
Le secteur des écoles privées se positionne en 2026 comme l’un des marchés éducatifs les plus actifs et internationalisés. La croissance annuelle moyenne des établissements privés européens reste soutenue (CAGR estimé 6–8 %), tirée par la demande croissante d’éducation internationale et bilingue. La fragmentation demeure élevée mais la consolidation s’accélère via des acquisitions par des fonds (EQT, Brookfield, CVC) et des opérateurs paneuropéens (Nord Anglia, GEMS, Globeducate). La fenêtre de cession 2026–2028 apparaît favorable : multiples encore élevés sur les plateformes scalables, appétit des investisseurs institutionnels, et positionnement du secteur comme actif résilient face au cycle économique.
En revanche, les cédants doivent composer avec des régulations fiscales nouvelles (ex. TVA britannique 20 % dès 2025) et des coûts d’exploitation croissants. Le marché valorise désormais les acteurs capables de démontrer scalabilité, reporting consolidé et mix de revenus récurrents.
Les acquéreurs stratégiques (groupes éducatifs) recherchent des synergies pédagogiques ou géographiques et valorisent la standardisation des curricula et les infrastructures. Les acquéreurs financiers (fonds d’investissement, family offices) apprécient la récurrence et la prévisibilité des cash-flows, propices à des montages LBO à levier modéré. Les MBI/MBO sont rares mais pertinents pour des chaînes régionales de taille moyenne, notamment en Europe. Dans ce contexte, les termes de deals impliquent souvent des earn-out alignés sur la performance post-cession (12–36 mois) et des clauses de non-concurrence longues (3–5 ans) pour protéger la valeur institutionnelle.
La phase préparatoire conditionne l’accès aux multiples supérieurs. Elle consiste à rendre la plateforme transmissible : formaliser la gouvernance, documenter les KPI éducatifs et financiers, et renforcer la récurrence contractuelle (inscriptions pluriannuelles, partenariats académiques).
La dépendance au fondateur doit être réduite via la mise en place d’un comité de direction opérationnel et la documentation des processus pédagogiques et financiers. L’objectif : rassurer les fonds sur la pérennité managériale post-deal.
Les revenus récurrents (> 80 %) issus des frais de scolarité doivent être valorisés par des services additionnels (programme d’échange, périscolaire, digital learning), réduisant le risque de churn et augmentant la marge nette consolidée (médiane observée 15–20 %).
La modernisation du système d’information (ERP, CRM, LMS) et la fiabilité de la donnée pédagogique constituent des critères critiques de due diligence. Les acheteurs recherchent la traçabilité des inscriptions, la performance éducative et les indicateurs ESG (énergie, mixité, inclusion).
Un process structuré, souvent mandaté auprès d’un conseil M&A, maximise la concurrence et sécurise la valorisation. Il suit un séquencement classique : teaser, NDA, CIM, puis mise en concurrence (long list / short list).
Un calendrier typique s’étale sur 8 à 12 mois : lancement (mois 1–2), offres indicatives (mois 3–5), due diligence (mois 6–8), négociation et closing (mois 9–12).
Principaux sujets : conformité réglementaire, accréditations, fiscalité (TVA), valorisation des actifs immobiliers, transition managériale. Ces points doivent être anticipés et intégrés dans le CIM.
La communication doit rester confidentielle jusqu’à la signature de la LOI ; la rétention des enseignants et personnels clés est essentielle pour éviter une déstabilisation. Des dispositifs d’incentive ou de maintien temporaire améliorent la fluidité post-closing.
Les transactions récentes (2024–2025) indiquent des multiples EV/EBITDA entre 10x et 15x (estimations) pour les réseaux internationaux et 6x–9x pour les acteurs régionaux. Les principaux drivers de valorisation : récurrence élevée, taille critique, réputation académique, partenariats institutionnels et efficacité du modèle opérationnel. À l’inverse, une trop forte dépendance au dirigeant ou un BFR négatif réduit les fourchettes.
Les mécanismes financiers dominants incluent les structures locked box, earn-out de 10–30 % du prix et garanties (GAP) sur 12–24 mois.
L’intégration de l’IA éducative, des LMS adaptatifs et des outils d’analyse des apprentissages favorise la scalabilité et la marge. Probabilité : élevée. Impact sur valeur : positif.
Fiscalité (TVA 20 % UK), tensions régionales et relocalisation impactent le coût et la demande locale. Probabilité : moyenne. Impact : neutre à négatif.
Exigences ESG, guerre des talents enseignants, pression sur les coûts familiaux. Probabilité : élevée. Impact : neutre à long terme.
Probabilité élevée, impact élevé : anticiper la transition managériale avec plan de succession et management equity.
Probabilité moyenne, impact moyen à élevé : veille réglementaire et adaptation tarifaire progressive.
Probabilité moyenne, impact moyen : améliorer l’efficience opérationnelle (BFR, digitalisation).
Probabilité faible à moyenne, impact élevé : recourir à des sociétés de portage immobilier pour alléger le bilan.
Probabilité moyenne, impact élevé : sécuriser les enseignants par des contrats renouvelés et des bonus de fidélité.
Les transactions phares : acquisition de Nord Anglia Education par EQT et consortium (mars 2025, 14,5 Md USD, EV/EBITDA > 12x estimé) ; investissement de Brookfield dans GEMS Education (2024, montant non publié) ; et acquisition de Globeducate–ISOP (Chypre, 2025). Ces opérations soulignent un appétit élevé pour des plateformes internationales structurées.
Cinq chantiers prioritaires pour viser le haut de fourchette :
1. Réduire la dépendance au dirigeant (impact élevé, horizon moyen) – KPI : existence d’un comité exécutif, turnover faible.
2. Standardiser le reporting & la data room (impact élevé) – KPI : indicateurs consolidés ; audits internes validés.
3. Renforcer la récurrence de revenus (impact élevé) – KPI : taux de réinscription, part des services additionnels % du CA.
4. Préparer le plan ESG et la conformité (impact moyen) – KPI : audits conformité, label environnemental.
5. Optimiser la structure financière (impact moyen) – KPI : BFR, ratio dette/EBITDA & rentabilité nette consolidée.
À horizon 2028, le secteur des écoles privées combine résilience et transformation rapide. Les réseaux capables d’articuler internationalisation, excellence pédagogique et reporting consolidé concentreront les multiples les plus élevés. Les acquéreurs institutionnels privilégient désormais les plateformes capables de scaler sans dépendance au fondateur et dotées d’un fort levier digital et ESG. Pour viser le haut de la fourchette, un cédant devra anticiper la gouvernance, fiabiliser les données et structurer son portefeuille autour de revenus récurrents et d’actifs transmissibles.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.
Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.
Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.
Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.
Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.