
Le secteur de la gérance locative et de la gestion immobilière constitue un pilier clé du marché immobilier français et européen. En 2024, les acteurs majeurs tels que Foncia, Nexity ou Crédit Agricole Immobilier ont accéléré la consolidation sectorielle. Foncia gérait environ 400 000 biens en 2024 et réalisait plus de 60 000 locations annuelles, illustrant l’effet d’échelle possible. La période 2026–2028 s’annonce comme une fenêtre propice à la cession en raison d’un double mouvement : la digitalisation rapide du métier et la volonté d’acteurs institutionnels d’intégrer verticalement la gestion d’actifs.
Ce marché présente une croissance modérée mais stable, portée par la demande locative soutenue, la digitalisation et la pression réglementaire (ESG, DPE, reporting). En revanche, la sensibilité aux coûts opérationnels et à la réglementation rend la structure de marges fragile pour les petits acteurs.
Les acquéreurs se répartissent en trois grandes familles : stratégiques, financiers et institutionnels/family offices. Les acquéreurs stratégiques (Foncia, CA Immobilier, réseaux intégrés) visent des plateformes régionales pour élargir leur maillage et mutualiser les coûts. Les acquéreurs financiers (fonds, LBO mid-cap) ciblent des sociétés à récurrence élevée pour un build-up. Les family offices ou investisseurs privés s’intéressent à la stabilité patrimoniale et au rendement à long terme.
Implication : les premiers offriront un multiple attractif conditionné à une intégration rapide et des synergies opérationnelles, tandis que les deux derniers privilégieront des modèles data-driven à revenus récurrents. Les termes de deal incluront fréquemment un earn-out et une clause de présence du dirigeant sur 12 à 24 mois.
Un dirigeant doit transformer son activité en un actif transmissible. Cela suppose :
Formaliser les processus, renforcer le middle management, documenter la délégation. La dépendance au dirigeant reste souvent élevée dans les structures indépendantes.
Les revenus récurrents issus de la gestion locative et des prestations annexes (assurances, travaux, courtage) sont les principaux moteurs de valeur. Leur traçabilité et leur stabilité contractuelle déterminent la notation en due diligence.
Moderniser le CRM/ERP, consolider la base clients, fiabiliser les KPIs (rétention, taux de vacance, loyers collectés). La préparation d’une data room exhaustive et claire constitue la clé d’une valorisation optimisée.
Le déroulé s’appuie sur une méthodologie structurée : rédaction d’un teaser, signature du NDA, diffusion du CIM, constitution d’une long list d’acquéreurs, puis sélection d’une short list, réception des LOI et lancement des due diligences. Une fois les audits finalisés, un SPA (Share Purchase Agreement) formalise les conditions de closing.
Durée moyenne estimée : 6 à 9 mois. Points critiques : préparation du mémo, anticipation des audits IT et RH.
Concentration client, litiges potentiels, dépendance au fondateur, conformité RGPD.
Une communication graduée limite les départs prématurés. Prévoir un plan de rétention pour les cadres clés et gestionnaires de portefeuille.
Les multiples observés (estimations) varient entre 8x et 11x l’EBITDA pour les plateformes régionales et 1,0x à 1,5x le CA pour les portefeuilles de taille moyenne. Les drivers haussiers incluent la récurrence contractuelle (>80%), la densité du portefeuille, la digitalisation, et le maillage géographique. Les acheteurs préfèrent les mécanismes de locked box (certitude de prix) lorsque les données financières sont solides.
Les dispositifs fréquents : earn-out (jusqu’à 20% du prix selon la rétention du portefeuille), crédit vendeur pour accompagner le financement, GAP limité à 12–24 mois, et clauses de non-concurrence standards.
L’intégration de plateformes cloud et l’IA appliquée à la maintenance prédictive pourraient accroître l’efficience du secteur. Probabilité : élevée, impact sur la valeur : positif. Gagnants : acteurs digitalisés. Perdants : structures sans outils modernes.
Les tensions énergétiques et les politiques de relocalisation renforcent les exigences ESG sur les biens gérés. Probabilité : moyenne, impact : neutre à légèrement positif. Facteurs déclencheurs : réglementation DPE, fiscalité immobilière.
Guerre des talents et inflation salariale accroissent la pression sur les marges. Probabilité : élevée, impact : négatif. Dynamiques : hybridation du travail, digitalisation, nouvelles attentes des bailleurs.
Probabilité : élevée. Impact : élevé. Mitigation : délégation managériale anticipée et plan de succession documenté.
Probabilité : moyenne. Impact : moyen. Mitigation : automatisation, révision tarifaire, pilotage des coûts.
Probabilité : moyenne. Impact : élevé. Mitigation : diversification du portefeuille, contrats pluriannuels.
Probabilité : faible à moyenne. Impact : moyen. Mitigation : audit juridique préalable et clauses de garantie clarifiées.
Deux opérations majeures :
Nexity / Bridgepoint (2023–2024) : cession de la filière Residential Property Management Services, valorisation 440 M€ EV, France. Objectif : spécialisation et désendettement. Appétit financier fort ; multiple estimé : ~10x EBITDA (estimations).
Crédit Agricole Immobilier / Nexity Property Management (2024) : acquisition consolidant la position leader du marché institutionnel. Appétit stratégique confirmé, montant non communiqué.
Conclusion : le marché français reste très actif en 2026, avec des acheteurs institutionnels cherchant des portefeuilles profitables et digitalisés.
Pour maximiser la valeur, cinq chantiers prioritaires s’imposent :
Le marché de la gérance locative et de la gestion immobilière entre en 2026 dans une phase de maturité consolidante. Les plateformes digitalisées et dotées d’un portefeuille stable offriront les meilleures primes de valorisation. Les attentes des acquéreurs se déplacent vers la transparence des données, la performance énergétique et la récurrence des flux. Pour viser le haut de fourchette (8–11x EBITDA), les cédants devront démontrer une gouvernance robuste, un management autonome et une infrastructure IT maîtrisée. Entre 2026 et 2030, l’intégration verticale et les rapprochements régionaux devraient se poursuivre, ouvrant une fenêtre stratégique favorable pour les dirigeants vendeurs capables d’anticiper ces exigences.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.
Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.
Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.
Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.
Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.