
Le secteur des sous-traitants aéronautiques constitue la colonne vertébrale de la supply chain d’Airbus, Boeing et d’un réseau d’équipementiers majeurs (Safran, Collins, Leonardo). Il agrège plus de 8 000 fournisseurs directs, structurés autour de niveaux hiérarchiques (Tier‑1 à Tier‑3), couvrant structures, moteurs, avionique, systèmes mécaniques et pièces de cabine. En 2025, le chiffre d’affaires européen de l’aéronautique et de la défense s’élève à environ 290 milliards d’euros (+10,1% par rapport à 2023, source ASD‑Europe).
Le backlog mondial dépasse 17 000 aéronefs (IATA, 2024), confirmant une croissance structurelle élevée soutenue par la reprise du trafic et les programmes civils et défense. Cette situation favorable coexiste avec des contraintes critiques sur l’approvisionnement, les moteurs et la main‑d’œuvre qualifiée, accentuant les risques opérationnels.
La concentration reste modérée mais les marges moyennes demeurent faibles (entre 4 et 8% EBITDA, estimation) du fait des surcoûts, tensions sur le titane et pression exercée par les OEM sur les prix.
La reconstruction d’une supply chain aéronautique résiliente, intégrée et digitalisée constitue l’axe central de création de valeur d’ici 2026‑2030. Les champions seront les entreprises combinant automatisation avancée, diversification géographique et maîtrise des coûts de matériaux critiques.
Les entreprises capables d’offrir une traçabilité complète grâce aux outils digitaux, et disposant d’une intégration partielle verticale (design + production de pièces critiques) captent davantage de marge et sécurisent leur carnet d’affaires. Le modèle des fournisseurs multi‑programmes est favorisé vis‑à‑vis des mono‑clients.
Les opportunités majeures résident dans la relocalisation européenne de composants (moteurs, métallurgie), la mise en réseau régionale des sous‑traitants, et la montée de l’automatisation via l’IA industrielle et la fabrication additive. Les acteurs équipés pour livrer en lead-time court à haute fiabilité deviendront des cibles prioritaires pour les fonds d’investissement et les consolidateurs industriels.
Automatisation et IA industrielle: généralisation de la fabrication additive et des systèmes de traçabilité IA pour prédire pannes et retards. Probabilité : élevée. Impact sur la thèse : positif. Gagnants : sous-traitants digitalisés (Safran, PME robotisées). Perdants : ateliers manuels non restructurés.
Fragmentation et guerre des matières stratégiques: tensions sur le titane et les métaux critiques issus de Russie et Chine. Probabilité : moyenne. Impact sur la thèse : négatif. Facteurs : sanctions, politiques industrielles « Buy European Defense ».
Pénurie de talents techniques et réindustrialisation verte. Probabilité : élevée. Impact sur la thèse : neutre à positif. Dynamiques : attractivité accrue des filières métiers, féminisation et digitalisation du travail industriel.
L’hypothèse centrale pour 2026‑2030 est une reconcentration autour d’une poignée de Tier‑1 intégrés et de réseaux sous‑traitants régionaux consolidés. Déclencheurs : intégration Boeing–Spirit, transferts d’actifs Airbus et programmes de défense européens. Les acteurs à la manœuvre : Airbus, Safran, Boeing, Leonardo, soutenus par des fonds à long terme. Les cibles : PME spécialisées en pièces critiques et services MRO certifiés, disposant d’une base régionale stable.
Probabilité : élevée ; impact : élevé. Mitigation : diversification fournisseurs (Norsk Titanium, recyclage).
Probabilité : moyenne ; impact : élevé. Mitigation : accords de financement mutualisés, prépaiements Airbus/Boeing.
Probabilité : élevée ; impact : moyen. Mitigation : formation / politiques de filières locales.
Probabilité : moyenne ; impact : moyen. Mitigation : anticipation certification et conformité EASA/FAA.
Probabilité : moyenne ; impact : élevé. Mitigation : veille R&D, adoption progressive d’AM et IA.
Objectif : sécuriser les flux critiques et fournisseurs secondaires. Impact : élevé. Horizon : court. Complexité : M. KPI : taux de livraison à temps, niveaux d’inventaire.
Objectif : réduction des coûts unitaires et délais. Impact : élevé. Horizon : moyen. Complexité : L. KPI : coût par pièce, productivité par employé.
Objectif : stabiliser les revenus. Impact : moyen. Horizon : moyen. Complexité : M. KPI : part du CA défense.
Objectif : combler la pénurie de talents. Impact : moyen. Horizon : long. Complexité : M. KPI : taux de turnover, parts de formation continue.
Objectif : renforcer la structure de bilan et anticiper les opérations M&A. Impact : élevé. Horizon : court. Complexité : L. KPI : ratio dette/EBITDA, cash conversion.
À l’horizon 2026‑2030, la valeur dans les sous‑traitants aéronautiques se déplacera vers une chaîne d’approvisionnement plus intégrée, digitalisée et capitalistique. Les entreprises qui réussiront à combiner innovation (fabrication additive, IA industrielle), résilience (diversification géographique) et agilité financière (partenariats, consolidation) seront les principales gagnantes. À l’inverse, les acteurs sous‑capitalisés, peu automatisés et dépendants d’un seul donneur d’ordre verront leur valorisation décliner. Pour les dirigeants comme pour les investisseurs, l’enjeu est d’orchestrer dès maintenant la transformation industrielle et la montée en puissance technologique pour s’inscrire dans la consolidation en cours.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.
Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.
Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.
Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.
Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.