Comment éviter la complaisance ?

Comment éviter la complaisance ?
December 2, 2025

La complaisance est un phénomène insidieux : elle s’installe doucement, souvent quand l’entreprise fonctionne bien, et pousse le dirigeant à relâcher sa vigilance. Pour une PME ou une ETI, c’est un risque majeur : la complaisance finit par affaiblir l’organisation, fausser l’analyse et retarder les décisions importantes. Cet article propose une explication simple, des repères concrets et une méthode accessible pour aider tout dirigeant à garder une dynamique saine et lucide.

Comprendre l’essentiel en quelques mots

La complaisance, c’est le moment où l’entreprise arrête de se remettre en question. Les signaux faibles sont ignorés. Les habitudes deviennent des certitudes. On n’analyse plus la performance : on l’assume. On ne challenge plus les décisions : on les exécute.

Dans une PME/ETI, la complaisance peut venir d’un succès passé, d’une équipe fidèle ou simplement du manque de temps. Le risque : se déconnecter du marché réel et perdre en agilité.

Retenir l’essentiel : la complaisance ne vient pas d’une erreur, mais d’un manque de discipline dans la manière d’observer, d’analyser et d’agir.

Ce qu’un dirigeant doit savoir sur le sujet

La complaisance n’est pas un défaut personnel : c’est un biais naturel, qui touche beaucoup de dirigeants. Ce biais est souvent accentué par la solitude décisionnelle, le manque de confrontation interne ou la pression opérationnelle permanente.

Pour une PME, les conséquences peuvent surgir plus vite qu’on le croit : baisse de la rentabilité, perte de clients clés, salariés désengagés, absence de planification ou décisions stratégiques prises trop tard.

Chez Scale2Sell, nous observons souvent que les dirigeants sous-estiment la vitesse à laquelle un contexte peut changer : marché, concurrence, financement, RH. L’entreprise peut très bien fonctionner un jour… et se retrouver sous pression quelques mois plus tard si les indicateurs n’ont pas été surveillés avec rigueur.

Pour éviter la complaisance, il faut donc construire une culture d’exigence calme, simple et régulière. Pas un stress permanent : plutôt une discipline dans l’observation et la prise de recul.

Comment analyser votre situation

Voici une méthode simple, applicable à toute PME/ETI :

Étape 1 : Identifier les zones où vous êtes trop confiant

Demandez-vous : dans quels domaines suis-je convaincu que “tout va bien” sans preuve récente ? Cela peut être la relation client, la qualité des produits, les finances, la performance commerciale. La complaisance commence là où la mesure disparaît.

Étape 2 : Mettre à jour vos indicateurs clés

Listez 5 à 7 indicateurs simples : marge, cash disponible, coût d’acquisition client, taux de transformation, satisfaction client. Vérifiez s’ils sont suivis, à jour, compris. Une entreprise devient complaisante quand ses indicateurs ne parlent plus.

Étape 3 : Chercher les signaux faibles

Un client important qui devient plus exigeant. Une équipe moins proactive. Une marge qui baisse légèrement. Ce sont souvent ces petits changements qui révèlent les dérives futures. Apprenez à les repérer tôt.

Étape 4 : Mettre en place un rituel mensuel de lucidité

Une fois par mois : 1 heure de recul, seul ou avec deux à trois personnes de confiance. Objectif : observer l’entreprise sans filtre. Ce rituel simple suffit souvent à réduire la complaisance de 80%.

Les erreurs fréquentes (et comment les éviter)

  • Erreur 1 : Confondre stabilité et santé
    Une activité qui « tourne » n’est pas forcément une activité qui progresse. Vérifiez les tendances, pas seulement les résultats du mois.
  • Erreur 2 : Se fier aux impressions plutôt qu’aux données
    « Les clients sont contents », « l’équipe est motivée » : ce sont des perceptions. Sans mesures, elles peuvent être fausses.
  • Erreur 3 : Penser que le marché ne changera pas trop vite
    La complaisance pousse à sous-estimer la vitesse de transformation : nouveaux concurrents, digitalisation, consolidation sectorielle.
  • Erreur 4 : Attendre un problème pour agir
    Les dirigeants réactifs réussissent… mais les dirigeants proactifs durent.
  • Erreur 5 : Croire qu’on « n’a pas le temps »
    La lutte contre la complaisance prend peu de temps : ce qui coûte cher, c’est de l’ignorer.

Les bonnes pratiques pour aller plus loin

Étape 1 : Mettre en place un système de vérité

Fixez quelques indicateurs simples, visibles et compris. Ce système devient le garde-fou qui alerte avant les problèmes. L’expérience terrain de Scale2Sell montre que ce sont souvent les indicateurs les plus basiques qui sauvent une trajectoire.

Étape 2 : Cultiver la contradiction constructive

Encouragez vos managers à challenger les décisions. Donnez leur la permission explicite d’exprimer les risques, les doutes, les alertes. La contradiction est l’antidote naturel à la complaisance.

Étape 3 : Auditer ponctuellement votre organisation

Tous les 12 à 18 mois, faites un diagnostic simple : performance commerciale, RH, finances, organisation, vision stratégique. Dans les dossiers que nous accompagnons chez Scale2Sell, c’est souvent lors de ces diagnostics que les dirigeants découvrent des angles morts invisibles depuis l’intérieur.

À retenir :

La complaisance n’est pas un problème de volonté : c’est un mécanisme naturel, qui apparaît lorsque l’entreprise fonctionne bien et que la vigilance baisse. Pour la combattre, il suffit souvent de quelques habitudes simples : des indicateurs clairs, une culture de contradiction constructive, une prise de recul régulière et une observation attentive des signaux faibles.

Ces pratiques permettent de garder l’entreprise agile, lucide et capable d’anticiper plutôt que de réagir. Chez Scale2Sell, nous accompagnons les dirigeants pour structurer leur entreprise, réduire les angles morts et rendre la société réellement désirable aux yeux des acquéreurs. Parce que nous pensons qu'une société ne se vend pas, elle s'achète.

Remarques :
En pratique, demandez-vous :  

Allez plus loin, échangez avec un partner !

François
Viallon
Partner Stratégie

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.

Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.

Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.

François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.

François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Coraline
Thieller
Partner Délégation

Coraline Thieller est partenaire chez Scale2Sell, où elle pilote la mise en place et l’organisation de l’assistanat au sein des entreprises accompagnées.Spécialiste des opérations et de la structuration des fonctions support, elle aide les dirigeants à déléguer efficacement, à fluidifier leur quotidien et à se recentrer sur leur rôle stratégique.

Avant de rejoindre Scale2Sell, Coraline a accompagné de nombreuses startups et PME dans leur structuration interne, en s’appuyant sur une approche à la fois humaine, pragmatique et orientée résultats.

Réactive, bienveillante et ultra opérationnelle, Coraline est la garante d’une assistante qui devient un vrai levier de performance.

Maman de 2 garçons de 15 et 5 ans, Coraline est basée à Aix en Provence

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