
Le secteur des vêtements professionnels et du textile industriel représente une industrie européenne de plus de 35 milliards EUR en 2025 (estimations), tirée par la croissance de la demande en PPE (Personal Protective Equipment) et en solutions textiles techniques. L'Europe pèse environ 24,3 milliards USD sur le PPE et plus de 13 milliards EUR sur la location textile. La croissance annuelle moyenne (CAGR ~5,9%) se maintient à horizon 2030 grâce à la régulation, la durabilité et la digitalisation des services.
Le marché demeure fragmenté mais en consolidation : des groupes comme Ansell, Engelbert Strauss, Aramark, UniFirst, Fristads Kansas ou Würth Modyf renforcent leur présence via des acquisitions ciblées. L’activité M&A a repris dès 2024, avec des valorisations attractives pour les sociétés disposant de flux récurrents (leasing, maintenance, recyclage). Les indicateurs macroéconomiques européens (inflation modérée 1,9–2,3%) offrent une fenêtre de cession favorable en 2026–2027.
Les acquéreurs stratégiques visent la consolidation, les synergies de réseau et la maîtrise technologique (par ex. intégration verticale textile-service). Les fonds financiers et LBOs ciblent les plateformes récurrentes de location textile à marge stable. Les family offices privilégient des entreprises pérennes, ancrées localement, avec une trajectoire ESG claire. Les montages MBO/MBI apparaissent pour les filiales en carve-out comme la France Workwear cédée par Rentokil Initial.
Selon le profil de l’acheteur, les implications diffèrent : un industriel cherchera des synergies et maintiendra souvent une présence dirigeante 12–24 mois post-cession ; un fonds envisagera des structures d’earn-out, un locked-box sur 6–12 mois, et des focus sur l’efficacité et la data.
L’enjeu pour un dirigeant est de transformer une activité souvent fondée sur le savoir-faire du fondateur en actif transmissible.
Formaliser les processus, documenter les responsabilités, sécuriser un relais managérial. L’autonomie du management est un facteur clé pour calmer la perception de risque du repreneur.
Les valorisations maximales sont obtenues quand plus de 50 % des revenus proviennent de contrats récurrents (location, entretien). Diversifier les clients et limiter à 10–15 % la dépendance d’un seul grand compte.
Fiabiliser ERP/CRM, KPIs de marges et taux de rotation des stocks. Une data room complète doit inclure : contrats clients, traçabilité PPE, conformité ISO/EN, comptes consolidés sur 3 ans, structure RH et litiges éventuels.
Le processus type : teaser → NDA → CIM → long list → short list → LOI → due diligence → SPA → closing. La préparation du Confidential Information Memorandum doit mettre l’accent sur la récurrence, la logistique et la durabilité.
Durée moyenne : 7–10 mois. Préparer au moins 3 mois avant le go-to-market pour neutraliser les points faibles.
Les zones de friction principales : dépendance au dirigeant, contrats non cessibles, BFR élevé, disparités réglementaires multi-pays.
La confidentialité est clé. La révélation prématurée peut impacter le climat social. Prévoir un plan de communication post-signature LOI.
En Europe, les transactions PPE affichent des multiples EV/EBITDA de 8x à 10x (estimations), et les activités de textile rental entre 9x et 11x pour les flux récurrents forts. Drivers haussiers : récurrence, marges >15%, certification ISO, modèle ESG solide. Facteurs dépressifs : dépendance fournisseur, coûts énergétiques volatils, flux logistiques peu optimisés.
Mécanismes usuels : locked box (clôture fixée), earn-out jusqu’à 20–30% du prix, crédit vendeur 5–10%, clauses GAP pour 12–24 mois. Une structure cash-free debt-free s’applique dans 80% des cas observés.
Les textiles connectés, la traçabilité et l’IA logistique deviennent mainstream. Probabilité élevée, impact positif sur la valeur, favorable aux acteurs digitalisés (Cintas, Engelbert Strauss). Risque pour les structures peu automatisées.
Relocalisations et pression sur les coûts énergétiques. Probabilité moyenne, impact neutre à positif selon intégration verticale. Facteurs déclencheurs : stabilité énergétique, politique industrielle européenne.
Prédominance du durable et de la sécurité certifiée. Probabilité élevée, impact positif. Dynamique culturelle : textile circulaire, fidélité client accrue, ESG central à la narration d’investissement.
Probabilité moyenne, impact élevé. Mitigation : structurer un plan de succession et un management autonome.
Probabilité élevée, impact moyen. Mitigation : contrats à long terme et clauses d’ajustement prix.
Probabilité faible, impact moyen. Mitigation : audit juridique complet et documentation sur les certifications.
Probabilité moyenne, impact élevé. Mitigation : mise en place d’un plan de réduction du BFR et digitalisation des flux.
Probabilité moyenne, impact moyen. Mitigation : moderniser les systèmes ERP/CRM et renforcer la cybersécurité.
Les opérations notables : Ansell rachète KCPPE (2024) pour 640 MUSD ; H.I.G. Capital acquiert France Workwear (2025) pour 410 M€ + earn-out 30 M€ ; VF Corporation cède Dickies (2025) pour 600 MUSD. Ces deals traduisent un appétit élevé pour les plateformes de revenus récurrents et les actifs à ancrage durable.
1. Réduire la dépendance au dirigeant – Impact élevé, horizon moyen, KPI : délégation effective, plan de succession.
2. Augmenter la part de revenus récurrents – Impact élevé, horizon moyen, KPI : % de revenus sous contrat, taux de reconduction.
3. Fiabiliser la donnée et les reportings – Impact élevé, horizon court, KPI : taux d'exhaustivité data room.
4. Renforcer la conformité et la certification – Impact moyen, horizon moyen, KPI : certifications ISO/EN validées.
5. Optimiser le BFR et la logistique – Impact moyen, horizon long, KPI : BFR/CA, taux de rotation stock.
À horizon 2028, les acteurs du vêtement professionnel et du textile industriel évolueront dans un écosystème plus digital, durable et intégré. Les acheteurs valoriseront les entreprises disposant de flux récurrents, de contrats pluriannuels et d’une chaîne logistique efficiente. La valeur se déplacera vers la donnée, la traçabilité et les performances ESG démontrées. Pour viser le haut de la fourchette des multiples (≥9–10x EV/EBITDA), un cédant doit articuler récit de durabilité, rentabilité stable et continuité managériale. Les prochaines fenêtres de tir – 2026 à 2027 – apparaissent favorables si la préparation juridique, financière et opérationnelle est complète et la communication stratégique sous contrôle.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.
Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.
Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.
Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.
Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.