Face à une cession d’entreprise, la réussite de la transaction ne dépend pas uniquement de la performance économique : la solidité de l’organisation et la clarté des processus internes constituent des points de friction majeurs lors de la due diligence menée par les acquéreurs. Sans audit organisationnel préalable, de nombreuses entreprises découvrent trop tard des vulnérabilités (dépendance à une personne clé, procédures informelles, zones d’ombre dans la gouvernance ou les RH) qui pèsent sur la valorisation jusqu’au closing final. Mais structurer un audit n’est pas qu’un exercice formel : il doit apporter une compréhension transversale des mécanismes opérationnels, de la culture d’entreprise et des signaux faibles qui échappent souvent aux tableurs et à l’analyse financière.
L’identification des dépendances (personnes, clients, fournisseurs, outils, savoirs clés) est le socle de tout audit organisationnel sérieux. Cela implique :
Erreur fréquente : se contenter de constater la centralité d’un manager ou d’un outil sans creuser la capacité réelle d’autonomie des équipes. Le signe faible à surveiller : des collaborateurs qui “se renvoient la balle” dès que le décideur n’est pas joignable.
Un process solide est formalisé, documenté, testé et partagé avec les équipes. L’audit doit donc :
L’audit organisationnel doit ici dépasser une simple checklist et rechercher les fractures invisibles : process “contournés”, routines héritées ou zones de flou sur les rôles.
Il serait dangereux de considérer l’organisation comme un système mécanique. L’engagement des équipes, la circulation de l’information ou la gestion des tensions sont autant de facteurs qui peuvent déstabiliser une reprise. Il convient donc de :
Ce pan humain est souvent sous-estimé et peut pourtant fragiliser la transmission opérationnelle bien plus que l’on ne croit.
L’un des apports les plus différenciants d’un audit organisationnel bien mené réside dans la lecture des signaux faibles : anticiper ce que les datas, tableaux de bord ou organigrammes ne révèlent pas immédiatement. Les signaux faibles à surveiller :
Repérer et documenter ces faiblesses vous permettra non seulement de sécuriser la valorisation mais aussi de préparer des réponses argumentées face aux questions des acquéreurs potentiels.
Solliciter un regard extérieur (consultant, cabinet ou pair dirigeant) permet non seulement de crédibiliser le diagnostic mais aussi d’éviter l’aveuglement sur des sujets internes. Attention : la tentation d’un audit de complaisance ou superficiel (type “cochez la case”) dessert sur le long terme, car un acquéreur chevronné repérera vite les lacunes camouflées. Privilégiez un audit miroir, franc, qui propose à la fois un diagnostic et des pistes concrètes de remédiation.
Structurer un audit organisationnel d’entreprise en amont d’une cession, ce n’est pas simplement se rassurer ou cocher des cases. C’est l’occasion de gagner une longueur d’avance dans la négociation, d’objectiver la valeur immatérielle de l’organisation et d’anticiper les objections. Les dirigeants qui prennent le temps de cartographier leurs fragilités, de documenter leurs forces et d’intégrer le facteur humain sécurisent la valorisation de leur entreprise mais donnent aussi toutes les clés à leur futur successeur. Restez lucide : un audit exigeant, c’est avant tout un levier de confiance et de transmission réussie.
François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.
Coraline Thieller est partenaire chez Scale2Sell, où elle pilote la mise en place et l’organisation de l’assistanat au sein des entreprises accompagnées.Spécialiste des opérations et de la structuration des fonctions support, elle aide les dirigeants à déléguer efficacement, à fluidifier leur quotidien et à se recentrer sur leur rôle stratégique.
Avant de rejoindre Scale2Sell, Coraline a accompagné de nombreuses startups et PME dans leur structuration interne, en s’appuyant sur une approche à la fois humaine, pragmatique et orientée résultats.
Réactive, bienveillante et ultra opérationnelle, Coraline est la garante d’une assistante qui devient un vrai levier de performance.
Maman de 2 garçons de 15 et 5 ans, Coraline est basée à Aix en Provence