
Beaucoup de dirigeants cherchent à rendre leur entreprise plus « scalable », c’est‑à‑dire capable de croître sans que les coûts n’augmentent au même rythme. Ce sujet n’est pas réservé aux start-up : il concerne aussi les PME et ETI qui veulent accélérer, se structurer ou préparer une cession. Dans cet article, nous explorons trois modèles économiques particulièrement scalables, mais aussi leurs limites, pour aider chaque dirigeant à mieux situer son entreprise. L’objectif est d’apporter une compréhension simple, claire et applicable.
Un modèle économique scalable est un modèle où les revenus peuvent augmenter beaucoup plus vite que les coûts. Autrement dit : on peut vendre plus, servir plus de clients, développer l’activité… sans devoir multiplier les équipes, les ressources ou les outils à l’infini.
Ce qui rend un modèle scalable, c’est sa capacité à « répliquer » l’activité sans ajouter autant d’effort qu’au départ. Par exemple : un logiciel peut être vendu 1 fois ou 1 000 fois, le coût marginal reste faible. À l’inverse, un métier très dépendant de la main-d’œuvre (bâtiment, services opérationnels, restauration…) est naturellement moins scalable.
Mais attention : scalable ne veut pas dire simple, ni garanti. Chaque modèle possède ses propres contraintes.
Pour une PME ou une ETI, comprendre la scalabilité sert à identifier les leviers de croissance les plus réalistes. Chez Scale2Sell, nous observons souvent que les dirigeants surestiment la scalabilité de leur modèle actuel — ou à l’inverse, sous‑estiment le potentiel d’une activité complémentaire.
Voici les trois modèles économiques les plus scalables :
1. Le modèle logiciel (SaaS ou logiciel vendu à l’unité)
• Le produit est créé une fois, puis répliqué à coût marginal faible.
• La marge brute est élevée.
• Le passage à l’échelle dépend surtout du marketing et de l’onboarding client.
• Exemple : une PME industrielle ayant développé un petit outil logiciel interne et l’ayant ensuite commercialisé à d’autres acteurs du marché.
Limites : forte exigence en support client au début, besoin de mises à jour fréquentes, concurrence internationale, coût initial de développement.
2. Le modèle plateforme / place de marché
• L’entreprise ne produit pas elle-même la valeur : elle met en relation deux parties (clients/fournisseurs).
• L’effet de réseau renforce la croissance : plus il y a d’utilisateurs, plus la plateforme devient attractive.
• Exemple : une société qui a développé une plateforme B2B permettant aux distributeurs régionaux de trouver des fournisseurs spécialisés.
Limites : atteindre la masse critique, gérer la qualité des vendeurs, arbitrer les litiges, maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande.
3. Le modèle contenu/formation/expertise digitalisée
• Un savoir peut être transformé en contenus, formations, templates… et vendu à grande échelle.
• La distribution est numérique, la marge est très élevée.
• Exemple : un cabinet de conseil qui a transformé une méthodologie interne en programme digitalisé vendu à des groupes professionnels.
Limites : risque de banalisation, forte concurrence, dépendance à la visibilité marketing.
Dans les dossiers que nous accompagnons chez Scale2Sell, la scalabilité n’est jamais un absolu : c’est un axe de construction stratégique. Une PME traditionnelle peut devenir partiellement scalable en ajoutant un module logiciel, en digitalisant une expertise ou en créant une plateforme interne ouverte au marché.
Pour savoir si votre entreprise peut adopter ou intégrer un modèle plus scalable, voici une méthode simple.
Étape 1 : analyser ce qui est réellement réplicable
Quelles parties de votre activité pourraient être répétées sans nécessiter une hausse proportionnelle des coûts ? Produit, méthode, outil, formation, expertise…
Étape 2 : identifier le coût marginal de chaque vente supplémentaire
Si chaque nouveau client exige beaucoup de temps, le modèle est peu scalable. Si le coût marginal tend vers zéro, le potentiel est élevé.
Étape 3 : mesurer les contraintes structurelles
Support client, conformité, développement technique, livraison… Une activité très scalable peut être freinée par un maillon très peu scalable.
Étape 4 : évaluer la capacité marketing et commerciale
Un modèle scalable exige un flux constant de clients. Sans marketing structuré, la scalabilité reste théorique.
Un modèle scalable ne sert à rien si la proposition de valeur n’est pas claire. Avant d’optimiser, il faut simplifier et stabiliser ce que vous offrez.
Un dirigeant n’a pas besoin de transformer toute son activité. Parfois, une simple ligne « digitalisée » peut générer un fort levier. L’expérience terrain de Scale2Sell montre que les approches progressives fonctionnent mieux que les grands changements.
Un modèle scalable repose sur des process clairs, une donnée structurée, et une capacité commerciale prévisible. Chez Scale2Sell, nous observons que ce trio — process, data, commercial — est souvent plus déterminant que le produit lui‑même.
Donner votre avis sur cet article
Les modèles économiques les plus scalables sont souvent ceux qui combinent réplicabilité, digitalisation et faible coût marginal. Les logiciels, les plateformes et l’expertise digitalisée offrent des leviers puissants, mais chacun comporte des limites à anticiper. Pour une PME ou une ETI, l’enjeu n’est pas d’adopter un modèle « parfait », mais d’identifier les briques scalables pertinentes pour renforcer la croissance et la valeur. Chez Scale2Sell, nous accompagnons les dirigeants pour structurer leur entreprise, réduire les angles morts et rendre la société réellement désirable aux yeux des acquéreurs. Parce que nous pensons qu'une société ne se vend pas, elle s'achète.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.
Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.
Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.
Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.
Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.
.png)





