
Le secteur des entreprises de dépollution connaît une croissance rapide, portée par la transition écologique, la reconversion des friches industrielles et les régulations européennes relatives aux polluants (notamment les PFAS). En 2023, la taille du marché européen de la dépollution est estimée à environ 28,5 milliards USD et affiche un CAGR de 7–8% à horizon 2030 {"precision":"estimation"}. Ce secteur reste fragmenté, mêlant grands groupes intégrés (Veolia, Séché Environnement) et PME régionales hautement spécialisées.
Les barrières à l’entrée sont fortes : réglementation, certification, technicité, investissements lourds. Cependant, les besoins croissants en réhabilitation de sites et en traitement avancé des eaux et sols renforcent l’attractivité du secteur. Pour un repreneur, il s’agit d’un marché d’opportunités à forte intensité capitalistique.
Les entreprises à reprendre présentent généralement un CA entre 50 et 150 M€ et une marge EBITDA variant de 15 à 25%. Les motifs de cession sont souvent la retraite, la fatigue managériale ou la recherche de partenaires financiers pour soutenir l’expansion. Une cible attractive combine : ingénierie interne, certifications, ancrage territorial, base clients loyale (grands industriels, collectivités).
Les signaux positifs incluent des contrats récurrents, une maîtrise technologique PFAS et une diversification des verticales. La due diligence exigera une vérification exhaustive des risques environnementaux et des obligations de conformité.
Une reprise dans la dépollution nécessite un audit multidimensionnel : technique (procédés, normes), financier (flux contractuels, CAPEX), réglementaire (permis, conformité ICPE) et humain (certifications du personnel). Les risques liés aux passifs environnementaux et aux projets à long cycle doivent être évalués. Le recoupement des données publiques (ADEME, dossiers ICPE, marchés publics) est crucial.
Le recours à un LBO primaire est fréquent, avec une part de financement bancaire de 40–50% et des dispositifs publics en complément (Bpifrance Prêt Transmission, fonds France 2030). Les montages hybrides (earn-out, crédit-vendeur) permettent d’aligner les intérêts du cédant et du repreneur. Les risques principaux résident dans le coût de la dette et les délai de mobilisation des aides publiques.
Les temps incompressibles proviennent des audits site par site et des autorisations administratives. Le repreneur doit anticiper des durées de closing souvent supérieures à six mois. Un protocole clair quant aux obligations environnementales post-closing est indispensable.
Perte de clients clés, départs de techniciens certifiés, rupture de conformité. L’instauration rapide d’un comité de pilotage post-reprise est essentielle.
Les relais principaux résident dans :
L’horizon de création de valeur est de 3 à 5 ans, via synergies opérationnelles, maîtrise des CAPEX et expansion géographique.
Déploiement d’outils IA pour le monitoring et la modélisation prédictive des polluants. Probabilité : élevée, impact : positif.
Réindustrialisation européenne, relocalisation de procédés et contraintes d’import sur les matières dangereuses. Probabilité : moyenne, impact : positif.
Durcissement des normes environnementales et attente sociétale accrue sur la durabilité. Demande structurelle croissante. Probabilité : élevée, impact : positif.
La non-conformité ICPE ou REACH peut entraîner des pénalités sévères. Probabilité : moyenne, impact : élevé. Mitigation : audit réglementaire semestriel.
Trop forte exposition à un seul donneur d’ordre (collectivité ou industriel). Probabilité : moyenne, impact : élevé. Mitigation : diversification des clients.
La non-actualisation des procédés PFAS et bioremédiation. Probabilité : moyenne, impact : moyen. Mitigation : plan d’investissement technologique sur 3 ans.
Déficit de main-d’œuvre certifiée (SS4, radioprotection). Probabilité : élevée, impact : moyen. Mitigation : politique RH et partenariat formation.
Objectif : automatise le suivi environnemental et le reporting. Impact : élevé, horizon : moyen, complexité : L
Objectif : fidéliser les managers et techniciens clés. Impact : élevé, horizon : court, complexité : M
Objectif : développer une présence régionale structurée. Impact : moyen, horizon : long, complexité : L
Objectif : intégrer de nouvelles technologies pour le traitement des “polluants éternels”. Impact : élevé, horizon : moyen, complexité : L
Objectif : aligner comptabilité, financement et reporting extra-financier. Impact : moyen, horizon : moyen, complexité : M
À horizon 2026–2030, le secteur des entreprises de dépollution restera porté par la régulation et les impératifs de transition écologique. La valeur se déplacera vers les acteurs intégrés et technologiquement avancés, capables de traiter les PFAS et de gérer des projets complexes de friches. Pour réussir, un repreneur devra sécuriser ses financements, industrialiser ses processus, investir dans l’innovation et tisser des alliances publiques-privées durables. Une approche structurée et capitalisée sur la croissance verte fera la différence.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.