de build-up sont fréquentes parmi les DNVB complémentaires (ex. beauté, maison, nutrition). Chaque profil implique des schémas de cession spécifiques : earn-out et présence du fondateur prolongée dans le cas des fonds; full cash-out plus rapide pour les industriels cherchant une intégration.
Les DNVB doivent convertir leur réussite digitale en un actif transmissible. Cela suppose une data room rigoureuse couvrant finance, juridique, RH, marketing et data. La réduction de la dépendance au fondateur et la mise en place d’un relais managérial solide sont essentielles. Le dirigeant devra fiabiliser les flux CRM, les cohortes clients et le reporting des coûts d’acquisition afin de démontrer la rentabilité durable du modèle. Ces douze mois préalables consistent à formaliser process, contrats et gouvernance.
Une gouvernance crédible implique un comité de pilotage impliquant la direction marketing, finance et opérations. Un pacte d’associés et une clarity cap table renforcent la lisibilité pour les acheteurs.
La part D2C reste majoritaire, mais les DNVB optimisent leurs revenus via omnicanal, B2B et retail partenaires. Les marges brutes varient de 55 à 70% (estimations) selon le secteur.
La fiabilité des outils CRM/ERP, la traçabilité logistique et les flux marketing pilotés par données constituent des atouts majeurs pour les due diligences.
Un process M&A DNVB suit une séquence classique : teaser confidentiel → NDAs → CIM→ long list → short list → LOI → due diligence → SPA → closing. La phase d’analyse doit documenter les données d’acquisition client, la rentabilité par canal et la résilience du cash-flow post-campagne. Les points de friction les plus fréquents résident dans les ajustements de BFR et la validation des données clients RGPD.
Un processus structuré dure généralement 6 à 9 mois. En France, le marché mid-market privilégie les process concurrentiels restreints (4–5 acquéreurs en short list).
Validation de la rentabilité réelle (EBITDA ajusté des dépenses marketing exceptionnellement élevées) et conformité data (RGPD) sont systématiquement scrutées.
Le risque RH principal porte sur la rétention des équipes marketing clés. Prévoir des packages de rétention ou earn-out internes est pertinent pour stabiliser la transition.
Les multiples observés pour les DNVB européennes rentables se situent entre 1,2x et 2,5x le CA ou 8x–13x l’EBITDA (estimations). Les leviers de haut de fourchette incluent la récurrence client, la marge brute supérieure à 60%, la croissance >15% et la preuve d’échelle internationale. Les structures de prix reposent sur des mécanismes locked box ou completion accounts, avec clauses d’ajustement liées au BFR. Les earn-outs (12–24 mois) et crédits vendeurs complètent les dispositifs, tandis que les GAP renforcent les garanties pour les fonds. Les contrats pluriannuels, l’avance technologique CRM et la maîtrise du CAC sont les trois leviers principaux pour atteindre le haut de fourchette.
La généralisation de l’IA générative et de la personnalisation en temps réel amplifie la compétitivité mais crée un différentiel technique. Probabilité : élevée. Impact sur la valeur : positif. Les acteurs gagnants : DNVB axées sur data et CRM intégrés. Perdants : marques à dette technique forte.
La stabilisation européenne et la modération énergétique soutiennent le pouvoir d’achat et la confiance investisseur. Probabilité : moyenne. Impact sur la valeur : positif. Facteurs déclencheurs : désinflation, stabilité fiscale et apaisement tarifaire.
La montée des exigences ESG et la sobriété numérique rehaussent les critères de valorisation des DNVB responsables. Probabilité : élevée. Impact : positif. Dynamiques : durabilité, transparence, fidélisation communautaire.
Probabilité : élevée. Impact : élevé. Mitigation : diversification des canaux et investissement SEO/CRM.
Probabilité : moyenne. Impact : élevé. Mitigation : relais managérial et plan d’intéressement post-cession.
Probabilité : moyenne. Impact : moyen. Mitigation : audit data et documentation consentement.
Probabilité : moyenne. Impact : élevé. Mitigation : rationalisation logistique, mix produit premium.
Probabilité : moyenne. Impact : moyen. Mitigation : réduction stocks et contractualisation fournisseurs.
Tediber – LBO primaire (2021) avec Parquest et Eutopia, illustre l’entrée des DNVB dans les circuits d’investissement établis. Oh My Cream – acquisitions d’Atelier Nubio et Naturisimo (2025) démontrent la logique de build-up européenne beauté/bien-être. Montants confidentiels mais multiples estimés autour de 1,8–2x le CA. Ces opérations montrent un appétit élevé des fonds pour les DNVB rentables en expansion internationale.
1. Réduire la dépendance au dirigeant – Impact : élevé ; Horizon : moyen ; KPI : part des décisions déléguées, stabilité du N-1.
2. Fiabiliser les données & reporting – Impact : élevé ; Horizon : court ; KPI : taux d’erreur reporting, complétude data room.
3. Renforcer la rentabilité client – Impact : élevé ; Horizon : moyen ; KPI : LTV/CAC, marge brute.
4. Structurer la gouvernance & conformité – Impact : moyen ; Horizon : court ; KPI : documentation juridique, RGPD.
5. Préparer un plan de rétention RH – Impact : moyen ; Horizon : court ; KPI : turnover clé, satisfaction équipe.
Entre 2026 et 2028, la cession d’une DNVB bien préparée peut se traduire par un multiple attractif, à condition de conjuguer rentabilité, gouvernance structurée et lisibilité de croissance. Le marché se déplace vers des portefeuilles multimarques et des acquisitions de DNVB rentables capables d’alimenter un pipeline européen. Les acheteurs recherchent des marques disposant d’une communauté, d’un socle data fiable et d’une stratégie omnicanale claire. Pour viser le haut de fourchette, le dirigeant doit livrer une entreprise pilotable, non dépendante du fondateur, et dotée d’une trajectoire financière crédible et vérifiable.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.