
Le marché des traiteurs industriels s’inscrit dans l’écosystème plus large du contract catering européen, estimé à près de 98 milliards USD en 2025, avec une croissance annuelle d’environ 5 % jusqu’à 2034 (estimations). Le segment industriel se distingue par une accélération de la consolidation, une montée de la digitalisation et une forte pression sur les coûts due à l’inflation et à l’énergie. En France, le marché reste concurrentiel, dominé par des acteurs majeurs (Sodexo, Elior, Compass) et un tissu d’ETI régionales. En 2026, les valorisations sont soutenues pour les structures multi-sites digitalisées, disposant de contrats pluriannuels et d’un portefeuille diversifié. Le momentum reste favorable à la cession, avant une probable hausse du coût du capital post-2027.
Les acquéreurs stratégiques (Sodexo, Compass, Elior) recherchent des synergies géographiques et logistiques. Les acquéreurs financiers (mid-cap funds, family offices) ciblent des plateformes à potentiel de build-up régional. Les managers repreneurs se montrent actifs sur les structures locales à forte rentabilité. Un acquéreur industriel privilégiera la récurrence des contrats et les économies d’échelle, quand un fonds valorisera la rentabilité durable et la gouvernance. En process, cela influence les conditions : les stratégiques intègrent des clauses d’earn-out liées à la performance post-cession, les financiers demandent souvent un maintien partiel du dirigeant sur 12–24 mois.
Un relais managérial solide est attendu : la dépendance au dirigeant doit être réduite par la montée en responsabilité d’un encadrement intermédiaire et la clarification des fonctions clés (finance, qualité, opérations). L’adoption d’une gouvernance formelle (comité de direction, reporting trimestriel) renforce la crédibilité du dossier.
La solidité repose sur la récurrence (contrats pluriannuels, multi-sites), la diversification des clients et la maîtrise du taux de renouvellement contractuel. Les acheteurs valorisent un CA récurrent supérieur à 70 %, une marge EBITDA stabilisée (> 8 %) et un taux de conservation client > 90 %.
La fiabilité des données (ERP/CRM, traçabilité EGAlim, suivi BFR) est un facteur critique. Une data room complète doit inclure : états financiers normalisés, suivis de contrats, engagements fournisseurs, documentation RH, conformité ESG et traçabilité des matières premières.
Un processus complet dure 7 à 10 mois : teaser de présentation → NDA → CIM → sélections short list → LOI → due diligence → signature du SPA et closing. L’anticipation des divergences de valorisation (BFR, loyers, EBITDA retraité) limite les risques de renégociation.
Les plus courants concernent la fiabilité du reporting opérationnel, la maturité ESG, la gestion des stocks et la structure salariale. Une préparation financière rigoureuse réduit les ajustements post-signature.
Les fuites d’information peuvent fragiliser la relation client et les équipes. Prévoir un plan de transition clair, notamment pour les chefs de sites et les managers opérationnels.
Les multiples observés se situent entre 0,8x et 1,2x le chiffre d’affaires ou entre 7x et 10x l’EBITDA (estimations sur transactions européennes). Les contrats pluriannuels, la digitalisation et la conformité ESG sont les drivers haussiers majeurs. Les drivers baissiers incluent la dépendance à un client unique, la volatilité des coûts et un CAPEX lourd. Les schémas de prix dominants combinent les mécanismes locked box ou earn-out (1–3 ans, 10–20 % du prix conditionné).
La généralisation des outils de traçabilité et de planification IA (menus dynamiques, prédiction consommation) favorise un avantage opérationnel. Probabilité : élevée; impact sur valeur : positif. Les entreprises digitalisées seront les gagnantes, celles à process manuels les perdantes.
Les fluctuations énergétiques et les tensions sur l’approvisionnement agroalimentaire pourraient altérer les marges. Probabilité : moyenne; impact sur valeur : négatif. Facteurs déclencheurs : hausse énergie, relocalisation de production, changements normatifs européens.
La pression ESG et la guerre des talents resteront fortes. Probabilité : élevée; impact : positif pour les acteurs responsables. Dynamics : montée des labels durables, attentes clients entreprise sur les menus verts et circuits courts.
Probabilité : élevée ; impact : élevé ; mitigation : Diversifier les contrats et renégocier les renouvellements sur 3–5 ans.
Probabilité : moyenne ; impact : élevé ; mitigation : Ajuster clauses d’indexation des prix et plan d’efficience énergétique.
Probabilité : élevée ; impact : moyen ; mitigation : Mettre en place plan de rétention et formation.
Probabilité : moyenne ; impact : élevé ; mitigation : Anticiper un management de transition sur 6 mois avant closing.
Plusieurs opérations de référence illustrent les multiples du secteur : CH&CO (Compass Group, 2024) : £475m (~1x CA) ; Dupont Restauration (Compass 2024) : €198m ; 4Service (Compass, 2024) : 5,5 Mds NOK (~500 M$). Ces opérations démontrent un appétit élevé des consolidateurs et un intérêt croissant pour les plateformes multi-sites européennes. Pour un cédant en France, la période 2025–2027 représente une fenêtre de cession optimale, avant un probable ralentissement du cycle de M&A post 2027.
1. Structurer la gouvernance – Impact élevé ; Horizon : court – KPI : existence de CODIR et reporting mensuel.
2. Renforcer la récurrence des revenus – Impact élevé ; Horizon : moyen – KPI : part de contrats > 3 ans.
3. Digitaliser la chaîne de valeur – Impact élevé ; Horizon : moyen – KPI : pourcentage de processus digitalisés.
4. Anticiper la conformité ESG et EGAlim – Impact moyen ; Horizon : moyen – KPI : pourcentage de fournisseurs audités.
5. Préparer la transmission managériale – Impact élevé ; Horizon : court – KPI : nombre de relais clés identifiés et formés.
À horizon 2026–2028, la cession d’une entreprise de traiteur industriel se joue dans un environnement mûr mais encore porteur, tiré par la consolidation européenne, la digitalisation et les impératifs ESG. Les acquéreurs, stratégiques comme financiers, privilégient les plateformes multi-sites dotées d’un portefeuille client diversifié et d’une gouvernance structurée. Pour capter le haut de fourchette de valorisation, un dirigeant devra démontrer une rentabilité stable, une récurrence contractuelle forte et une transparence de données exemplaire. Les marchés français et européens offrent encore une fenêtre d’opportunité avant une recompression des multiples, à condition d’une préparation stratégique et d’une discipline financière sans faille.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.
Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.
Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.
Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.
Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.