
Le secteur des opticiens combine la vente de montures et verres correcteurs, les services d’optique (examens, lentilles, accessoires) et la distribution omnicanale. En 2025, il pèse environ 200 milliards USD au niveau mondial, avec une croissance CAGR estimée à 6–7 % jusqu’en 2032. L’Europe et la France représentent des marchés matures mais encore fragmentés. La concentration est forte sur le plan industriel – dominée par des groupes intégrés comme EssilorLuxottica – mais moyenne sur le plan de la distribution de détail.
Les barrières à l’entrée sont moyennes à fortes, liées à la réglementation, à la relation avec les prescripteurs et à la maîtrise du service client. Pour un repreneur, le secteur allie résilience de la demande, pression concurrentielle et mutation technologique.
Les entreprises en vente sont souvent des franchises régionales ou magasins indépendants (>1 M€ de CA annuel) ou des réseaux familiaux dont les dirigeants partent à la retraite. Les cibles attractives présentent : une base de clientèle fidèle, une rentabilité opérationnelle stable (EBITDA 10–15 %), et un potentiel de digitalisation ou de repositionnement (premium ou discount).
Les signaux positifs : fidélité client, ancienneté du personnel, bonne gestion du stock, lien stable avec les fournisseurs de verres. Les signaux faibles : dépendance à un seul canal, faibles marges après “100 % santé”, absence d’outils digitaux.
Avant l’acquisition, il faut réaliser un audit complet incluant la performance financière, la conformité réglementaire, la qualité des relations prescripteurs et la réputation locale. Points sensibles : évaluation des stocks, accords de franchise, renouvellement du bail commercial, taux de remboursement moyen des clients.
Le montage LBO est courant pour des réseaux structurels (affiliés ou franchisés). L’appui de Bpifrance ou de dispositifs France 2030 favorise des schémas hybrides (LBO + crédit vendeur + earn-out). Les multiples observés pour des réseaux rentables varient entre 6x et 9x l’EBITDA (estimation). L’endettement cible doit rester inférieur à 4x EBITDA pour laisser une marge de manœuvre post-acquisition.
Les négociations portent souvent sur le maintien du cédant (1 an de transition), le partage de la clientèle et les clauses de non-concurrence. Délai typique : 6–9 mois entre LOI et closing. Principaux risques : sous-estimation du besoin en fonds de roulement et surestimation du maintien du chiffre d’affaires post-reprise.
Sécuriser le cash, rassurer les équipes, préserver la relation fournisseur et rétablir la confiance client. Une communication claire avec les salariés et les partenaires (mutuelles, ophtalmologistes) est essentielle.
Perte de clients clés, départs de salariés expérimentés, lente intégration du SI.
Les relais principaux reposent sur :
Montée en puissance de la réalité augmentée et des lunettes intelligentes. Les réseaux intégrés et les plateformes digitales deviendront dominants. Probabilité : élevée – Impact : positif
Tensions commerciales et relocalisation partielle de la production européenne (montures, verres), sous l’effet des politiques de souveraineté industrielle. Probabilité : moyenne – Impact : positif
Vieillissement démographique et priorité donnée à la prévention visuelle ; émergence de générations sensibles à l’écoconception (montures recyclées, circuits courts). Probabilité : élevée – Impact : positif
Les réformes “100 % santé” réduisent les marges sur des produits standards. Probabilité : élevée | Impact : élevé | Mitigation : montée en gamme, diversification.
Concentration autour d’EssilorLuxottica : risque de dépendance et de coûts croissants. Probabilité : moyenne | Impact : élevé | Mitigation : accords multi-fournisseurs, sourcing européen.
Émergence de pure players low-cost. Probabilité : élevée | Impact : moyen | Mitigation : différenciation par service, fidélisation locale.
Surendettement possible avec marges volatiles. Probabilité : moyenne | Impact : élevé | Mitigation : pilotage rigoureux du cash et du BFR.
Objectif : Intégrer les flux online/offline et activer la fidélisation client digitale.
Impact : élevé | Complexité : L | Horizon : moyen terme
KPI : taux de conversion web-to-store, parts de ventes digitales, panier moyen.
Objectif : redistribuer entre offres discount et premium selon les zones. Impact : moyen | Complexité : M | Horizon : court
KPI : marges nettes par segment, satisfaction client.
Objectif : maîtriser l’endettement et optimiser le cash-flow libre. Impact : élevé | Complexité : M | Horizon : court
KPI : dette/EBITDA, génération de trésorerie, rotation des stocks.
Objectif : fidéliser les opticiens et renforcer la compétence conseil. Impact : moyen | Complexité : M | Horizon : moyen
KPI : turnover salarié, taux de formation, satisfaction interne.
Objectif : acquérir des magasins régionaux pour atteindre une masse critique. Impact : élevé | Complexité : L | Horizon : moyen à long
KPI : synergies réalisées, CA additionnel consolidé.
Le secteur des opticiens entre en 2026 dans une phase de recomposition accélérée : digitalisation, consolidation européenne et hybridation santé–retail. Le repreneur aura intérêt à cibler des réseaux dotés d’une clientèle fidèle et d’un potentiel d’industrialisation. La création de valeur se situera dans la rationalisation, la montée en gamme et la diversification des services d’eye-care. À horizon 3–5 ans, les acteurs capables de concilier excellence opérationnelle et expérience client augmentée tireront la valeur de ce marché en transformation.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.