
Le secteur du nettoyage industriel constitue un marché mature mais en consolidation, porté par des besoins récurrents liés à l'hygiène, la sécurité et la conformité des sites industriels et tertiaires sensibles. En France, il pèse plus de 12 milliards d'euros (estimation 2025), dominé par quatre leaders — Onet, GSF, Atalian et Samsic — totalisant environ 40 % du marché national. Le rythme de croissance moyen se situe entre +2 et +4 % par an depuis 2022, soutenu par la demande publique et sectorielle. Les barrières à l’entrée sont moyennes : accès à la main-d'œuvre, respect des normes HSE et certification représentent des prérequis coûteux. Le secteur attire les repreneurs pour ses contrats récurrents, ses marges stables (EBITDA moyen 5–8 %) et la possibilité de créer de la valeur par digitalisation et spécialisation.
Les entreprises cédées sont souvent des PME régionales réalisant entre 10 et 300 M€ de chiffre d’affaires, avec des contrats pluriannuels et une base de clients industriels fidèles. Les raisons de cession incluent la retraite du dirigeant, la fatigue managériale, ou le besoin d’un partenaire pour moderniser les outils et s’ouvrir à de nouveaux marchés. Les signaux positifs : portefeuille clients diversifié, taux de rétention >85 %, certification ISO et faible rotation du personnel. Les signaux faibles à surveiller : dépendance à un grand compte ou appels d’offres publics, marge trop basse, faible digitalisation. Ces paramètres influencent directement la valorisation, située entre 5x et 7x l’EBITDA selon la taille et la stabilité du cash-flow.
Un audit complet doit porter sur la rentabilité par contrat, la sinistralité (accidents du travail), la conformité réglementaire et la qualité des ressources humaines. Les contrats doivent être passés en revue pour identifier les clauses de transfert et les risques d’annulation. Risque de non-conformité ESG : moyen à élevé. KPI : taux de rotation du personnel, marge brute par contrat, absence non planifiée.
Les reprises se financent fréquemment par LBO modéré, crédit vendeur (10–20 % du prix) et Prêt Transmission Bpifrance. L’earn-out est souvent utilisé pour sécuriser la performance post-closing. Ratio dette/EBITDA cible : <3,5x. Les coûts salariaux élevés incitent à constituer une trésorerie prévisionnelle solide. Les délais moyens de transaction sont de 6 à 9 mois.
Pièges classiques : sous-estimation du besoin en fonds de roulement, incompréhension culturelle entre équipes intégrées, et non-anticipation de la migration des systèmes. Recommandé : établir une clause de maintien des contrats-clés et un calendrier de transfert social négocié avec les IRP.
Sécuriser le cash, stabiliser le management, maintenir la confiance des clients et poser la base d’un plan de productivité. Mise en place d’un comité de pilotage, plan de communication interne et reporting flash hebdomadaire.
Désorganisation post-closing, perte de contrats stratégiques, tensions sociales. Ces risques se contiennent par une forte présence terrain du repreneur et une communication transparente.
Les principaux relais à 3–5 ans concernent : digitalisation des opérations (+10 % de gain de productivité potentiel), automatisation robotique (robots de nettoyage, IoT pour le suivi HSE), déploiement de services multisites (maintenance, espaces verts, sécurité), et croissance externe régionale (acquisition de TPE locales). Conditions de succès : financement suffisant, implication des équipes, intégration des systèmes et conformité ESG.
Robotisation de 30 % des tâches d’ici 2030, supportée par l’IA et l’IoT. Probabilité : élevée. Impact : positif sur la valeur des opérateurs digitalisés.
Relocalisation industrielle en Europe post-crises et hausse des exigences de sécurité sanitaire. Probabilité : moyenne. Impact : positif sur la demande de nettoyage industriel technique.
Renforcement des normes ESG et préférence client pour les prestataires éthiques. Probabilité : élevée. Impact : positif pour les acteurs certifiés et formés CSRD.
Probabilité : élevée — Impact : élevé. Mitigation : repositionnement sur les segments premium et automatisation pour réduire les coûts unitaires.
Probabilité : élevée — Impact : moyen. Mitigation : fidélisation et formation continue, recours progressif à la robotisation.
Probabilité : moyenne — Impact : élevé. Mitigation : calibration prudente du levier et recours aux garanties publiques (BPI, Garantie Transmission).
Probabilité : moyenne — Impact : élevé. Mitigation : audit de conformité et mise à jour annuelle des indicateurs CSRD.
Objectif : centraliser la planification, la traçabilité et le reporting. Impact : élevé. Horizon : court. Complexité : M. KPI : taux d’utilisation plateforme, réduction du temps de planification (-20 %).
Objectif : intégrer robotisation et solutions durables. Impact : élevé. Horizon : moyen. Complexité : L. KPI : ratio coût/heure, taux d’incidents opérationnels.
Objectif : renforcer la rétention et la qualité. Impact : moyen. Horizon : court. Complexité : M. KPI : satisfaction collaborateurs, taux de fidélisation >90 %.
Objectif : croissance externe ciblée. Impact : élevé. Horizon : moyen. Complexité : L. KPI : croissance CA zone +10 %/an.
Objectif : conformité et différenciation. Impact : moyen. Horizon : long. Complexité : M. KPI : notation RSE, conformité reporting.
À horizon 2029, le marché du nettoyage industriel restera un pilier des services B2B, mais seuls les repreneurs capables d'investir dans la technologie, la durabilité et le management de proximité créeront une valeur durable. La valeur se déplacera vers les opérateurs multiservices capables de garantir productivité, conformité ESG et fidélisation de la main-d'œuvre. Anticiper les contraintes de financement, d’intégration et d’automatisation est crucial pour capitaliser sur la consolidation sectorielle en cours.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.