
Le marché européen de la dépollution représente environ 28,5 milliards USD en 2023 et affiche une croissance annuelle moyenne estimée à 7–8 % à horizon 2030 (estimations). Les moteurs sont multiples : durcissement réglementaire, programmes de reconversion industrielle, et montée en puissance de la gestion des polluants persistants (PFAS). L’Europe concentre près d’un tiers du marché mondial, favorisant la consolidation des acteurs régionaux et l’entrée croissante des fonds d’investissement dans des plateformes environnementales.
En 2026, la fenêtre de cession apparaît favorable : les taux d’intérêt se stabilisent, la désinflation soutient les marges et la demande publique reste structurante. Les acquéreurs recherchent des cibles présentant des revenus récurrents, un portefeuille de contrats pluriannuels et une capacité à livrer des projets complexes dans un cadre ESG documenté.
Les industriels stratégiques (Veolia, Séché Environnement, FCC Medio Ambiente) demeurent très actifs pour élargir leur maillage géographique et technologique. Les fonds d’investissement (Apollo, BC Partners, CAPZA) privilégient des cibles stables, à marges robustes et dotées de relais de management solides. Les family offices se positionnent sur les sociétés à forte expertise technique et visibilité locale. Pour les dirigeants, cela implique :
Le secteur souffre d’une forte dépendance au fondateur et aux équipes techniques clés. Une préparation réussie suppose de documenter les process opérationnels, de formaliser un comité de direction autonome et de planifier un transfert des savoirs.
Les valorisations sont tirées par les revenus récurrents (maintenance, longues concessions, PSE/PPP). Un portefeuille équilibré public/privé et une exposition PFAS ou friches industrielles renforcent la crédibilité devant les acheteurs.
Les acheteurs attendent un ERP complet, un suivi digital des projets et une data room prête incluant la traçabilité contractuelle et les indicateurs ESG.
Le process idéal combine rigueur et fluidité : teaser (1 mois), NDA et CIM (2 mois), puis short list et LOI non engageante (3–4 mois). La due diligence technique et environnementale est souvent la plus longue (2–3 mois). Le closing intervient en moyenne sous 8 à 10 mois.
De la signature du mandat à la finalisation, compter 9 à 12 mois pour un process complet. Priorité à la préparation : chaque semaine gagnée en amont dans la phase d’audit réduit les risques de valorisation.
Les litiges environnementaux, le coût futur des obligations de dépollution et l’historique des contrats publics sont souvent les points de friction majeurs.
Un plan de communication clair limite la fuite d’informations et assure la stabilité des équipes. L’implication du management dans les management presentations est déterminante.
Les multiples observés pour les sociétés de dépollution varient de 7x à 11x l’EBITDA (estimations 2024–2025) selon la taille, la spécialisation et la récurrence des revenus. Les drivers de valorisation principaux sont : croissance du backlog, maîtrise technologique (PFAS, bioremédiation), portefeuille ESG, contrats pluriannuels et couverture géographique. Les mécanismes de prix courants incluent : locked box, earn-out sur 24–36 mois, crédit-vendeur et garanties d’actif-passif (GAP de 12–18 mois).
La diffusion des technologies de traitement avancé (IA pour la détection, digital twin des sites, robotisation) pourrait accroître la productivité et les marges. Probabilité : élevée. Impact sur les valeurs : positif. Gagnants : sociétés digitalisées et orientées R&D. Perdants : acteurs dépendants de procédés manuels ou énergivores.
Les tensions sur les chaînes d’approvisionnement et le coût énergétique restent un risque moyen mais gérable. Probabilité : moyenne. Impact sur la valeur : neutre à légèrement positif pour les acteurs intégrés. Facteurs déclencheurs : prix de l’énergie, politiques industrielles européennes, normes PFAS uniformisées.
Pressions ESG, durabilité et attractivité des métiers verts favorisent les cibles bien gouvernées. Probabilité : élevée. Impact : positif. Dynamiques culturelles : guerre des talents, conscience environnementale, préférence pour les acteurs certifiés et transparents.
Probabilité : élevée | Impact : élevé. Mitigation : formaliser le transfert de responsabilités et des procédures écrites.
Probabilité : moyenne | Impact : élevé. Mitigation : audit environnemental complet, contrats d’assurance RCP adaptés.
Probabilité : moyenne | Impact : moyen. Mitigation : automatisation, efficacité technique et clauses d’indexation contractuelle.
Probabilité : moyenne | Impact : élevé. Mitigation : plan d’investissement rationalisé, financement long terme structuré avant la cession.
Probabilité : élevée | Impact : moyen. Mitigation : politique RH proactive, dispositifs de fidélisation post-cession.
Les deals marquants :
Ces transactions confirment un appétit élevé pour les actifs de dépollution, notamment ceux dotés de contrats récurrents et de technologies propriétaires. En 2026, la liquidité du marché reste élevée et les valorisations stables pour les cibles techniquement différenciées.
Entre 2026 et 2030, le secteur des dépollutions va se structurer autour d’acteurs capables d’allier innovation technologique, excellence contractuelle et discipline ESG. Les dirigeants qui anticipent la cession dès 12 mois avant – en systématisant le reporting, en documentant la conformité et en réduisant la dépendance à leur personne – pourront viser le haut de la fourchette des multiples (près de 10–11x EBITDA). Les acquéreurs rechercheront des portefeuilles contractuels solides et des technologies différenciées, tandis que les cycles macro-économiques offriront de nouvelles fenêtres de tir autour de 2026–2028. Dans ce contexte, une stratégie de préparation structurée reste la condition sine qua non pour transformer une PME environnementale en actif transmissible et attractif pour les investisseurs stratégiques et financiers.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.