
En 2026, le secteur des studios audiovisuels connaît une transition rapide : digitalisation, production virtuelle et montée des IP transnationales renforcent la valeur des plateformes techniques intégrées. Le marché européen est estimé à plusieurs milliards d’euros (estimations), tiré par la croissance des contenus TV, streaming et VFX. Le taux de croissance annuel moyen du marché audiovisuel européen est évalué à +5 à +7 % (estimations), soutenu par les incitations fiscales et la demande en productions locales et internationales.
La consolidation est active : Banijay, Mediawan, Focus Entertainment et Econocom mènent des stratégies d’acquisition ciblées pour élargir leurs portefeuilles de production et services. Les acquéreurs stratégiques privilégient les studios verticaux (tournage + post-production + VFX), perçus comme des leviers de synergie IP. En parallèle, le capital-investissement s’intéresse à des plateformes scalables dotées de revenus récurrents. Ce double appétit crée une fenêtre de tir favorable 2026–2028, soutenue par une fiscalité incitative, la stabilité de la demande de contenus et la rareté des actifs industriels modernes.
Les acquéreurs stratégiques (groupes médias, studios intégrés, diffuseurs) valorisent la complémentarité technologique, les contrats récurrents et la localisation. Ils privilégient une intégration verticale et payent des multiples supérieurs si les synergies sont tangibles. Les fonds financiers, de leur côté, recherchent des plateformes capables de déploiement européen rapide. Les schémas MBI/MBO restent attractifs dans les structures entrepreneuriales où la direction est stable et prête à se reluer. Enfin, les family offices et investisseurs à impact ciblent les studios à fort contenu ESG (basse empreinte énergétique, diversité, certifications).
Sur le plan contractuel, les acquéreurs stratégiques exigent souvent un earn-out lié à la performance post-cession (12–24 mois), tandis que les fonds préfèrent un paiement cash renforcé d’un GAP et de garanties de passif solides. La présence du dirigeant post-cession varie de 6 à 18 mois selon la dépendance opérationnelle.
Une cession réussie passe par une transition du statut d’entreprise de fondateur à celui d’actif « investissable ». Le cédant doit s’attacher à démontrer : la fiabilité des données financières, la scalabilité des revenus, la stabilité des contrats et la qualité du middle-management.
La gouvernance doit être clarifiée (comité stratégique, processus RH, documentation juridique). La dépendance au fondateur est souvent élevée dans les studios; l’enjeu est de structurer un relais managérial et une direction opérationnelle partagée.
Les revenus récurrents issus de contrats pluriannuels, maintenance, et post-production sécurisent les multiples. Les revenus de projets (tournages ponctuels) doivent être contrebalancés par des IP exploitables ou des partenariats long terme.
Une data room complète (finance, juridique, RH, CRM/ERP, contrats, actifs immatériels, ESG) est cruciale. Des indicateurs clés de performance fiables (taux d’utilisation des plateaux, marge par service, taux de récurrence) augmentent la crédibilité auprès des acquéreurs.
Le processus classique comprend : teaser, NDA, CIM, long list, short list, LOI, due diligence, SPA et closing. La concurrence d’acquéreurs doit être entretenue pour pousser la valorisation haute.
Préparer un calendrier en 6 à 9 mois : 2 mois de marketing, 2 mois de due diligence, 1 mois de négociation de SPA et 1 mois de closing.
Les zones sensibles incluent : la qualité de reporting, la dépendance au personnel clé et la traçabilité des contrats. L’audit IT et la conformité ESG émergent comme nouveaux standards.
La confidentialité et la motivation des équipes sont déterminantes. Une stratégie interne claire limite les fuites et le turnover critique avant closing.
Les multiples observés en Europe varient selon le segment :
• Studios de tournage : 6x–8x EBITDA (estimations)
• Post-production / VFX : 8x–10x EBITDA (estimations)
• Intégrateurs AV : 5x–7x EBITDA (estimations)
Les drivers haussiers sont la récurrence, les IP propres, la technologie (LED/IA), la localisation stratégique et les contrats pluriannuels. Les drivers baissiers : dépendance client, marges volatiles, CAPEX lourd. Les mécanismes contractuels adoptés incluent locked box, earn-out (jusqu’à 20 % du prix), crédit vendeur et GAP (18–24 mois).
La production virtuelle et l’IA automatisent les workflows (pré-visualisation, post-prod). Probabilité élevée, impact positif sur la valeur. Les studios technologiques gagnent; les prestataires traditionnels perdent.
Les tensions énergétiques et incitations nationales (Espagne, UK, France) stimulent les implantations locales. Probabilité moyenne, impact positif. Facteurs déclencheurs : coûts d’énergie, coprods internationales, crédits d’impôt.
Les attentes ESG, la guerre des talents et la diversité pèsent. Probabilité élevée, impact neutre à légèrement positif. Les acteurs durables, inclusifs et digitalisés conserveront un premium.
Probabilité : élevée | Impact : élevé | Mitigation : diversifier les contrats et documenter les marges par client.
Probabilité : moyenne | Impact : élevé | Mitigation : automatiser, élargir services non capitalistiques.
Probabilité : moyenne | Impact : moyen | Mitigation : calibrer le CAPEX et monitorer les flux de trésorerie.
Probabilité : élevée | Impact : moyen | Mitigation : plan de fidélisation, clauses de rétention.
Probabilité : faible | Impact : moyen | Mitigation : audit pré-cession, clean exit juridique.
Les dernières années ont vu Netflix unifier ses unités VFX sous la marque Eyeline, Banijay poursuivre sa stratégie de M&A, et Econocom acquérir des intégrateurs européens AV. Ces signaux démontrent un appétit élevé du marché pour des studios technologiquement avancés et géographiquement stratégiques. Les multiples se situent dans la fourchette 6–10x EBITDA selon maturité et synergies (estimations). La dynamique en 2026 demeure favorable à la cession pour des acteurs préparés, intégrés et récurrents.
• Réduire la dépendance au dirigeant (impact élevé, horizon moyen) – KPI : autonomie management, délégation signée.
• Renforcer la récurrence & visibilité (impact élevé, horizon court) – KPI : % revenus pluriannuels.
• Moderniser systèmes & reporting (impact moyen, horizon court) – KPI : fiabilité reporting, data room prête.
• Valoriser les IP et savoir-faire (impact élevé, horizon long) – KPI : nombre d’IP licenciées, part CA IP.
• Structurer la gouvernance & conformité ESG (impact moyen, horizon moyen) – KPI : conformité, labels, suivi CO₂.
À horizon 2028, les studios audiovisuels européens qui combinent innovation technologique, gouvernance solide et modèle économique récurrent se positionneront idéalement pour une cession premium. Les acquéreurs – tant stratégiques que financiers – valoriseront les plateformes capables d’intégrer tournage, post-production et IP sous un même toit. La clé du haut de fourchette réside dans la structuration : contrats pluriannuels, fiabilité de la donnée, relais managérial et maîtrise ESG. Les fenêtres 2026–2028 sont favorables, mais exigeront une discipline opérationnelle et narrative exemplaire du dirigeant cédant.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.