
Le secteur des paysagistes, à la croisée entre conception, aménagement et entretien des espaces verts, connaît une phase de consolidation stratégique en 2026. Porté par la transition écologique, les programmes de verdissement urbain et les politiques publiques, le marché combine croissance soutenue et fragmentation structurelle. En France, selon FranceAgriMer et VALHOR, environ 1 300 agences privées de conception réalisaient un chiffre d’affaires cumulé de 401 M€ en 2023, avec une croissance de +2,5% en 2024 selon l’UNEP. À l’échelle mondiale, le marché atteindrait 484,8 Md USD d’ici 2030 (CAGR 6,7% - estimations Grand View Research). Ces dynamiques renforcent l’attractivité des sociétés bien positionnées dans la maintenance et l’ingénierie écologique. En 2026, la fenêtre de tir pour une cession est favorable, soutenue par des marchés publics dynamiques, un appétit croissant des acquéreurs et un environnement réglementaire valorisant la durabilité.
Les acquéreurs stratégiques (groupes comme Idverde) recherchent des acteurs régionaux capables d’étendre leur couverture géographique et de renforcer leur offre technique (irrigation, génie écologique). Les fonds financiers et family offices ciblent des plateformes bien structurées présentant des revenus récurrents et une gouvernance solide. Les opérations de MBO/MBI restent présentes, notamment dans les PME à fort ancrage territorial. Pour les groupes consolidateurs, la récurrence des revenus, les synergies opérationnelles et la qualité du management sont les déterminants principaux du multiple. L’implication du dirigeant post-cession (12 à 24 mois) est souvent requise via un earn-out afin d’assurer la transmission des savoir-faire et des relations client.
La dépendance au dirigeant est souvent élevée. La mise en place d’un second niveau de management et la formalisation des responsabilités sont indispensables pour renforcer la transmissibilité et la crédibilité auprès des investisseurs.
Les revenus de conception sont ponctuels, ceux d’entretien plus récurrents. Une cible attractive démontre une part significative de contrats pluriannuels (>40% du CA). Diversifier la base client (public/privé) limite la dépendance et soutient la valorisation.
Les outils CRM/ERP, le suivi des marges par projet et la documentation contractuelle dans une data room sont essentiels. Les entreprises performantes intègrent des indicateurs ESG et de productivité (robots d’entretien, solutions d’irrigation intelligentes).
Un processus structuré doit être établi : teaser, NDA, CIM, long-list/short-list, puis LOI. Le processus complet s’étend généralement sur 6 à 9 mois. La qualité du CIM et de la data room influence directement la perception du risque et les termes de valorisation. Les due diligences portent sur la stabilité des contrats d’entretien, les risques environnementaux, la conformité RH et la structure du BFR.
Préparation (3 mois), due diligence (2–3 mois), négociation et closing (2–3 mois). En tout, un cycle moyen de 8–10 mois.
Les litiges environnementaux, la saisonnalité des profits et la dépendance à certains marchés publics peuvent être sources de friction. Les anticiper dans le diagnostic pré-cession est déterminant.
Informer progressivement les cadres clés, préserver la motivation des équipes et sécuriser les contrats de travail stratégiques est essentiel pour maintenir la continuité opérationnelle.
Les multiples observés (estimations) varient entre 5x–8x l’EBITDA (5x pour TPE, 8x pour acteurs consolidés à revenus récurrents) ou 0,6–1,0x le chiffre d’affaires. Les drivers haussiers : contrats récurrents, certification écologique, reporting ESG, taille critique. Les baissiers : marges erratiques, dépendance dirigeant, forte saisonnalité. Les mécanismes standards incluent un locked box, des clauses d’earn-out (15–20% prix total sur 18 mois), et des GAP couvrant 12–24 mois. Le crédit-vendeur reste fréquent dans les PME familiales.
Automatisation, robotique légère et systèmes d’irrigation connectés transformeront les marges et la productivité. Probabilité élevée, impact positif sur valeur. Gagnants : acteurs digitalisés et multi-sites ; perdants : structures artisanales non technologisées.
Les tensions sur les coûts énergétiques et la relocalisation des chaînes logistiques poussent vers une production locale et des marchés publics « verts ». Probabilité moyenne, impact neutre à positif. Facteurs déclencheurs : politiques européennes de verdissement urbain, budgets municipaux.
L’exigence de durabilité et la guerre des talents renforcent la valeur des entreprises à forte gouvernance. Probabilité élevée, impact positif, dynamiques : RSE, bien-être urbain, bioservices.
Probabilité : élevée ; Impact : élevé. Mitigation : mise en place d’un relais opérationnel et d’un MBO interne préparatoire.
Probabilité : moyenne ; Impact : moyen. Mitigation : ajustement tarifaire, suivi analytique par chantier.
Probabilité : élevée ; Impact : moyen. Mitigation : plan de fidélisation, politique RH claire.
Probabilité : moyenne ; Impact : élevé. Mitigation : réduction du matériel non stratégique avant cession.
Probabilité : faible ; Impact : moyen. Mitigation : audit préalable et assurances adaptées.
Les opérations d’Idverde démontrent le mouvement de consolidation :
1. Réduire la dépendance au dirigeant — Impact élevé | Horizon moyen | KPI : autonomie managériale, taux de délégation.
2. Renforcer la récurrence des revenus — Impact élevé | Horizon moyen | KPI : % contrats pluriannuels sur CA.
3. Structurer la data room — Impact moyen | Horizon court | KPI : complétude financière, conformité juridique.
4. Sécuriser les talents — Impact élevé | Horizon long | KPI : taux de rétention, plan de succession.
5. Accroître la visibilité ESG — Impact élevé | Horizon moyen | KPI : audits environnementaux, labels obtenus.
À horizon 2026–2030, le marché des paysagistes restera tiré par la demande de durabilité et par les politiques publiques de végétalisation. Les acquéreurs privilégieront les entreprises capables de combiner excellence opérationnelle, revenus récurrents et preuves ESG tangibles. Pour viser le haut des fourchettes de valorisation (7–8x EBITDA), le dirigeant doit démontrer un modèle scalable, une gouvernance solide et une différenciation environnementale mesurable. Dans un marché encore fragmenté, la consolidation sélective et la digitalisation des pratiques constituent les catalyseurs essentiels d’une cession réussie.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.