
Le secteur des entreprises d’infogérance s’impose comme un pilier de la transformation numérique, représentant un marché mondial estimé entre 600 et 750 milliards USD en 2024 (estimations IMARC/Grand View Research). La croissance projetée (CAGR 3,6% sur 2025–2033) indique un secteur mature mais toujours en expansion, soutenu par la demande en cloud, IA et cybersécurité. En Europe, l’ACV combiné des contrats cloud et managed services a atteint 32,6 milliards USD en 2024. La consolidation est active : les majors (Capgemini, Accenture, Cognizant) orchestrent des acquisitions ciblées en ingénierie (Belcan, Teamexpat) et en opérations intelligentes (WNS). 2026 marque un moment propice à la cession : retour de l’appétit M&A, stabilisation macroéconomique, et quête de revenus récurrents par les acheteurs.
Les acquéreurs stratégiques — industriels IT et ESN — visent les synergies opérationnelles et technologiques, valorisant la taille critique, la rentabilité et la différenciation sectorielle. Les fonds financiers (LBO, growth equity) s’attachent à la récurrence et à la scalabilité, avec recours fréquent à l’earn-out pour la croissance post-acquisition. Les family offices et dirigeants repreneurs (MBI/MBO) valorisent la stabilité du portefeuille client et la continuité managériale. Chaque profil conditionne la présence du dirigeant dans la phase de transition et la structure du prix.
La clé d’une cession réussie réside dans la préparation. Les enjeux principaux : dépendance au dirigeant, qualité des données, fiabilité du reporting, contrats récurrents et conformité. La préparation de la data room (finance, juridique, RH, IT, ESG) doit démontrer une organisation stable et documentée. Le fonds de roulement (BFR), les CAPEX liés aux infrastructures et les risques de litige sont également à maîtriser.
Le management doit être autonome, avec des processus structurés et des relais clairs, afin de rassurer les repreneurs sur la continuité opérationnelle.
Le mix idéal combine revenus récurrents (maintenance, support, cloud) et revenus de projet (migration, ERP, automatisation), avec une dépendance client maîtrisée (aucun client >20%).
Un ERP ou CRM intégré et des KPIs standardisés (MRR, churn, SLA) accroissent la crédibilité de la valorisation et la confiance des acheteurs.
Le succès dépend de la planification. Le process suit neuf étapes : teaser → NDA → CIM → long/short list → LOI → due diligence → SPA → closing. L’objectif : contrôle de l’information et maintien du momentum concurrentiel. Les frictions fréquentes concernent l’ajustement du BFR, le renouvellement des contrats clients et la rétention des équipes clés.
Un process typique dure 6 à 9 mois : 2 mois de préparation, 2–3 mois de marketing, 3–4 mois de due diligence.
La clarté contractuelle et la qualité du reporting réduisent les renégociations de dernier moment ; un expert M&A optimise cette phase critique.
Prévoir un plan de communication interne gradué, éviter les fuites qui fragilisent le moral ou la fidélité des équipes.
Les multiples observés varient de 8x à 12x l’EBITDA pour les actifs à forte récurrence et de 1–2x le chiffre d’affaires pour les structures à marges élevées (estimations 2025–2026). Les drivers de valorisation incluent la croissance, la scalabilité et la diversification client. Les structures de prix adoptent les schémas locked box ou completion accounts, assorties d’earn-out, crédit vendeur et GAP (garantie d’actif et de passif). Une clause de non-concurrence et des représentations étendues sont la norme dans les deals stratégiques.
L’IA générative et la cybersécurité redéfinissent les services d’infogérance. Les acteurs adaptatifs (cloud, DevOps, IA Ops) verront leurs multiples croître. Probabilité : élevée ; impact : positif.
Les tensions énergétiques et la relocalisation des data centers en Europe renforcent les prestataires locaux. Probabilité : moyenne ; impact : positif.
La guerre des talents et les attentes ESG imposent des marges plus serrées : acteurs innovants et responsables avantagés. Probabilité : élevée ; impact : neutre à positif.
Probabilité : moyenne ; Impact : élevé ; Mitigation : diversifier le portefeuille et renforcer les contrats pluriannuels.
Probabilité : élevée ; Impact : élevé ; Mitigation : instaurer un relais managérial et un plan de passation documenté.
Probabilité : moyenne ; Impact : moyen ; Mitigation : automatisation et repositionnement vers les services à valeur ajoutée.
Probabilité : moyenne ; Impact : élevé ; Mitigation : nettoyage du bilan et visibilité sur les flux nets nécessaires.
Les opérations emblématiques confirment la vitalité du secteur : en 2024 Cognizant a acquis Belcan pour 1,3 Md USD ; la même année, Accenture a racheté Teamexpat pour renforcer ses capacités d’ingénierie. En 2025, Capgemini a finalisé l’acquisition de WNS pour 3,3 Md USD, illustrant la convergence entre BPS, IA et opérations intelligentes. Ces mouvements traduisent un rendement moyen supérieur à 10x EBITDA sur les segments premium et un appétit toujours fort pour les portefeuilles bénéficiant d’une forte récurrence.
Pour maximiser la valeur de cession sur 6–12 mois, cinq chantiers stratégiques sont recommandés :
À horizon 2026–2028, les cessions d’entreprises d’infogérance s’inscrivent dans un marché global en consolidation, stimulé par la recherche de capacités cloud, IA et cybersécurité. Les acheteurs privilégient les modèles récurrents, la qualité de gouvernance et la scalabilité opérationnelle. Les dirigeants qui anticipent la préparation – fiabilité des données, relais managérial, contrats solides – bénéficieront du haut de la fourchette de valorisation. Dans un contexte où les marges et la concurrence se resserrent, la différenciation par la technologie et la conformité devient le principal vecteur de création de valeur.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.