
Le secteur des sociétés d’électricité regroupe en France environ 1 000 acteurs significatifs, répartis entre la production, le transport, la distribution et les services énergétiques. Ce marché est estimé à près de 80 milliards d’euros (estimation) et affiche une croissance modérée (+0,7% en 2024), mais structurelle sous l’effet de la transition énergétique et de la digitalisation. La concentration est élevée autour de quelques grands groupes (EDF, Engie, TotalEnergies, Enedis, RTE), avec néanmoins des poches d’ouverture dans les filières renouvelables, le stockage et les services énergétiques.
Les barrières à l’entrée sont fortes (capital, régulation, expertise technique). Cependant, la mutation du mix énergétique et les programmes publics (France 2030, Green Deal européen) ouvrent des segments attractifs : réseaux intelligents, stockage, services énergétiques décarbonés. Pour un repreneur, le secteur constitue un terrain à haut rendement de long terme si les risques réglementaires et capitalistiques sont maîtrisés.
Les entreprises à reprendre dans ce secteur sont souvent des opérateurs régionaux ou des sociétés spécialisées dans les réseaux locaux, la maintenance, les solutions d’efficacité énergétique ou la gestion de portefeuilles renouvelables. La taille de ces entreprises varie de 5 M€ à 200 M€ de chiffre d’affaires. Les cessions s’expliquent par des transitions générationnelles, des consolidations ou la recherche de capitaux externes pour financer les plans d’investissement.
Signaux positifs : contrats récurrents, partenariats avec collectivités, certifications environnementales, forte demande locale. Risques : actifs vieillissants, dépendance à un donneur d’ordre ou à un dispositif réglementé. Le repreneur doit valider le mix contrat/infrastructure et la cohérence entre la capacité d’investissement et le plan de maintenance.
Les audits doivent couvrir la performance technique, la conformité réglementaire (CRE, RTE, Enedis) et la viabilité des contrats clients. Les enjeux cachés résident souvent dans des dettes techniques ou des obligations environnementales non provisionnées.
Le secteur requiert un montage robuste : LBO modéré, co‑investissement industriel, ou crédit vendeur avec soutien public (BPI, France 2030). Le ratio d’endettement cible (Debt/EBITDA) reste contenu entre 3,0x et 5,5x selon la stabilité des cash-flows. Les délais de closing sont longs (6–12 mois) compte tenu des agréments.
Les points sensibles portent sur l’évaluation des actifs régulés, la pérennité des marges sous TRV et la reprise des garanties contractuelles. L’earn‑out est souvent utilisé pour aligner vendeur et acheteur sur les performances post‑acquisition.
Une perte de confiance interne ou un défaut de coordination avec les autorités (CRE, RTE, Enedis) peut retarder les projets. Prioriser le maintien de la chaîne d’exploitation.
La création de valeur repose sur cinq leviers : digitalisation du réseau, modernisation des équipements, diversification des offres clients, intégration de portefeuilles renouvelables et développement du stockage énergétique. Ces stratégies génèrent en moyenne 10–15% d’amélioration de marge opérationnelle à 3–5 ans (estimation).
Description : déploiement d’IA pour la gestion prédictive du réseau et des consommations, évolutions vers les smart‑grids.
Probabilité : élevée
Impact : positif (hausse des marges par automatisation, nouveau modèle de services).
Description : relocalisation énergétique européenne et tension sur l’approvisionnement des composants critiques (batteries, câbles).
Probabilité : moyenne
Impact : neutre à positif (relocalisation aide les opérateurs européens).
Description : hausse de la sensibilité aux enjeux climatiques et demande de transparence énergétique.
Probabilité : élevée
Impact : positif (accroît la demande pour les solutions bas carbone).
Les décisions de la CRE peuvent impacter les marges via l’évolution des TRV. Probabilité : élevée | Impact : élevé | Mitigation : intégrer une marge de flexibilité tarifaire dans le business plan.
Coût du capital élevé (taux >4%) réduit la rentabilité des projets d’infrastructure. Mitigation : diversifier les sources de financement et recourir aux dispositifs publics (France 2030).
Départs de compétences clés post‑rachat. Mitigation : plan d’incentive et communication rapide.
Impact : élevé | Complexité : L | Horizon : moyen | KPI : taux d’automatisation, coûts d’exploitation, disponibilité opérationnelle.
Impact : élevé | Complexité : M | Horizon : moyen | KPI : capacité installée (MWh), ROI du projet, taux d’utilisation réseau.
Impact : moyen | Complexité : M | Horizon : court | KPI : taux de rétention, satisfaction employés.
Impact : élevé | Complexité : L | Horizon : long | KPI : EBITDA consolidé, croissance du CA.
Impact : moyen | Complexité : M | Horizon : court | KPI : coût moyen de dette, ratio Debt/EBITDA.
À horizon 2026–2030, les sociétés d’électricité évolueront dans un environnement de forte intégration européenne et de transition énergétique accélérée. Les repreneurs capables d’investir dans les réseaux, le stockage et la digitalisation profiteront des meilleures marges. La valeur se déplacera vers les infrastructures intelligentes et les modèles combinant flexibilité, data et efficacité. Anticiper la réglementation, assurer la modernisation et sécuriser la culture d’entreprise seront les clefs d’une croissance durable.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.