
Ce matin-là, dans une PME industrielle de 80 personnes, le dirigeant annonce discrètement à son comité de direction qu’il veut passer la main d’ici deux ans. Silence. Regards fixes. Personne n’est surpris… mais personne n’est prêt. Les process sont dans sa tête, les grands comptes lui parlent à lui, et les relais internes n’ont jamais vraiment été formés.
Cette scène, chez Scale2Sell, on la voit de plus en plus. Pas seulement dans l’industrie : services B2B, négoce, maintenance, ingénierie… Une génération de dirigeants historiques quitte la scène entre 2026 et 2030. Et beaucoup d’entreprises n’ont pas encore fait leur mue vers la transmissibilité.
Le sujet devient urgent. Parce que le marché évolue, les acquéreurs se montrent plus sélectifs et la fenêtre favorable actuelle ne durera pas.
On parle beaucoup de « renouvellement générationnel ». En réalité, le vrai sujet est ailleurs : des milliers de PME françaises reposent encore sur des dirigeants qui incarnent tout. Vision, décisions, relation clients, arbitrages commerciaux, mécaniques de prix, recrutement, gestion des crises…
Exemple typique : une entreprise de maintenance B2B où 60 % du chiffre d’affaires dépend des relations personnelles du dirigeant avec trois acheteurs historiques. Le jour où il part, personne ne sait si ces clients resteront. Et un acquéreur, lui, le sait déjà.
Ce que cette vague de succession révèle, ce n’est pas une fragilité personnelle. C’est une absence de structure. Une dépendance masquée. Un risque non traité.
Entre 2025 et 2028, plusieurs tendances se croisent :
• Les fonds mid-cap renforcent leurs critères : autonomie de l’équipe, process documentés, portefeuille clients stable.
• Les repreneurs individuels se heurtent à la hausse des taux, ce qui limite leur capacité à financer des opérations non structurées.
• Les corporates cherchent des actifs plug-and-play : intégrables en 12 à 24 mois, sans dépendance excessive.
Résultat : une PME qui n’est pas « lisible » ou qui repose encore trop sur son dirigeant voit sa valorisation baisser de 10 à 30 %. Et parfois, elle ne trouve tout simplement pas d’acquéreur.
Le marché reste porteur, mais les exigences se resserrent. Les due diligence vont plus loin, plus vite, plus dur. Une entreprise qui n’a pas anticipé se retrouve immédiatement en position défensive.
1. Attendre d’être fatigué pour commencer la préparation.
➡ Impact : perte de lucidité, précipitation, négociation en position faible.
2. Croire qu’une bonne performance économique suffit.
➡ Impact : les acquéreurs fuient les entreprises floues, même rentables — une réalité déjà illustrée dans plusieurs cas que nous observons chez Scale2Sell.
3. Sous-estimer la dépendance personnelle.
➡ Impact : baisse de valorisation, earn-out plus dur, difficulté à convaincre des fonds.
4. Ne pas préparer les équipes.
➡ Impact : stress interne, perte de cadres clés au pire moment.
5. Penser que « tout est clair dans la tête de tout le monde ».
➡ Impact : chaos en due diligence, découverte de risques cachés, perte de confiance de l’acquéreur.
Un dirigeant prêt à transmettre doit adopter le regard extérieur : analyse des risques, cartographie des dépendances, compréhension du cycle commercial, lisibilité de la marge, stabilité des clients clés.
Chez Scale2Sell, cette posture est souvent un déclic : le moment où le dirigeant comprend ce qu’un repreneur voit réellement, et pourquoi certaines zones d’ombre sont si pénalisantes.
Actions concrètes :
• Formaliser les 10 process qui font tourner l’entreprise.
• Rendre visibles les indicateurs de pilotage (hebdo et mensuels).
• Créer un comité de direction fonctionnel (responsabilités claires, décisions tracées).
• Identifier et sécuriser 2 à 3 relais opérationnels.
• Standardiser la gestion des clients clés.
Une entreprise transmissible est une entreprise où chacun sait précisément ce qu’il doit faire — sans l’arbitrage permanent du dirigeant.
Un bon calendrier, c’est souvent :
• Année 1 : structuration, documentation, renforcement de l’équipe, clarification de l’offre.
• Année 2 : stabilisation, amélioration de la marge, sécurisation des clients clés.
• Année 3 : mise en marché, mise en scène de l’histoire stratégique, sélection des profils acquéreurs.
C’est dans cette séquence que l’entreprise gagne réellement en valeur.
1. Votre entreprise tourne quelques semaines sans vous — et « ça va ». C’est un signal fort de transmissibilité.
2. Les relais internes commencent à prendre des décisions que vous preniez avant — et ils les prennent bien.
3. Vous avez une visibilité claire sur les marges, les risques, les clients, les projets : pas d’angles morts.
4. Vous êtes capable d’expliquer votre entreprise en 10 slides : simple, lisible, compréhensible par un repreneur.
5. Vous sentez que votre désir de transmission devient plus fort que votre désir de diriger au quotidien.
Une cession réussie n’est pas seulement une question de timing économique. C’est l’alignement entre le dirigeant, l’entreprise et le marché.
La vague 2026–2030 n’est pas un phénomène théorique. C’est un mouvement massif : des milliers de dirigeants vont vouloir transmettre en même temps, alors que les acquéreurs deviennent plus sélectifs et que la structure d’une PME compte désormais autant que ses chiffres. Les entreprises qui anticipent aujourd’hui seront les plus désirables demain.
Punchline : Ce qui se vend bien, ce n’est pas une histoire. C’est une entreprise qui peut continuer sans son héros.
Chez Scale2Sell, nous accompagnons les dirigeants pour structurer leur entreprise, réduire les angles morts et rendre la société réellement désirable aux yeux des acquéreurs.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.
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