
Le marché européen du Facility Management (FM) atteint environ 262 milliards USD en 2024 et pourrait franchir 330 milliards USD d’ici 2030 (CAGR 3,5–4%, estimations). L’activité reste très fragmentée avec une forte compétition entre multinationales (ISS, Sodexo, Compass, CBRE, Mitie, Spie) et prestataires régionaux. En 2026, la fenêtre de tir s’annonce favorable : les consolidations s’intensifient, la digitalisation renforce la récurrence des revenus et les attentes ESG soutiennent les valorisations. Les acheteurs visent des plateformes capables d’intégrer des services hard et soft dans un modèle IFM à performance mesurée.
Les acquéreurs stratégiques (Sodexo, ISS, Compass, CBRE) achètent pour élargir leurs portefeuilles clients et zones géographiques ; ils valorisent l’échelle, l’intégration technologique et la résilience ESG. Les fonds financiers recherchent des plateformes à build-up rapide : marges stables, contrats pluriannuels, bonne qualité de reporting. Les family offices ciblent des sociétés régionales solides avec cashflow prévisible, tandis que les MBO/MBI restent limités aux structures de taille moyenne. Ces profils influencent les termes de deal : earn-out élevé avec les stratégiques, locked box et clauses de garantie étendues pour les financiers.
Réduire la dépendance au dirigeant (niveau actuel moyen à élevé) en documentant les processus et en renforçant le middle management. Formaliser les rôles, créer des relais de direction et une continuité managériale visible pour rassurer l’acheteur.
Les revenus FM sont souvent pluriannuels, mais sensibles à la concentration clients. Valoriser la récurrence (>70%) et la diversification (secteur privé/public). Sécuriser les contrats longs et leur transférabilité.
Moderniser les outils (ERP, CRM, CAFM, plateformes IFM), fiabiliser les KPI et la traçabilité des coûts site par site. Une data room prête, claire et auditable (finance, juridique, RH, ESG, contrats clients) constitue un facteur de crédibilité clé.
Un process séquencé (teaser → NDA → CIM → short list → LOI → due diligence → SPA → closing) permet de piloter la compétition entre acheteurs. Le calendrier moyen se situe entre 6 et 9 mois. Les points de friction typiques concernent les ajustements de BFR, les dettes cachées et la continuité RH. La communication interne doit être progressive et maîtrisée pour préserver la stabilité opérationnelle.
Préparer le CIM à M-3, lancer le process à M0, recevoir les LOI vers M+3, due diligence M+4 à M+6, signature finale M+8 (indicatif).
Dépendance client, transition managériale et intégration IT sont les trois points critiques.
Assurer un plan de communication réservé aux niveaux clés. Rassurer sur la continuité des emplois et la vision du repreneur.
Les multiples de transaction FM en Europe varient entre 7x et 10x l’EBITDA pour les plateformes IFM (estimations Grant Thornton 2024). Les drivers haussiers incluent la digitalisation, la part de revenus récurrents, la durabilité et la qualité du reporting. Les drivers baissiers concernent la main-d’œuvre instable, les contrats à faible marge et les coûts IT non maîtrisés. Les deal mechanics favorisent la locked box lorsqu’un audit solide existe ; sinon, un schéma completion accounts avec ajustements de BFR. Earn-out et crédit-vendeur servent souvent de pont entre valorisation souhaitée et prudence acheteuse. La clause de non-concurrence et la GAP (cap 20–30% du prix, durée 18–24 mois, estimations) restent standards.
Explosion de l’IA et des jumeaux numériques (probabilité élevée). Impact sur la valeur : positif. Gagnants : entreprises avec data intégrée et maintenance prédictive. Perdants : prestataires manuels non digitalisés.
Tensions énergétiques et politiques industrielles pro-transition (probabilité moyenne). Impact positif sur les sociétés FM orientées efficacité énergétique. Facteurs : inflation, coûts de financement, subventions vertes.
Crise des talents persistante et exigences ESG renforcées (probabilité élevée). Impact global sur la valeur : neutre à positif pour les sociétés bien dotées en capital humain. Dynamiques : attractivité sociale, parité, politiques RSE.
Probabilité : élevée | Impact : élevé | Mitigation : renforcer la diversification et sécuriser les reconductions avant cession.
Probabilité : moyenne | Impact : élevé | Mitigation : indexation des contrats et digitalisation pour gains de productivité.
Probabilité : moyenne | Impact : moyen | Mitigation : montée en puissance du management intermédiaire.
Probabilité : moyenne | Impact : moyen | Mitigation : audit interne ESG et conformité avant LOI.
Probabilité : moyenne | Impact : élevé | Mitigation : sécurisation du système et politique de sauvegarde certifiée ISO.
Entre 2023 et 2025, plusieurs opérations illustrent l’appétit du marché : Axis Europe / CLC Group (H.I.G. Capital, 2024, UK) – fusion stratégique ; Daikin / Robert Heath Heating (2024, UK) – intégration verticale HVAC ; Compass / Vermaat (2025, EUR 1,5 Md) – extension européenne ; Sureserve / LCX (2024) – consolidation énergie/décarbonation. Ces mouvements traduisent une solide appétence pour les actifs FM intégrés et résilients. Les multiples observés varient (estimations) entre 7x–10x EBITDA selon l’échelle et la récurrence. En 2026, l’environnement M&A reste « sainement concurrentiel », tiré par la recherche de synergies et de solutions durables.
1. Réduire la dépendance au dirigeant (impact élevé, horizon moyen) : délégation, plan de succession, management par objectifs.
2. Renforcer la visibilité et la récurrence des revenus : allonger la durée moyenne des contrats et stabiliser les top clients.
3. Fiabiliser la donnée & reporting : audit CRM/ERP, KPI standardisés (revenu récurrent, churn, marges par site).
4. Clarifier la gouvernance & conformité : formaliser comités & assurances, mettre à jour la documentation juridique.
5. Sécuriser les talents clés : plan de rétention, partage de la valeur, contrat de transition.
À horizon 2028–2030, le Facility Management convergera vers des plateformes intégrées et technologiques, où la création de valeur reposera sur la durabilité, la digitalisation et la capacité à démontrer des gains mesurables pour les clients. Les acheteurs stratégiques comme financiers privilégieront les acteurs capables de lier efficacité opérationnelle, gestion énergétique et excellence contractuelle. Pour viser le haut de la fourchette (jusqu’à 10x EBITDA), les dirigeants devront présenter une entreprise prête à l’audit, autonome managérialement et soutenue par des données fiables ; la qualité du pipeline commercial, la compétitivité ESG et la maîtrise du coût du capital seront les leviers clés d’une cession réussie.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.