
Le marché européen du nettoyage industriel et des services associés (contract cleaning, facilities management orienté industriel) représente un volume estimé entre 68 et 120 milliards d’euros de chiffre d’affaires (estimations 2023–2025). Sa croissance annuelle moyenne s’établit autour de 4,5%. En France comme en Europe, le secteur est hautement fragmenté mais en phase de consolidation, porté par de grands groupes de FM tels qu’OCS, ISS, Sodexo, ou Mitie. Cette concentration progressive crée une fenêtre de tir favorable jusqu’en 2027 pour les cédants disposant d’un portefeuille multi-sites, récurrent et diversifié. Les contraintes inflationnistes et énergétiques exercent une pression sur les marges, mais la récurrence contractuelle et la montée en gamme ESG/technologique renforcent l’appétit acheteur.
Les acquéreurs stratégiques (groupes FM, industriels du service) privilégient la taille critique, les synergies opérationnelles et la complémentarité géographique. Les acquéreurs financiers (fonds de LBO, build-up platform CD&R, Carlyle) cherchent une plateforme scalable avec flux de trésorerie résilients. Les family offices ou opérations MBO valorisent la stabilité managériale et la rentabilité. Le choix influe sur les termes de deal : earn-out fréquent pour sécuriser la performance post-cession, locked box pour accélérer le closing, et parfois crédit vendeur pour aligner les intérêts.
Une préparation rigoureuse est indispensable pour convertir un modèle de dirigeant en actif transmissible. La réduction de la dépendance au fondateur, la formalisation des process, la structuration de la data room et la qualité des données constituent des prérequis. Il faut fiabiliser les marges, clarifier les contrats et documenter la conformité ESG et réglementaire.
Un management relais solide et formalisé rassure les acquéreurs. La constitution d’un comité de direction et la définition des responsabilités réduisent la décote liée à la dépendance dirigeant.
Les contrats pluriannuels (durée moyenne environ 4,8 ans) offrent une visibilité forte. Les sociétés diversifiant leurs clients publics/privés et leurs segments (agroalimentaire, data centers, santé, énergie) accèdent à des multiples plus élevés (estimations 7–10x EBITDA).
Les solutions digitales (CRM, ERP FM, audit de propreté, IoT) sont un levier de valeur. Un reporting analytique mensuel et une data room pré-structurée sur finances, RH, juridique et ESG améliorent la fluidité du process.
Le processus suit une séquence standard : teaser, NDA, CIM, long list, short list, LOI, due diligence, négociation SPA et closing. Dans le secteur du nettoyage industriel, les due diligence IT et ESG prennent de l’importance. Le calendrier moyen d’un process s’étend de 6 à 9 mois.
Préparation (2–3 mois), mise en marché (2–3 mois), due diligence et closing (3 mois). L’anticipation des questions sur les marges, la conformité et la rétention client est critique.
Les tensions principales concernent les marges réelles, les passifs sociaux, la conformité réglementaire (produits chimiques, sécurité) et les contrats dépendants du dirigeant.
Une communication progressive auprès des managers clé sécurise les talents et évite les pertes de contrats pendant la cession. Des plans d’intéressement ou de rétention peuvent être prévus.
Les multiples observés sur le segment oscillent entre 6x et 10x l’EBITDA selon la récurrence, la taille et l’intégration technologique (estimations 2025). Les structures de prix de type locked box se généralisent pour stabiliser le périmètre. Les ajustements de BFR et dettes nécessitent une transparence fine sur les contrats actifs.
Les mécanismes principaux incluent l’earn-out (jusqu’à 30% du prix différé), le crédit vendeur (5–15% du prix), et les clauses GAP d’une durée de 18 à 36 mois. Les clauses de non-concurrence sont désormais standardisées autour de 2 à 3 ans.
L’adoption de la robotique de nettoyage et du suivi connecté (IoT) s’intensifie. Les opérateurs digitalisés verront leurs multiples progresser. Probabilité : élevée, impact sur la valeur : positif. Gagnants : sociétés robotisées, certifiées ESG. Perdants : acteurs manuels non automatisés.
Les coûts énergétiques et les politiques de relocalisation pèsent sur les marges mais renforcent la consolidation européenne. Probabilité : moyenne, impact : neutre à légèrement positif. Facteurs clés : prix énergie, inflation, stabilité sociale.
La pénurie de main-d’œuvre pousse les investissements en formation et en automatisation. Probabilité : élevée, impact : positif pour les acteurs modernisés. Dynamiques : montée en compétences, attractivité ESG, féminisation des équipes.
Probabilité : élevée – Impact : élevé. Mitigation : mise en place d’un management relais, formalisation des contrats.
Probabilité : moyenne – Impact : moyen à élevé. Mitigation : indexation des contrats, automatisation, renégociations fournisseurs.
Probabilité : moyenne – Impact : moyen. Mitigation : audits produits, conformité REACH et Ecolabels UE.
Probabilité : moyenne – Impact : moyen. Mitigation : audit financier préliminaire et structuration locked box.
Les trois dernières années ont vu plusieurs mouvements significatifs. En 2023, CD&R rachète Atalian-OCS pour créer une plateforme mondiale FM. En 2024 et 2025, OCS poursuit sa croissance avec Exclusive Services Group et FES FM. En France, Nicollin rachète Caronet (2023) et MP3D. Ces opérations indiquent un appétit élevé pour des plateformes multi-sites et multi-services. Les multiples implicites se situent dans le haut de fourchette. Les acquéreurs recherchent des relais de croissance, une densité géographique et une conformité réglementaire exemplaire.
Pour viser le haut de fourchette, le dirigeant doit concentrer ses efforts sur cinq chantiers clés :
À horizon 2028, le secteur du nettoyage industriel continuera sa mutation vers la digitalisation et la consolidation européenne. Les acquéreurs privilégieront les sociétés combinant contrats récurrents, technologie intégrée et excellence opérationnelle. Les multiples se maintiendront dans la fourchette haute pour les acteurs alignés ESG et robotisés. Pour réussir sa cession, un dirigeant devra anticiper sa succession, fiabiliser ses données, renforcer la visibilité des revenus et démontrer un plan d’investissement rationnel. Dans cet environnement, les plateformes bien préparées et pilotées selon les standards du FM auront un avantage compétitif net dans les négociations et la captation de valeur.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.