
Le secteur des studios audiovisuels en 2026 est au cœur d’une recomposition industrielle et technologique. En France, la dynamique portée par France 2030 et La Grande Fabrique de l’image vise à doubler la surface des plateaux de tournage et à moderniser les infrastructures de production et de post-production. Le marché européen compte environ 13 000 services audiovisuels actifs (estimation 2024), avec une croissance moyenne annuelle de 2 % (source : Observatoire européen de l’audiovisuel). La concentration est en hausse, illustrée par le rachat de Leonine Studios par Mediawan et les extensions de Bry-sur-Marne par AXA IM Alts. Les barrières à l’entrée sont fortes : capital intensif, compétence technique, régulation des crédits d’impôt.
Pour le repreneur, c’est un secteur à double tranchant : fort potentiel de création de valeur par la modernisation, mais exposition élevée aux cycles de commande, aux coûts d’énergie et à la disponibilité de talents qualifiés.
Les entreprises à reprendre se situent entre 2 et 25 M€ de chiffre d’affaires, souvent dans des logiques de succession ou de consolidation. Elles possèdent des actifs tangibles (plateaux, équipements, serveurs, flux de post-production) et des contrats récurrents avec chaînes, studios et plateformes. Les signes positifs : taux d’occupation élevé des plateaux, parcs techniques récents, équipes stables, ancrage territorial. Les signaux faibles : dépendance à un petit nombre de clients, dette technique, pipelines logiciels obsolètes.
Le cédant est souvent un dirigeant historique ou une structure familiale, motivé par la retraite ou la recherche d’un partenaire capable d’industrialiser l’activité.
L’audit doit combiner dimensions techniques, financières et contractuelles. Les points de vigilance portent sur : état des équipements, conformité sécurité d’exploitation, disponibilité énergétique, contrats de location et dettes techniques. Un audit ESG est désormais incontournable pour intégrer les critères de durabilité fixés par les programmes publics.
Les reprises de studios s’appuient fréquemment sur un LBO à levier modéré couplé à un crédit vendeur ou un co-financement public (BPI, France 2030). Le coût du capital reste élevé (taux 5–7 %, estimation), nécessitant une structuration prudente et une planification de CAPEX sur 2–3 ans. Les opérations éligibles à “La Grande Fabrique de l’image” peuvent bénéficier de subventions couvrant jusqu’à 20–30 % des investissements matériels.
Les transactions se concluent sur des multiples de valorisation compris entre 6x et 9x l’EBITDA (estimation 2025). Les délais moyens vont de 6 à 12 mois, avec un délai incompressible pour les audits techniques et la validation des subventions publiques. Les pièges classiques : absence de clauses de garantie sur les contrats avec plateformes ou erreurs de valorisation sur les actifs techniques.
Risques : perte de clients-clés, fuite de talents, rupture opérationnelle. KPI clés : taux d’occupation des plateaux (>80 % cible), backlog de production, cash net mensuel, satisfaction clients. Un comité de pilotage trimestriel doit être mis en place dès le closing.
La croissance du repreneur repose sur trois leviers : digitalisation (virtual studios, workflows automatisés), diversification (post-production, VFX, formation), et internationalisation (relations transfrontalières de production). Le repositionnement sur la virtual production et les environnements LED/XR peut générer +20 % de rentabilité opérationnelle à horizon 3 ans (estimation). Les conditions de succès incluent un financement dédié, le recrutement de talents techniques, et un pilotage rigoureux du ROI des CAPEX.
Généralisation des studios virtuels, automatisation de la post-production, IA générative appliquée aux workflows. Probabilité : élevée. Impact : positif. Les gagnants : studios équipés et connectés aux écosystèmes digitaux. Les perdants : sites non modernisés.
Renforcement des politiques de relocalisation en Europe et des quotas de contenu européen. Probabilité : moyenne. Impact : positif pour les repreneurs situés en France et opérant dans les clusters soutenus par l’État.
Pression du public pour une production plus durable, intégration ESG obligatoire. Probabilité : élevée. Impact : positif pour les repreneurs capables d’intégrer la performance énergétique dans la stratégie.
Probabilité : élevée ; Impact : élevé. Mitigation : diversification du portefeuille et contrats pluriannuels avec diffuseurs européens.
Probabilité : moyenne ; Impact : élevé. Mitigation : plan CAPEX étalé sur 24 mois et recours à des financements publics.
Probabilité : élevée ; Impact : élevé. Mitigation : digitalisation, mutualisation des plateaux et amélioration du taux d’occupation.
Probabilité : moyenne ; Impact : moyen. Mitigation : veille sectorielle, participation aux groupes professionnels (CNC, SPI).
Impact : élevé ; Complexité : L ; Horizon : moyen. KPI : taux d’automatisation des flux, temps de post-production, part du chiffre d’affaires digitalisé.
Impact : moyen ; Complexité : M ; Horizon : court. KPI : taux de rétention des techniciens, satisfaction équipes, turn-over management.
Impact : élevé ; Complexité : M ; Horizon : court. KPI : part du top-3 clients, taux de reconduction, rentabilité moyenne projet.
Impact : élevé ; Complexité : L ; Horizon : long. KPI : part du chiffre d’affaires virtuel, nombre de productions XR livrées.
Impact : moyen ; Complexité : M ; Horizon : court. KPI : BFR, marge brute, dette/EBITDA, respect des covenants bancaires.
Le secteur des studios audiovisuels connaîtra d’ici 2030 une transformation rapide, marquée par la montée en puissance des technologies de production virtuelle et la consolidation autour de quelques pôles régionaux soutenus par les pouvoirs publics. Pour le repreneur, la valeur se déplacera vers la maîtrise de la chaîne technologique et la capacité à opérer efficacement dans un environnement subventionné et compétitif. Anticiper les cycles d’investissement, moderniser sans surendetter et maintenir l’attractivité RH seront les clés d’une croissance durable dans cette industrie créative et capitalistique.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.