
Le secteur du désamiantage s’inscrit dans les services environnementaux critiques, combinant haute technicité et encadrement réglementaire strict. En France, il génère plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires (estimations Made in FR, 2024). Ce marché mature, mais encore soutenu par des stocks de bâtiments anciens et des programmes publics de rénovation, présente une croissance structurelle estimée entre 3 et 5 % par an (CAGR estimations). La directive européenne 2023/2668 a renforcé les obligations en matière d’exposition et de traçabilité, ce qui creuse les barrières à l’entrée et accentue la valeur des opérateurs qualifiés. En 2026, la combinaison d’une demande robuste, de contraintes de conformité accrues et de projets massifs de réhabilitation crée une fenêtre de cession favorable pour les acteurs structurés, notamment ceux disposant de clients récurrents et d’une gouvernance documentée.
Les acquéreurs actifs se répartissent entre groupes industriels du BTP et de la dépollution, fonds sectoriels et investisseurs à impact. Les thèses dominantes portent sur la consolidation régionale, la maîtrise technique, et la traçabilité numérique des chantiers.
Les acquéreurs stratégiques (BTP, environnement) recherchent des synergies d’échelle, de carnet de commandes et des compétences certifiées. Les investisseurs financiers (fonds infra ou environnementaux) visent la récurrence et la capacité à servir des marchés publics. Les MBI/MBO apparaissent dans les sociétés régionales structurées avec direction opérationnelle forte. Enfin, les family offices ciblent la stabilité de cash-flows et la valorisation long terme.
Les implications varient : un industriel privilégiera souvent un paiement cash sur schéma locked-box, un fonds préférera un earn-out lié à la continuité des marges, tandis qu’un MBI exigera un crédit vendeur pour équilibrer le financement.
Dans ce secteur, la création de valeur passe par la fiabilisation des données, la formalisation des process et la transmission du savoir-faire. Les entreprises doivent documenter la traçabilité, la conformité réglementaire et la durabilité de leurs carnets de commandes. Les audits de certification (QUALIBAT 1552, CEFRI, ISO) sont cruciaux.
Réduire la dépendance au dirigeant et démontrer un relais opérationnel est primordial. Une gouvernance claire et un middle management qualifié rassurent les investisseurs.
Les acquéreurs valorisent un mix clients équilibré (public/privé) et des contrats récurrents dans des environnements sensibles (industriel, hospitalier, tertiaire).
Une data room digitale complète doit agréger les informations financières, techniques et RH : marges par chantier, taux de conformité, historique incidents, certifications, sinistralité. L’absence ou l’obsolescence d’un ERP/CRM pénalise la valorisation.
Un process de cession typique dure entre 6 et 9 mois, intégrant teaser, NDA, CIM, due diligence et négociation du SPA. La profondeur des audits environnementaux allonge souvent la phase de qualification.
Phase teaser/NDA (1 mois), documentation (2 mois), mises en concurrence (2–3 mois), due diligence (2–3 mois), closing (1 mois).
Les zones de tension portent sur la traçabilité des déchets, la qualité des contrats publics et la conformité des équipements de sécurité. Les audits techniques peuvent révéler des CAPEX imprévus.
Prévoir une communication claire et graduée auprès des encadrants et opérateurs. Les clauses de maintien de personnel et les primes de transition favorisent la stabilité post-cession.
Les multiples EV/EBITDA observés dans les métiers techniques de dépollution et d’environnement se situent entre 5,5x et 8x (estimations mid-market, 2024). Les drivers haussiers sont la récurrence, la certification, la maîtrise des coûts et le carnet de commandes. Les freins proviennent des marges faibles (<10 % EBE), de la cyclicité du BTP et des besoins élevés en BFR. Les schémas de prix privilégient locked box ou completion accounts selon la visibilité bilancielle. Les clauses usuelles incluent earn-out, GAP de 20–30 % sur 12–18 mois, et non-concurrence limitée à 3 ans.
La robotisation et la digitalisation des chantiers réduisent l’exposition humaine et améliorent la productivité. Impact positif sur la valeur, probabilité élevée à horizon 2030. Gagnants : opérateurs certifiés digitalisés. Perdants : acteurs non équipés ou sous-capitalisés.
Les politiques de relocalisation et de transition énergétique soutiennent les programmes publics européens. Probabilité moyenne, impact positif sur la demande et les valorisations. Déclencheurs : budgets publics, coûts énergie, cycles BTP.
La pression réglementaire sur la santé et la sécurité renforce la demande durable. Impact globalement positif, probabilité élevée. Dynamiques : guerre des talents, exigences ESG, transparence accrue.
Probabilité : élevée ; Impact : élevé ; Mitigation : formaliser les processus et déléguer le management.
Probabilité : moyenne ; Impact : moyen ; Mitigation : automatiser les contrôles et diversifier les clients.
Probabilité : moyenne ; Impact : élevé ; Mitigation : auditer les contrats et sécuriser les assurances décennales et responsabilités environnementales.
Probabilité : moyenne ; Impact : moyen ; Mitigation : plan de trésorerie et financement court terme adaptés.
Probabilité : élevée ; Impact : élevé ; Mitigation : fidéliser les opérateurs clés et encourager la formation continue.
L’acquisition des sociétés S3A, 2LTP et TERREXO par Charier (31 octobre 2024) illustre une consolidation régionale active. D’autres transactions européennes (Environmental Essentials, ABO-Group) confirment l’intérêt croissant pour les services de désamiantage. Ces signaux indiquent un appétit soutenu des industriels et des fonds pour les cibles certifiées, dotées de reporting robuste et de contrats pluriannuels.
Pour maximiser la cession d’ici 12 mois :
D’ici 2030, le secteur du désamiantage conservera une position stratégique dans la chaîne de valeur de la rénovation et de la dépollution. Les entreprises documentées, automatisées et conformes aux nouvelles directives européennes capteront la prime de valorisation, pouvant atteindre le haut de fourchette (8x EBITDA). La réussite d’une cession passera par une gouvernance claire, une traçabilité irréprochable et une préparation financière et réglementaire exemplaire. Les acheteurs recherchent des portefeuilles stables, des process industrialisés et une sécurité contractuelle durable : autant d’atouts à construire pour transformer les contraintes réglementaires en moteurs de valeur.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.