
Le secteur de la maintenance industrielle représente un pilier critique de la performance des industries européennes. En 2024, il pesait environ 38,6 milliards USD en Europe pour une part mondiale de 27 %, avec une croissance annuelle moyenne de 3 % (estimations 2025–2033). Ce marché, mûr mais en transformation, voit la montée de la maintenance prédictive, de la digitalisation et de la consolidation des acteurs. Les acquéreurs stratégiques renforcent leurs positions dans la chaîne de valeur, comme SPIE, VINCI Energies ou Rubix, en investissant dans des plateformes intégrées combinant services techniques, automatisation et données. Ces tendances créent un environnement vendeur favorable, surtout pour les acteurs disposant de revenus récurrents et d’un portefeuille diversifié de clients industriels.
2026 constitue une fenêtre de tir pertinente : la consolidation bat son plein, les capitaux des fonds d’investissement restent disponibles malgré un coût du financement en légère hausse, et la demande d’actifs stables et digitalisés est forte. Les multiples observés demeurent attractifs (estimés EV/EBITDA 6x–10x selon taille et intégration digitale), reflétant la recherche de résilience et de visibilité post‑crise énergétique.
Les acquéreurs stratégiques (SPIE, VINCI Energies, Rubix) visent les synergies et la complémentarité géographique ou technologique. Ils valorisent les contrats pluriannuels, la récurrence des revenus et les capacités d’automatisation. Les fonds d’investissement ciblent des plateformes de build‑up et valorisent la scalabilité et la résilience opérationnelle. Les MBO/MBI apparaissent lorsque les équipes internes sont solides mais le fondateur souhaite se retirer progressivement. Les family offices interviennent sur des structures patrimoniales stables, à flux réguliers. Chaque profil influe sur la durée de présence du dirigeant (souvent 12 à 24 mois), la part de prix conditionnelle (earn‑out), et les termes de garantie (clause GAP ou locked box).
La dépendance au dirigeant est souvent élevée : il convient de formaliser les relais opérationnels et commerciaux. La mise en place d’une gouvernance claire et d’un middle management identifié rassure les investisseurs et facilite la transition.
Les acquéreurs privilégient les revenus récurrents issus de contrats de maintenance pluriannuels (>40 % du CA idéalement). Un portefeuille équilibré par secteur (énergie, chimie, automobile, aéronautique) réduit le risque de concentration.
Une data room prête doit couvrir finance, RH, juridique, commercial, technique et ESG. Les historiques de maintenance, taux de disponibilité, backlog et SLA doivent être documentés pour fiabiliser l’évaluation et accélérer la due diligence.
La cession s’articule autour des étapes clés : teasing, NDA, CIM, long list, short list, LOI, due diligence, SPA, closing. Le pilotage doit être rigoureux, idéalement préparé 9 à 12 mois à l’avance. Les points de friction se situent souvent sur le périmètre des contrats, la dette de maintenance et les engagements vis‑à‑vis du personnel technique.
Une transaction typique dure de 6 à 9 mois entre teaser et closing, selon la complexité des audits techniques et de la préparation de la data room.
Les clauses de garantie (GAP), le traitement du BFR et la valorisation du parc matériel sont les principaux sujets de discussion. La mise à jour préalable des rapports techniques et des assurances limite les renégociations.
Informer à bon escient les équipes clés et sécuriser leur engagement (rétention, bonus de continuité) est décisif pour préserver la valeur et la qualité de service post‑cession.
Les multiples de valorisation varient de 6x à 10x l’EBITDA (estimations) selon la taille, la digitalisation et la proportion de revenus récurrents. Les drivers haussiers incluent la récurrence, la diversification client et les solutions prédictives intégrées. Les principaux mécanismes utilisés : locked box pour sécuriser la valeur et éviter les ajustements complexes, earn‑out basé sur la marge ou les contrats renouvelés, crédit vendeur pour aligner intérêts, et clause de non‑concurrence standard de 2 à 3 ans.
L’adoption accélérée de l’IA, de l’IoT et des digital twins transforme les modèles économiques du secteur. Probabilité : élevée. Impact : positif. Les acteurs numériques ou hybrides (maintenance + data) verront leurs multiples croître.
Un contexte énergétique tendu et des politiques de relocalisation favorisent les industriels européens. Probabilité : moyenne. Impact : positif. Facteurs déclencheurs : prix de l’énergie, sécurité d’approvisionnement, programmes de modernisation industrielle.
La pénurie de techniciens et la montée des attentes ESG accentuent la prime aux entreprises durables et attractives pour les talents. Probabilité : élevée. Impact global : positif pour les acteurs intégrant formation et durabilité.
Probabilité : élevée / Impact : élevé — diversifier les grands comptes et contractualiser fermement les renouvellements.
Probabilité : moyenne / Impact : élevé — automatiser les process, internaliser la formation, renégocier les approvisionnements.
Probabilité : élevée / Impact : moyen — établir un plan de succession clair et documenté.
Probabilité : moyenne / Impact : moyen — audit juridique et actualisation des assurances.
Probabilité : moyenne / Impact : élevé — anticiper les besoins de trésorerie et actualiser les immobilisations avant closing.
Le marché européen a vu de nombreux mouvements : SPIE a acquis ROBUR Industry Service Group (DE) en mars 2024, VINCI Energies Premiere Automation LLC (US) en 2024, tandis que Rubix poursuit des acquisitions ciblées dans le MRO. Bien que les montants restent confidentiels, les multiples observés dans les opérations comparables tournent autour de 8x EBITDA (estimations). Ce dynamisme confirme un appétit élevé des acheteurs pour des cibles rentables, digitalisées et scalables.
Pour maximiser la valeur et fluidifier le processus, cinq chantiers prioritaires s’imposent :
1. Réduire la dépendance au dirigeant – Renforcer le relais managérial et formaliser les processus commerciaux.
2. Renforcer la récurrence du chiffre d’affaires – Augmenter la part de contrats pluriannuels et documenter les taux de renouvellement.
3. Fiabiliser la donnée et la conformité – Déployer un ERP/CRM fiable et une data room complète.
4. Valoriser les compétences et la rétention d’équipes – Sécuriser les techniciens clés avant la mise sur le marché.
5. Consolider les KPI ESG et opérationnels – Présenter des indicateurs robustes sur la durabilité, la sécurité et la performance énergétique.
Sur l’horizon 2026–2030, le secteur de la maintenance industrielle continuera d’évoluer vers des modèles intégrés et digitalisés, renforçant la place des acteurs capables de combiner ingénierie, automatisation et data. Les acheteurs attendent des portefeuilles de revenus récurrents et des organisations solidement outillées sur le plan ESG et technologique. Pour viser le haut de fourchette de valorisation, le dirigeant cédant devra formaliser un actif transmissible, transparent et capable d’échelle, prêt à s’intégrer dans une plateforme européenne de services. Les fenêtres de tir 2025–2027 resteront attractives pour ceux qui anticipent et préparent leur sortie avec méthode.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.
Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.
Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.
Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.
Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.