
En 2026, le secteur de l’injection plastiques représente un marché mondial d’environ 300 milliards USD (estimations 2024) avec une croissance annuelle moyenne de 5% projetée jusqu’en 2033. L’Asie domine la production, tandis que l’Europe reste un pôle technologique mais confronté à des coûts énergétiques élevés et à une régulation croissante liée à la circularité. Cette situation accroît la pression sur les marges, mais offre des opportunités de valorisation pour les entreprises engagées dans l’innovation, la digitalisation et les services récurrents.
La consolidation est active, portée par des opérations majeures comme Milacron (Bain Capital) et KB Components/Plastone. 2026 apparaît comme une fenêtre de cession favorable pour les acteurs disposant d’un modèle récurrent et d’une infrastructure digitale solide, malgré un contexte européen sous tension énergétique. L’appétit des acquéreurs reste élevé sur les segments à forte croissance tels que l’emballage, le médical et l’électronique.
Les acquéreurs stratégiques (industriels) recherchent des synergies géographiques et technologiques, des plateformes intégrées combinant production, maintenance et services digitaux. Les investisseurs financiers (LBO, fonds de private equity) privilégient la scalabilité et la récurrence des revenus, notamment à travers les contrats de maintenance et de rétrofit. Les family offices s’intéressent aux actifs rentables avec capex maîtrisé, tandis que les montages MBO/MBI peuvent s’appliquer dans les PME européennes familiales avec forte implication du dirigeant sortant.
Un projet de cession réussi passe par une préparation méthodique : fiabilisation des données comptables, clarification du portefeuille client, plan de relais managérial. Les priorités incluent :
Formaliser la gouvernance, documenter les processus clés et structurer un middle management capable d’assurer la continuité sans le dirigeant.
Mettre en avant la récurrence des contrats (maintenance, services), la diversification clients et la traçabilité des commandes. Les entreprises exposées à un petit nombre de clients majeurs doivent anticiper des décotes de valorisation.
Fiabiliser le reporting ERP/CRM, documenter les KPIs industriels (rendement, OEE, rebuts, marges) et préparer la data room (financière, juridique, RH et ESG). La qualité des données est un facteur essentiel de crédibilité.
La cession suit un process séquencé : teaser → NDA → CIM → long list → short list → LOI → due diligence → SPA → closing. Chaque étape doit être planifiée sur un calendrier de 6 à 9 mois.
Phase marketing (2–3 mois), due diligence (2–3 mois), négociation et closing (2–3 mois). Un calendrier compressé réduit les risques de fuite de momentum.
Les points critiques incluent la dépendance au fondateur, la volatilité des marges matières, la gestion du BFR et les CAPEX de modernisation.
Préparer le staff managérial, limiter les fuites d’information et planifier les entretiens de transition. Les RH clés doivent être sécurisées par des plans de fidélisation.
Les multiples observés dans le secteur varient de 6x à 9x l’EBITDA selon le profil et la récurrence (estimations). Le modèle cash-free / debt-free s’impose, souvent avec ajustement de BFR. Les structures à locked box dominent les opérations européennes.
Les leviers de valorisation incluent : (1) récurrence des revenus, (2) marges stables, (3) automatisation, (4) IP procédés, et (5) faible dépendance dirigeant. Le recours à des dispositifs tels que earn-out (alignement de performance), crédit vendeur et GAP permet d’équilibrer les risques.
Adoption massive d’IA et de cellules autonomes (inject AI), maintenance prédictive et automatisation complète. Probabilité élevée ; impact sur valeur positif. Gagnants : fabricants intégrés digitalement, perdants : sites non modernisés.
Régulation européenne (PPWR), compétitivité énergétique faible, relocalisation partielle des productions. Probabilité moyenne ; impact négatif sur les acteurs à fortes charges fixes. Facteurs déclencheurs : politique énergétique, coûts des matières.
Pression ESG, guerre des talents, contraintes de recyclabilité. Probabilité élevée ; impact neutre à positif pour les acteurs conformes. Dynamiques : durabilité, circularité, automatisation.
Probabilité : élevée | Impact : élevé – Mitigation : formaliser délégation et structure managériale.
Probabilité : moyenne | Impact : moyen – Mitigation : contrats cadre et clauses d’indexation.
Probabilité : élevée | Impact : élevé – Mitigation : audit énergétique, diversification fournisseurs et investissements dans les presses électriques.
Probabilité : moyenne | Impact : élevé – Mitigation : certification ISO, reporting environnemental robuste.
Probabilité : moyenne | Impact : moyen – Mitigation : plan de financement avant cession, gestion proactive du BFR.
Exemples notables :
2025 – Bain Capital / Milacron (États-Unis, M&A majoritaire, ~287 M USD, EV/EBITDA ~8x estimé) – objectif : créer une plateforme nord-américaine intégrée.
2024 – KB Components / Plastone (Finlande-Estonie, M&A majoritaire, montant non communiqué) – objectif : consolidation régionale et extension services médicaux.
L’appétit reste élevé sur les plateformes intégrant machines + services + digital avec focus sur les segments emballage et médical. Le marché reste liquide pour les sociétés présentant un pipeline structuré et des données fiables.
Les dirigeants doivent prioriser cinq chantiers :
1. Réduire la dépendance au dirigeant (impact élevé, horizon 6-12 mois).
2. Renforcer la récurrence et la visibilité des revenus (impact élevé).
3. Digitaliser la production et fiabiliser la donnée ERP/CRM (impact moyen).
4. Structurer la gouvernance et la conformité ESG (impact élevé).
5. Sécuriser les talents clés et la relève managériale (impact élevé, complexité M).
À horizon 2028, les cessions d’entreprises dans l’injection plastiques bénéficieront d’un marché global en expansion, tiré par la digitalisation et les exigences environnementales. Les acheteurs privilégieront les cibles capables de démontrer une récurrence de revenus, une efficacité énergétique et une intégration digitale. Les marges se concentreront sur les acteurs proposant des services à valeur ajoutée (maintenance, rétrofit, monitoring). Pour viser le haut de fourchette, le cédant devra présenter des flux de revenus stables, des données auditées et un positionnement clair dans les segments porteurs (emballage, médical, électronique), tout en prouvant une maîtrise ESG et technologique cohérente avec les standards internationaux.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.