
Le marché européen de l’isolation thermique et acoustique représente environ 20 milliards d’euros en 2024, avec un regain attendu vers 21,3 milliards en 2027 (estimations Interconnection Consulting). Malgré une contraction de 3 à 4 % en 2023–2024, la demande reste soutenue grâce aux politiques publiques du Green Deal et à la directive EPBD révisée. La dynamique est tirée par la rénovation énergétique des bâtiments et la transition vers des constructions zéro émission à horizon 2030–2034. En France, le marché bénéficie du plan de rénovation énergétique et des aides de l’État, ce qui maintient une base de revenus prévisible pour les entreprises bien positionnées. En 2026, la fenêtre de tir pour vendre est favorable : consolidation active, exigences réglementaires renforçant la demande, et intérêt durable des acquéreurs industriels et fonds spécialisés dans l’efficacité énergétique.
Le secteur attire trois grandes catégories d’acquéreurs. Les industriels (ROCKWOOL, Saint-Gobain, Kingspan, Knauf) recherchent des synergies de produit et d’accès marché. Les fonds de Private Equity privilégient la récurrence et la scalabilité des revenus, avec des opérations de build-up locales ou régionales. Les family offices et MBO visent la stabilité et la rentabilité long terme. Pour un cédant, cela implique d’adapter la présentation : les industriels valorisent les marges et les synergies, les financiers la structure contractuelle et la gouvernance. Les termes de deal intégreront souvent des clauses d’earn-out sur la performance, et des engagements de transition managériale de 12 à 24 mois.
Une cession réussie dans l’isolation repose sur la capacité à prouver la reproductibilité et la gouvernance. La dépendance au dirigeant reste souvent élevée : il est donc critique d’institutionnaliser les relations clients et de formaliser les processus.
Structurer un middle management et un comité de direction opérationnel est clé. Les acquéreurs recherchent une autonomie managériale démontrable.
Les entreprises valorisées le plus haut montrent une part élevée de contrats récurrents (maintenance, rénovation planifiée, contrats multi-sites) et une faible concentration client (<20 % du CA). Diversifier les revenus entre infrastructures publiques, tertiaire et résidentiel est essentiel.
Un reporting fiable via ERP ou CRM, un suivi rigoureux des marges projet et une data room complète (comptes audités, contrats, conformité, RH, environnement) renforcent la crédibilité du dossier.
Le processus suit un schéma classique M&A : teaser → NDA → CIM → long list → short list → LOI → due diligence → SPA → closing. Le calendrier moyen est de 6 à 9 mois. Les points de friction majeurs concernent la saisonnalité des revenus, les litiges de chantiers, et les passifs environnementaux liés aux matériaux. Une communication interne maîtrisée réduit les risques sociaux, particulièrement pour les équipes d’installation et de production.
Mise en marché T1, offres indicatives T2, due diligence T3, closing T4. Les fenêtres Q2–Q3 sont souvent optimales pour éviter la cyclicité des chantiers.
Les multiples observés se situent entre 6x et 9x l’EBITDA pour les ETI intégrées et 1x à 1,4x le CA pour les PME techniques avec récurrence contractualisée (estimations). Les drivers haussiers incluent la récurrence des revenus, la conformité EPBD, la digitalisation et les marges soutenues (>12 %). Les structures de prix adoptent le plus souvent un modèle locked box, complété par un earn-out sur 12–24 mois. Les clauses usuelles intègrent crédit-vendeur modéré, GAP 10–20 % du prix sur 12–18 mois, et non-concurrence 2–3 ans.
Accélération de la digitalisation (BIM, traçabilité, automatisation) et montée des matériaux biosourcés. Probabilité : élevée. Impact sur la valeur : positif. Gagnants : sociétés intégrant data & ESG ; perdants : acteurs mono-produit non digitalisés.
Risque énergétique, tensions d’approvisionnement, relocalisation de production. Probabilité : moyenne. Impact sur la valeur : neutre à positif. Déclencheurs : politiques industrielles, sécurité énergétique, tensions commerciales.
Demande sociale de durabilité, guerre des talents, réglementation ESG renforcée. Probabilité : élevée. Impact : positif sur la valeur pour entreprises conformes. Dynamiques : choix éthique, transition climatique, qualité de vie au travail.
Probabilité : élevée, impact : élevé. Mitigation : mettre en place un relais managérial avant la négociation.
Probabilité : moyenne, impact : élevé. Mitigation : indexer contrats et diversifier fournisseurs.
Probabilité : élevée, impact : moyen. Mitigation : fidélisation, plan de formation, automatisation partielle.
Probabilité : moyenne, impact : moyen. Mitigation : revue juridique proactive et assurance spéciale.
Probabilité : moyenne, impact : élevé. Mitigation : normalisation du BFR et gestion fine des cycles projets.
Les opérations marquantes confirment un appétit élevé : ROCKWOOL (Boerner 12/2023, Wetherby 10/2024), Saint-Gobain (ICC 02/2024), Kingspan (offre sur Nordic Waterproofing 2024–2025). Ces opérations illustrent la stratégie d’intégration verticale et d’expansion géographique. L’appétit reste fort en 2026, notamment pour les entreprises disposant d’un positionnement sur les systèmes ETICS et les matériaux bas carbone.
1. Structurer un relais dirigeant : impact élevé, horizon court, KPI : autonomie opérationnelle, taux de délégation.
2. Augmenter la récurrence contractuelle : impact élevé, horizon moyen, KPI : part du CA récurrent, taux de reconduction clients.
3. Optimiser la data et le reporting : impact moyen, horizon moyen, KPI : taux d’audit sans réserve, fiabilité CRM.
4. Renforcer la conformité EPBD & ESG : impact élevé, horizon long, KPI : certifications ISO/EPBD, score ESG.
5. Sécuriser les marges et contrats : impact élevé, horizon court, KPI : marge brute, backlog signé.
Entre 2026 et 2028, les valorisations dans l’isolation resteront soutenues par la demande de rénovation énergétique et par la réglementation européenne. La valeur se déplacera vers les sociétés capables d’automatiser, digitaliser et standardiser leurs offres tout en proposant des solutions bas carbone certifiées. Les acquéreurs privilégieront la visibilité contractuelle, les marges robustes et la conformité EPBD. Pour viser le haut de la fourchette des multiples, le cédant doit anticiper : gouvernance forte, data room irréprochable, mix de revenus équilibré et plan de continuité managériale.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.
Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.
Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.
Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.
Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.