Comment savoir si je suis le problème ?

Comment savoir si je suis le problème ?
December 11, 2025

Pour un dirigeant, cette question revient rarement à voix haute, mais souvent en pensée. Elle apparaît quand l’entreprise plafonne, quand les équipes s’essoufflent ou quand les décisions ne produisent plus les effets attendus. Se demander si l’on est le problème n’est pas un aveu de faiblesse : c’est un acte de lucidité. Et c’est souvent le premier pas vers une entreprise plus solide, mieux structurée et plus prévisible. L’objectif de cet article est de vous offrir une lecture claire, simple et pratique pour comprendre ce qui relève réellement de votre rôle — et ce que vous pouvez ajuster pour améliorer la situation.

Comprendre l’essentiel en quelques mots

Être « le problème » ne signifie pas être incompétent. Cela signifie généralement qu’un dirigeant joue un rôle clé dans un blocage sans en être pleinement conscient. Les dirigeants influencent tout : la vision, la vitesse, la cohérence, la culture, l’organisation. Quand l’entreprise rencontre une limite persistante, il est logique d’examiner d’abord le point où toutes les décisions convergent : la direction.

En réalité, dans les PME et ETI, les difficultés majeures viennent souvent d’un manque de clarté, d’une organisation insuffisamment formalisée ou d’arbitrages tardifs. Ce sont des sujets normaux, mais qu’il faut identifier avec lucidité.

Ce qu’un dirigeant doit savoir sur le sujet

Plus l’entreprise est petite, plus votre influence est grande. Votre manière de décider, de déléguer et de structurer devient un levier… ou une limite. Chez Scale2Sell, nous observons souvent que les dirigeants sous-estiment trois points :

Premièrement, beaucoup pensent être clairs, mais leurs équipes reçoivent en réalité des messages partiels ou changeants. Cette asymétrie d’information crée de la confusion opérationnelle.

Deuxièmement, de nombreux dirigeants restent trop impliqués dans le quotidien. Ils compensent des faiblesses organisationnelles par leur effort personnel, ce qui fonctionne… jusqu’à ce que ça ne fonctionne plus.

Troisièmement, une entreprise qui dépend trop de son dirigeant n’est pas seulement fragile : elle perd aussi en valeur. L’expérience terrain de Scale2Sell montre que cette dépendance est l’une des principales causes de décote lors d’une cession.

Comprendre ces dynamiques n’a rien de culpabilisant. C’est simplement le début d’un diagnostic objectif pour reprendre le contrôle.

Comment analyser votre situation

Pour savoir si vous contribuez malgré vous au problème, voici une méthode simple en quatre étapes.

Étape 1 : Observer les symptômes organisationnels

Commencez par la réalité observable : retards chroniques, décisions qui stagnent, tensions internes, projets qui démarrent mais ne finissent pas. Ces signaux indiquent souvent un manque d’arbitrage, de priorisation ou de structure — des responsabilités qui reviennent généralement au dirigeant. Exemple : un dirigeant de service B2B changeait de priorité chaque semaine. Les équipes suivaient… puis s’épuisaient. Le problème n’était pas le manque d’engagement des collaborateurs, mais l’instabilité de la direction.

Étape 2 : Évaluer votre rôle dans les blocages

Interrogez-vous sur votre nombre d’injonctions contradictoires, votre temps disponible, votre capacité à trancher. Quand les équipes attendent systématiquement votre aval, cela indique une dépendance excessive. Dans les dossiers que nous accompagnons chez Scale2Sell, les entreprises qui stagnent sont souvent celles où le dirigeant garde toutes les clés… même involontairement.

Étape 3 : Identifier vos réflexes de pilotage

Certaines habitudes du dirigeant peuvent créer des limites : décider seul, repousser les moments de structuration, éviter les sujets difficiles, surprotéger les équipes ou, à l’inverse, intervenir trop tard. Le rôle du dirigeant n’est pas d’être parfait, mais d’être conscient de ses automatismes.

Étape 4 : Chercher des données externes

Questionnez votre comité de direction, vos clients clés ou vos prestataires. Les dirigeants qui progressent sont ceux qui disposent de retours honnêtes, même s’ils surprennent. L’objectif n’est pas de pointer du doigt, mais d’obtenir un miroir objectif.

Les erreurs fréquentes (et comment les éviter)

  • Penser que tout repose sur vous — Cela crée de la fatigue, de la centralisation et un plafond de croissance. L’entreprise doit fonctionner sans dépendre de votre présence permanente.
  • Confondre vitesse et précipitation — Agir vite n’est pas décider dans l’urgence permanente. Les équipes ont besoin d’un cap stable autant que d’une direction énergique.
  • Changer trop souvent les priorités — Un dirigeant peut penser « ajuster », mais les équipes vivent cela comme de l’instabilité.
  • Se fier uniquement à son intuition — L’expérience est précieuse, mais une vision trop intuitive rend difficile la structuration et la transmission.
  • Reporter les sujets organisationnels — Processus, reporting, délégation : ces éléments ne sont pas des contraintes, mais des multiplicateurs d’efficacité.

Les bonnes pratiques pour aller plus loin

Étape 1 : Formaliser ce qui n’est plus discutable

Clarifiez la mission, les priorités, les responsabilités. Un document court, lisible, partagé. Cela réduit immédiatement les ambiguïtés. Chez Scale2Sell, nous observons que cette formalisation simple débloque de nombreuses tensions organisationnelles.

Étape 2 : Créer un espace de pilotage régulier

Installez un rituel hebdomadaire ou mensuel : mêmes indicateurs, même format, même durée. Ce cadre apporte stabilité et visibilité, même dans une période mouvementée.

Étape 3 : Tester la « délégation contrôlée »

Déléguer ne signifie pas laisser faire. Confiez un sujet avec un objectif clair, des limites explicites et un point de contrôle programmé. L’entreprise gagne en autonomie, et vous en sérénité. L’expérience de Scale2Sell montre que cette approche augmente la performance tout en réduisant la dépendance au dirigeant.

Donner votre avis sur cet article

À retenir :

Se demander si l’on est le problème n’est pas une remise en cause de sa légitimité : c’est une preuve de maturité. Les dirigeants qui progressent sont ceux qui acceptent d’analyser leurs propres réflexes, leur impact et leurs angles morts. En clarifiant votre rôle, en renforçant votre organisation et en créant des conditions stables pour vos équipes, vous transformez votre entreprise en un système plus solide, plus autonome et plus désirable. Chez Scale2Sell, nous accompagnons les dirigeants pour structurer leur entreprise, réduire les angles morts et rendre la société réellement désirable aux yeux des acquéreurs. Parce que nous pensons qu'une société ne se vend pas, elle s'achète.

Remarques :
En pratique, demandez-vous :  

Question 1

Analyse stratégique : Suis-je un point de passage obligatoire pour trop de décisions ? Si oui, cela révèle une dépendance organisationnelle forte et un risque structurel pour la croissance.

Question 2

Analyse stratégique : Mes équipes ont-elles une vision claire et stable des priorités ? Une réponse négative indique un problème de pilotage, source d’inefficacité et de démotivation.

Question 3

Analyse stratégique : Quand un problème revient régulièrement, ai-je tendance à le contourner plutôt qu’à le traiter ? Cela met en lumière un angle mort managérial qui freine la performance.

Question 4

Analyse stratégique : L’entreprise pourrait-elle fonctionner correctement pendant un mois sans moi ? Si la réponse est non, c’est un signal d’alerte sur la transmission, la valeur et la pérennité du modèle.

Allez plus loin, échangez avec un partner !

François Joseph Viallon
François
Viallon
Partner Stratégie

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.

Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.

Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.

François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.

François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Ceux qui ont lu cet article ont aussi lu :