
En 2026, le secteur du recyclage connaît une phase de normalisation après une période de consolidation et d’investissement soutenu. Le marché mondial du recyclage des déchets et des matériaux est évalué entre 60 et 78 milliards USD pour 2024–2028 (estimations), affichant un CAGR d’environ 6%. En Europe, la croissance est stimulée par la réglementation (PPWR, Batteries Regulation) et par la demande industrielle de matières secondaires. Le niveau de concentration reste modéré mais tend vers une consolidation accrue. La période 2026–2028 représente une fenêtre de tir favorable pour céder un acteur structuré : les groupes industriels cherchent à sécuriser leurs flux de matière et les fonds d’infrastructure à positionner des plateformes ESG compatibles.
Les transactions récentes (SUEZ/F&R Cawley, Heidelberg Materials/B&A Group, Renewi/Macquarie) attestent d’un appétit constant pour les actifs à forte intensité capitalistique et à revenus récurrents. Les multiples observés oscillent entre 7x et 10x l’EBITDA (estimations) selon la taille, la spécialisation et la qualité des contrats.
Quatre familles dominent les achats en 2026 : acquéreurs stratégiques (Veolia, SUEZ, Paprec), fonds d’infrastructure (Macquarie, BCI), industriels connexes (Heidelberg Materials) et family offices spécialisés dans les actifs durables. Les stratégiques recherchent l’intégration verticale et les synergies de flux ; les financiers valorisent les marges stables et les cash-flows récurrents ; les industrielles visent les synergies opérationnelles et les barrières techniques. Pour le cédant, le choix du type d’acquéreur influence la structure de deal : earn-out probable avec un industriel, locked box ou GAP pour un fonds, et engagement de transition managériale exigé dans 70 % des cas.
L’objectif est de dépersonnaliser l’entreprise : nommer un directeur d’exploitation, formaliser les décisions et les processus, renforcer la conformité (assurances, contrats, QSE). Les structures prêtes à l’audit obtiennent des multiples supérieurs de 0,5 à 1 tour d’EBITDA.
Les acquéreurs attachent une forte importance aux revenus récurrents (collecte, maintenance, contrats pluriannuels). Idéalement, plus de 60 % du CA doit provenir de contrats récurrents ou publics. Les segments batteries, plastiques et métaux représentent les poches de fort multiple.
La traçabilité des flux et la digitalisation (ERP, reporting matière) deviennent un prérequis. Les cédants doivent anticiper les questions de due diligence : conformité au PPWR, suivi des taux de recyclage, efficacité énergétique, BFR.
Un process structuré augmente significativement la concurrence entre acheteurs. Après le teaser et le NDA, le CIM détaille les KPIs (taux de valorisation, marge opérationnelle, mix client). Les étapes : long list → short list → LOI (structure cash-free debt-free) → due diligence approfondie → SPA → closing.
Durée moyenne d’un process : 6 à 9 mois. Délai variable selon l’audit ESG et la disponibilité des données environnementales.
Les litiges environnementaux, la dépendance au dirigeant et la traçabilité des flux matières constituent les zones de stress majeures des deals. Un audit préalable indépendant est recommandé.
Dans le recyclage, les équipes d’exploitation et de maintenance sont clés. Une communication anticipée réduit les tensions et retient les techniciens stratégiques, valorisés dans la phase de transition.
Les multiples typiques se situent entre 7x – 10x EBITDA ou 1x – 1,5x CA (estimations), influencés par la taille, la spécialisation et la maturité des systèmes. Les drivers haussiers : récurrence, contrats pluriannuels, conformité ESG, marges >15 %. Les drivers baissiers : dépendance au dirigeant, litiges, CAPEX élevés, BFR volatil. Les mécanismes standards incluent locked box pour la transparence, earn-out sur performance post-cession, crédit vendeur partiel sur 12–24 mois et GAP pour le risque environnemental.
L’intégration de l’IA et du tri optique (XRT/XRF) accroît la productivité (+15 % estimé). Probabilité : élevée. Impact sur la valeur : positif. Gagnants : opérateurs digitalisés. Perdants : acteurs traditionnels sans automatisation.
Les tensions sur les matières critiques (lithium, cobalt) et les politiques de relocalisation peuvent déplacer les flux d’approvisionnement. Probabilité : moyenne. Impact sur la valeur : neutre à positif si adaptation rapide. Facteurs déclencheurs : guerre commerciale, politiques industrielles européennes.
La pression sociétale pour la durabilité renforce la valeur des actifs certifiés. Probabilité : élevée. Impact sur la valeur : positif. Dynamiques : circularité, guerre des talents, visibilité publique.
Probabilité : moyenne ; Impact : élevé ; Mitigation : déléguer les opérations, formaliser un relais de direction.
Probabilité : élevée ; Impact : élevé ; Mitigation : contrats énergie responsables, clauses d’indexation.
Probabilité : moyenne ; Impact : élevé ; Mitigation : audit environnemental préalable et assurances spécifiques.
Probabilité : moyenne ; Impact : moyen ; Mitigation : plan de maintenance prévisionnel et négociation d’un ajustement cash-free debt-free précis.
Probabilité : élevée ; Impact : moyen ; Mitigation : plan de rétention et communication interne.
Les opérations majeures confirment la vitalité du M&A :
SUEZ (2023) → acquisition de F&R Cawley (UK, recyclage commercial et batteries) ; Heidelberg Materials (2024) → rachat de B&A Group (UK, matériaux de construction recyclés) ; Renewi (2025) → acquisition par Macquarie & BCI (NL/BE, plateforme intégrée). Les montants non publiés évoquent des multiples autour de 8–10x EBITDA (estimations). Ces cas traduisent un appétit élevé des acquéreurs et une consolidation active sur les marchés européens.
1. Renforcer le relais managérial – Impact élevé ; Horizon court ; KPI : délégation formelle, plan de succession.
2. Accroître la récurrence des revenus – Impact élevé ; Horizon moyen ; KPI : part de CA sous contrat pluriannuel > 60 %.
3. Fiabiliser la donnée et les indicateurs – Impact élevé ; Horizon court ; KPI : taux de complétude reporting, conformité ESG auditée.
4. Optimiser le Capex et le BFR – Impact moyen ; Horizon moyen ; KPI : ratio Capex/EBITDA, cycle BFR.
5. Formaliser la gouvernance et la conformité environnementale – Impact élevé ; Horizon court ; KPI : audits réalisés, absence de litiges.
Entre 2026 et 2030, le recyclage restera un pilier de la transition industrielle, soutenu par les politiques européennes et la demande de matériaux secondaires. Les acheteurs privilégieront les plateformes intégrées, digitalisées et conformes aux standards ESG. La valeur se déplacera vers les entreprises capables de prouver leur scalabilité, leur traçabilité et la stabilité de leurs revenus. Pour viser le haut de fourchette, un cédant devra démontrer une gouvernance robuste, une capacité d’innovation et une maîtrise fine des coûts et des indicateurs de circularité, car les actifs « ready-to-scale » captent des primes significatives sur le marché 2026–2028.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.