
Le secteur des pâtissiers, incluant les boulangeries-pâtisseries artisanales, les ateliers spécialisés et les réseaux premium, représente en 2026 un marché toujours attractif malgré une pression sur les coûts. En France, on dénombre environ 33 000 à 35 000 établissements pour un chiffre d’affaires global estimé à plusieurs dizaines de milliards d’euros (estimations). La demande reste portée par les segments premium, le snacking, la consommation sur place et les formats hybrides café/pâtisserie. Le marché montre une croissance modérée mais résiliente, soutenue par la premiumisation, la digitalisation et la montée des réseaux franchisés. En Europe, la consolidation s’accélère : des acteurs industriels et financiers cherchent à intégrer des marques fortes et des réseaux régionaux pour bénéficier d’économies d’échelle.
Les signaux de marché indiquent que 2026 constitue une fenêtre de tir favorable pour les cessions : le rebond post-inflation crée un alignement entre vendeurs souhaitant cristalliser leurs gains et investisseurs cherchant des actifs tangibles alignés sur les tendances ESG et artisanales.
Les acquéreurs stratégiques – groupes agroalimentaires et industriels du dessert – recherchent des capacités de production, des marques premium et des circuits commerciaux établis. Les acquéreurs financiers – fonds de Private Equity et family offices – privilégient les enseignes à forte identité de marque et modèles scalables (multi-sites, franchises). Enfin, les profils MBI/MBO interviennent sur des maisons régionales ou des laboratoires à fort potentiel de transmission.
Les implications sont nettes : les industriels valorisent les synergies et la production (EV/EBITDA de 7–9x, estimations), tandis que les financiers se concentrent sur la structuration (governance, process, marge durable) et peuvent accepter des earn-out conditionnés à la croissance post-cession. Les deals incluent souvent un crédit vendeur ou une période d’accompagnement du dirigeant (6–18 mois).
Un dirigeant de pâtisserie doit structurer sa société pour passer d’une logique artisanale à un actif transmissible. Cela suppose un effort sur trois axes : gouvernance, qualité des chiffres et récurrence des revenus. Une data room prête à l’emploi est essentielle : bilans, contrats fournisseurs, baux, litiges, reporting RH et données commerciales doivent être standardisés.
Un relais managérial solide et la formalisation du process de production et de vente sont cruciaux. Un comité de direction ou un responsable d’exploitation contribue à réduire la dépendance au fondateur.
Les modèles hybrides combinant boutique, coffee shop et B2B (livraisons horeca) offrent une meilleure visibilité. Les KPI-clés à démontrer : marge brute par produit, panier moyen, taux de fidélisation, récurrence des contrats.
La digitalisation (CRM, ERP, traçabilité, commande en ligne) et le suivi ESG renforcent la lisibilité. Le dirigeant doit améliorer la collecte de données et la productivité pour rassurer les acquéreurs.
Le processus s’étend sur 6 à 9 mois : teaser, NDA, CIM, sélection des acquéreurs, LOI, due diligence puis SPA. Les points critiques concernent la justification de la marge, les baux, la dépendance au dirigeant et les obligations post-closing.
La séquence type : 1-2 mois de préparation, 2 mois de roadshow, 2-3 mois de due diligence, puis closing sous 30 jours.
Les écarts de marge liés à l’énergie ou aux matières premières, la dépendance à un local ou la faiblesse des contrats écrits sont souvent source de renégociation.
Prévoir un plan de communication discret et la sécurisation des talents clés pour maintenir la performance durant le process.
Les multiples observés varient selon le profil : 6–9x l’EBITDA pour les réseaux structurés, 0,8–1,5x le CA pour les fonds de commerce artisanaux (estimations). Les drivers de valeur incluent la récurrence des revenus, la marque, la gouvernance et la scalabilité du modèle. Les dispositifs usuels : locked box, earn-out (10–20 % du prix selon la performance), crédit vendeur et clause de non-concurrence. Les contrats pluriannuels et la traçabilité des marges permettent d’atteindre le haut de la fourchette.
L’automatisation douce, l’impression 3D pâtissière et la digitalisation CRM gagnent du terrain. Probabilité élevée, impact positif sur la valeur si intégrés. Gagnants : réseaux premium équipés et ateliers modernisés.
Les tensions sur l’énergie ou les matières premières peuvent perturber les marges mais encouragent la relocalisation. Probabilité moyenne, impact neutre à positif si sourcing maîtrisé.
La demande pour des produits locaux, durables et premium renforce l’attrait des enseignes artisanales structurées. Probabilité élevée, impact positif sur les valorisations.
Probabilité élevée, impact élevé : à mitiger par la mise en place d’une direction élargie.
Hausses matières premières et énergie : probabilité élevée, impact fort; atténuation par optimisation des achats et centralisation.
Pénurie de pâtissiers qualifiés : probabilité élevée, impact moyen; mitiger par la formation interne et fidélisation.
BFR tendu et CAPEX élevés : probabilité moyenne; prévoir une gestion rigoureuse du cash et du stock.
Le rachat de Mademoiselle Desserts par le groupe Emmi (2024, ≈900 M€, EV/EBITDA estimé 9x) illustre l’appétit des acquéreurs internationaux pour les actifs premium. Les levées de The French Bastards et Sophie Lebreuilly Bakeries démontrent l’intérêt croissant des fonds spécialisés. L’IPO projetée d’Europastry montre que la consolidation et la modernisation du segment passent par une logique industrielle. En 2026, le marché reste donc actif et compétitif, avec des opportunités de sortie valorisées lorsque la gouvernance et la scalabilité sont démontrées.
1. Réduire la dépendance au dirigeant – Impact élevé, court terme : création de relais managérial, KPI transmission.
2. Structurer la gouvernance et le reporting – Impact élevé, moyen terme : ERP/CRM, process mensuels.
3. Accroître la récurrence des revenus – Impact élevé, moyen terme : partenariats B2B, contrats franchises.
4. Préparer la data room complète – Impact moyen, court terme : suivi financier, RH, juridique.
5. Valoriser la marque et la différenciation – Impact élevé, long terme : storytelling, design d’expérience, labels ESG.
À horizon 2030, la cession d’une entreprise de pâtisserie s’inscrira dans un marché toujours en mutation, où la valeur se déplacera vers les acteurs capables de concilier artisanat, technologie et durabilité. Les acheteurs attendront une gouvernance rigoureuse, une marque forte et une visibilité sur la croissance. Les dirigeants qui, dès 2026, auront structuré leur entreprise autour d’un modèle scalable, data-driven et ESG-aligné pourront viser le haut de la fourchette des multiples, dans un marché où l’excellence opérationnelle prime autant que la créativité pâtissière.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.
Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.
Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.
Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.
Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.