
Le secteur des vignerons regroupe une mosaïque d’entreprises agricoles et artisanales, souvent familiales, opérant entre production, transformation et commercialisation. Il représente un marché mondial estimé à environ 230 millions d’hectolitres en 2025 (OIV), avec une valeur concentrée en Europe, et particulièrement en France. La croissance long terme du marché reste faible à modérée, compensée par une montée en gamme des produits (premiumisation) et une meilleure maîtrise des circuits de vente directe.
Le secteur demeure très fragmenté, marqué par la coexistence de micro-domaines indépendants, de coopératives et de grands groupes de négoce. Cette structure crée une opportunité pour la consolidation régionale et les build-ups. Les barrières à l’entrée sont fortes (foncier, savoir-faire, réglementation AOP), ce qui limite la concurrence brute mais rend la transmission complexe.
Pour un repreneur, le potentiel de valeur réside moins dans les volumes que dans la capacité à moderniser la gestion, renforcer les canaux de distribution directs et valoriser les actifs immatériels : marque, terroir, expérience client.
Les entreprises à reprendre sont majoritairement des domaines familiaux de 5 à 50 hectares, souvent détenus par des dirigeants âgés (moyenne 53 ans) souhaitant transmettre avant la retraite. Le profil financier est souvent sain mais sous-exploité, avec des marges potentiellement améliorables via la réduction des coûts et la diversification commerciale.
Signaux positifs : notoriété régionale, contrats récurrents avec des négociants/exportateurs, production certifiée (bio, AOP), diversification œnotouristique.
Signaux faibles : dépendance à un seul canal, endettement foncier élevé, absence de succession interne.
Les repreneurs avertis recherchent des cibles combinant stabilité opérationnelle et potentiel de modernisation. Le prix des transactions varie fortement selon les régions, avec un multiple EBITDA moyen de 6× à 9× (estimation) dans les appellations premium.
L’audit doit mesurer : la qualité du foncier, la continuité des contrats, les volumes moyens sur 3–5 ans, le climat social et la gestion des stocks. Les risques à surveiller : dette foncière, sinistralité climatique, surestimation de la marque et sous-investissement technique.
Le financement d’une reprise viticole repose sur un mix : LBO agricole, prêt transmission (Bpifrance), crédit vendeur et apports en capital. Le contexte 2025–2026 reste favorable grâce aux instruments publics (France 2030, Plan Transmission Bpifrance). Un earn-out peut être envisagé pour sécuriser la transition avec le cédant.
Temps moyen entre LOI et closing : 6 à 9 mois. Les pièges classiques concernent la valorisation d’actifs fonciers, la sous-estimation du besoin de fonds de roulement et la gestion sociale (saisonnalité du personnel).
Résistances au changement, rupture des circuits de distribution, perte de savoir-faire technique. La mise en place d’un comité de pilotage et d’un reporting flash hebdomadaire est recommandée.
Les relais de croissance prioritaires sont :
Impact attendu à 3–5 ans : amélioration de marge opérationnelle de +3 à +6 points et valorisation multipliée par 1,5× (estimation).
L’IA dans la viticulture et les capteurs connectés pourraient optimiser les rendements et limiter les pertes liées au climat. Probabilité : élevée. Impact : positif sur la productivité et la durabilité.
Les tensions commerciales et les politiques agricoles européennes (PAC, France 2030) pourraient redistribuer les aides et influencer la rentabilité. Probabilité : moyenne. Impact : neutre à légèrement positif pour les repreneurs bien financés.
Évolution vers une consommation responsable et locale, accélérant la valorisation des circuits courts et des domaines « expérience ». Probabilité : élevée. Impact : positif sur les cibles orientées D2C.
Probabilité : élevée | Impact : élevé. La variabilité des rendements peut menacer la viabilité économique. Mitigation : diversification géographique, assurance récolte, pratiques résilientes.
Probabilité : moyenne | Impact : moyen. Mitigation : financements hybrides, co-investisseurs régionaux, Bpifrance.
Probabilité : élevée | Impact : moyen. Mitigation : développement D2C et œnotourisme.
Probabilité : moyenne | Impact : élevé. Mitigation : maintien temporaire du cédant, documentation technique, plan de succession.
Impact : élevé | Complexité : M | Horizon : court | KPI : trésorerie nette, cash-flow opérationnel
Impact : élevé | Complexité : M | Horizon : moyen | KPI : ventes directes, taux d’engagement client
Impact : moyen | Complexité : L | Horizon : long | KPI : rendement hectare, coût unitaire
Impact : élevé | Complexité : M | Horizon : moyen | KPI : revenus non-viticoles, nombre de visiteurs
Impact : moyen | Complexité : S | Horizon : court | KPI : taux de fidélisation employés, productivité du personnel
Le secteur des vignerons en 2026 allie tradition et transformation accélérée. Malgré la contraction des volumes, la valeur se déplace vers les marques premium, la vente directe et l’œnotourisme. Les repreneurs capables de combiner capital patient, ancrage territorial et digitalisation peuvent créer de la valeur durable. L’avenir appartient à ceux qui intègrent innovation, durabilité et gestion rigoureuse dans leur plan de reprise.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.