Scalabilité : faut-il lever des fonds ou autofinancer sa croissance ?

Scalabilité : faut-il lever des fonds ou autofinancer sa croissance ?
December 6, 2025

Pour beaucoup de dirigeants de PME et d’ETI, la question revient régulièrement : pour grandir plus vite, vaut-il mieux lever des fonds ou s’appuyer uniquement sur les ressources de l’entreprise ? Derrière cette interrogation simple se cache un choix structurant, qui influence le rythme de croissance, la gouvernance, le risque financier et même la valorisation future. Cet article a pour objectif de clarifier les choses, sans jargon inutile, et d’aider chaque dirigeant à comprendre les mécanismes essentiels.

Comprendre l’essentiel en quelques mots

La levée de fonds consiste à faire entrer des investisseurs au capital pour financer une accélération : développement de nouveaux produits, recrutement, internationalisation, acquisitions. L’autofinancement repose, lui, sur la capacité de l’entreprise à financer sa croissance grâce à ses marges, son cash-flow ou son endettement bancaire.

La vraie question n’est pas « quelle option est meilleure ? », mais plutôt : « quelle option est cohérente avec mon modèle économique et mon ambition ? » Certaines entreprises sont très capitalistiques et nécessitent des fonds externes pour progresser. D’autres ont un modèle naturellement scalable et peuvent croître rapidement sans ouvrir leur capital.

Ce qu’un dirigeant doit savoir sur le sujet

Trois réalités méritent d’être comprises par tout dirigeant, quel que soit son secteur.

D’abord, lever des fonds ne crée pas la scalabilité. Cela ne fait qu’accélérer un modèle qui fonctionne déjà. Chez Scale2Sell, nous rencontrons souvent des dirigeants qui considèrent la levée comme une solution à un problème : manque de clients, marges insuffisantes, organisation fragile. Dans les faits, les investisseurs financent surtout les entreprises qui ont déjà prouvé leur capacité à croître.

Ensuite, l’autofinancement peut être beaucoup plus puissant qu’on ne le pense. Une entreprise qui maîtrise sa trésorerie, son pricing et son réinvestissement peut soutenir une croissance soutenue sans diluer son capital. Cela nécessite cependant une rigueur opérationnelle et une vision de long terme.

Enfin, chaque source de financement a des implications concrètes : gouvernance, rythme de croissance, prise de décision, gestion du risque. Ce sont ces éléments — plus que le montant des fonds — qui doivent guider votre choix.

Comment analyser votre situation

Voici une méthode simple en quatre étapes pour clarifier votre position.

Étape 1 : Évaluer le besoin réel en capital

Demandez-vous si votre croissance nécessite des investissements immédiats ou progressifs. Par exemple, un industriel ayant besoin d'une ligne de production supplémentaire ne pourra pas avancer sans capital. À l’inverse, une société de services peut souvent croître par paliers, en accompagnant sa montée en charge avec son cash-flow.

Étape 2 : Examiner la scalabilité du modèle

Un modèle scalable permet d’augmenter le chiffre d’affaires sans augmenter les coûts dans les mêmes proportions. Si chaque euro gagné nécessite presque un euro dépensé, lever des fonds n’améliorera pas la situation. Dans les dossiers que nous accompagnons chez Scale2Sell, cette analyse est souvent un révélateur majeur.

Étape 3 : Analyser la maturité de l’entreprise

Votre organisation, vos process, votre gouvernance sont-ils prêts à absorber une accélération ? Une entreprise peu structurée qui lève trop tôt se retrouve souvent en difficulté : recrutement trop rapide, problèmes qualité, perte de marge. L’autofinancement offre un rythme plus progressif, plus contrôlé.

Étape 4 : Clarifier votre ambition personnelle et patrimoniale

C’est souvent l’angle oublié. Lever des fonds signifie accepter une dilution, partager les décisions et viser une croissance plus rapide, souvent assortie d’un horizon de sortie. L’autofinancement permet plus de contrôle et une valorisation potentiellement plus forte à long terme, mais demande plus de temps.

Les erreurs fréquentes (et comment les éviter)

  • Penser que la levée de fonds résout les problèmes internes. Sans organisation solide, le capital ne fait qu’amplifier les dysfonctionnements.
  • Sous-estimer le coût de la dilution. Faire entrer des investisseurs réduit mécaniquement votre part du futur gain.
  • Confondre vitesse et précipitation. Croître trop vite sans process adaptés peut dégrader la qualité ou la trésorerie.
  • Ne pas anticiper la gouvernance post-levée. Rapports d'activité, suivi d’indicateurs, décisions collégiales : cela change le quotidien.
  • Ignorer l’impact sur la valorisation future. Une levée peut augmenter ou réduire la valeur selon l’usage des fonds et la dilution générée.

Les bonnes pratiques pour aller plus loin

1. Construire un plan de croissance basé sur des scénarios

Comparez un scénario autofinancé et un scénario financé par fonds externes. Cela vous permet d’objectiver le choix. Chez Scale2Sell, nous constatons que beaucoup de dirigeants changent radicalement d'avis après avoir visualisé les trajectoires.

2. Prioriser la rentabilité avant l’accélération

Une entreprise rentable attire les investisseurs et peut aussi choisir de ne pas lever. Une entreprise non rentable n’a souvent pas le choix, et se retrouve en situation de faiblesse.

3. Renforcer la structure avant d’accélérer

Avant de lever (ou d’accélérer via autofinancement), assurez-vous que votre organisation peut absorber la charge. L’expérience terrain de Scale2Sell montre que les dirigeants les mieux préparés réduisent les risques d’hypercroissance subie.

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À retenir :

Lever des fonds ou autofinancer sa croissance n’est jamais une question théorique. C’est un choix profondément lié au modèle économique, au rythme souhaité et à l’ambition du dirigeant. Retenez l’essentiel : la levée accélère un modèle déjà robuste, l’autofinancement renforce un modèle maîtrisé. Les deux options peuvent réussir si elles sont alignées avec la structure et la maturité de l’entreprise. Chez Scale2Sell, nous accompagnons les dirigeants pour structurer leur entreprise, réduire les angles morts et rendre la société réellement désirable aux yeux des acquéreurs. Parce que nous pensons qu'une société ne se vend pas, elle s'achète

Remarques :
En pratique, demandez-vous :  

Allez plus loin, échangez avec un partner !

François Joseph Viallon
François
Viallon
Partner Stratégie

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.

Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.

Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.

François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.

François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel
Sandrine
Montel
Partner Finance

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.

Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.

Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.

Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.

Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

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