La digitalisation s’est imposée à tous les étages des PME et ETI. Pourtant, peu d’entreprises prennent le temps de formaliser et documenter l’ensemble de leurs processus et outils numériques. Lors d’une cession ou d’une levée de fonds, cette lacune constitue un risque majeur : perte d’information, difficultés d’onboarding du repreneur, valorisation amoindrie. Que recherchent vraiment acquéreurs ou investisseurs ? Une entreprise où capital technique, outils et bonnes pratiques ne reposent pas uniquement sur quelques personnes clés. Faute de documentation précise, la transition se complique et la valeur perçue s’érode.
La première étape consiste à réaliser un inventaire exhaustif : logiciels métiers, outils métiers spécifiques, solutions back office, plateformes SaaS critiques, licences, hébergements, accès et paramétrages, workflows automatiques… Ne sous-estimez pas l’enjeu : un repreneur en due diligence consultera la cohérence, la légalité et la robustesse de votre SI et des outils le supportant. L’absence de vision claire fait perdre du temps, multiplie les questions, invalide la fluidité du process de vente et, parfois, fait redescendre la valorisation.
Cartographier ce qui existe ne suffit pas. Il faut comprendre et expliciter comment chaque outil s’imbrique dans les processus métier : qui utilise quoi, à quelles étapes, pour quel objectif ? Quels sont les flux d’informations, les dépendances critiques ou les points de vulnérabilité ? Un mapping synthétique, illustré, permet de visualiser l’ensemble (diagrammes, matrices de responsabilités, workflows). C’est aussi à ce stade que l’on repère les redondances, les obsolescences, les systèmes non maintenus ou les usages non documentés.
La documentation doit répondre à un triple enjeu : être suffisamment détaillée pour la reprise, rester accessible (éviter la documentation technocratique illisible) et être maintenable dans la durée. Adoptez une structure claire : objectifs du process, étapes détaillées, intervenants et responsabilités, outils et accès utilisés, pièges/recommandations, archivage des documents clés. Privilégiez des supports dynamiques ou collaboratifs (wiki d’entreprise, Notion, documentation intégrée à l’outil lui-même) plutôt que des dossiers figés et difficiles à garder à jour.
Anticiper la courbe d’apprentissage du repreneur ou d’une équipe d’intégration fait toute la différence. Outre la documentation, prévoyez une période de passation (coaching, sessions de questions-réponses, accès à un référent interne ou externe, etc.). Certains dirigeants choisissent, à juste titre, d’en faire une clause contractuelle ou une condition suspensive de la cession.
Un dossier documentaire solide (processus, outils, paramétrages, flux, accès, check-list des conformités) rassure l’acquéreur, raccourcit la due diligence, met en avant la maturité opérationnelle de l’organisation et justifie une valorisation plus haute. Elle est aussi une preuve de la solidité des fondamentaux de l’entreprise en matière de gouvernance, d’organisation, de cybersécurité et d’indépendance du dirigeant.
Toutes les documentations ne se valent pas. Un dogme voudrait qu’un corpus très normé suffise. En réalité, la documentation doit vivre : être challengée, adaptée à l’évolution des outils, connectée au quotidien opérationnel. Une documentation figée, qui n’est connue que du management ou du DSI, n’a qu’une valeur limitée pour l’acquéreur.
La vraie transmissibilité se joue dans la capacité à rendre l’information vivante, appropriable et évolutive, ce qui suppose un pilotage régulier et l’implication des équipes avant, pendant, et après la cession ou la levée de fonds.
La documentation des processus entreprise et des outils digitaux n’est plus une option lors d’une cession ou d’une levée de fonds : elle conditionne directement la fluidité du transfert, la sécurisation de la continuité et la valorisation de votre entreprise. Prendre le temps de cartographier, documenter et transmettre efficacement, c’est investir dans la résilience et l’attractivité de votre patrimoine immatériel. Ce travail, parfois fastidieux, devient alors un véritable argument de négociation et le socle d’une croissance maîtrisée, même en cas de changement de mains.
François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.
Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.
Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.
Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.
Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.
Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.