
Le marché mondial des agences de communication, incluant publicité, PR, marketing digital et conseil corporate, avoisine 50 milliards USD de revenus pour la partie communication stratégique, avec un CAGR estimé de 6 % d’ici 2026 ({"precision":"estimation"}). La dynamique en Europe, notamment en France, est soutenue par la montée du numérique, du retail media et des plateformes data. Ce secteur devient un terrain de consolidation progressive où les grands groupes (Publicis, WPP, Dentsu, Omnicom, Havas) et les fonds privés (KKR, Permira) renforcent leur présence via build-ups et carve-outs. En 2026, la fenêtre de tir demeure favorable pour un cédant qui peut démontrer : récurrence des revenus, intégration data/IA et gouvernance solide.
Les acquéreurs stratégiques (groupes de communication, marketing, data ou tech) recherchent des synergies créatives, data et opérationnelles, valorisant des modèles intégrés et des portefeuilles clients diversifiés. Les acquéreurs financiers (fonds de LBO ou PE) ciblent des plateformes de build-up et privilégient des revenus récurrents, des process stabilisés et un EBITDA croissant. Les family offices ou dirigeants repreneurs indépendants valorisent la culture et les marges. Les implications sont directes : un industriel proposera souvent un prix plus élevé mais avec un earn-out conditionné à la rétention des clients et des talents ; un fonds recherchera un engagement managérial post-closing et un mécanisme de crédit vendeur pour aligner les intérêts.
La valeur d’une agence réside dans la transférabilité de son savoir-faire et la fiabilité de ses données. La préparation doit inclure une revue complète du portefeuille client, la mise en place de contrats pluriannuels et de solutions CRM/ERP intégrées. Le dirigeant doit limiter la dépendance aux profils clés, renforcer le middle management et prouver la robustesse des procédures juridiques, RH et financières.
Formaliser un comité de direction autonome, clarifier les rôles et assurer la documentation des décisions clés.
Les multiples supérieurs s’obtiennent pour les agences présentant une récurrence contractuelle >60 % de leurs revenus, une faible concentration client (<10 % du CA par client majeur) et un pan digital significatif (>50 % du CA total). ({"precision":"estimation"})
Mettre en œuvre des outils de reporting financière harmonisés (IFRS/CRC), un pilotage mensuel du BFR, et un suivi détaillé du pipeline commercial.
Un processus typique de cession dure 6 à 9 mois. Il démarre par la préparation du teaser et du CIM, suivie de la réception des offres indicatives (LOI), puis la due diligence et la négociation du SPA. Pour les agences de communication, la transparence sur les KPIs (taux de renouvellement client, marge brute, BFR, taux de staffing) est déterminante dans les Q&A. Les points de friction fréquents concernent la valorisation du capital humain et la gestion des contrats clients post-cession.
Préparation (2 mois) → Go to market (3 mois) → LOI & due diligence (2–3 mois) → Closing (1 mois).
Les sujets récurrents : earn-out dépendant de la stabilité des clients, absence d’audits ESG, ou reporting non consolidé.
Prévoir un plan de rétention des talents clés (incentive, stock options, maintien post-closing sur 12–18 mois).
Les multiples observés pour les agences performantes varient entre 8x et 12x l’EBITDA ({"precision":"estimation"}) et jusqu’à 18x pour des cibles premium type FGS Global. Les drivers haussiers incluent la récurrence, l’intégration data/IA, la diversification client et une forte gouvernance. Les ajustements se font sur base cash-free debt-free, via des mécanismes de locked box ou de completion accounts. Des clauses d’earn-out conditionnent 10–30 % du prix sur 24 mois. Le crédit vendeur est fréquent pour les agences de taille moyenne. La documentation du deal repose sur un GAP solide et une clause de non‑concurrence limitée.
L’intégration de l’IA et de la donnée dans les modèles d’agence redéfinit la valorisation. Les acteurs data-driven gagneront des multiples supérieurs. Probabilité : élevée ; impact : positif.
Un contexte européen stable mais sous tension inflationniste influence les budgets pub. Les tensions énergétiques ou supply chain peuvent introduire une prudence. Probabilité : moyenne ; impact : neutre à légèrement négatif.
La guerre des talents et la pression ESG imposent une gouvernance renforcée. Les agences impliquant durabilité et inclusion obtiennent des primes de valorisation. Probabilité : élevée ; impact : positif.
Probabilité : élevée ; impact : élevé ; mitigation : diversifier le portefeuille et contractualiser les grands comptes.
Probabilité : moyenne ; impact : élevé ; mitigation : renforcer le management intermédiaire et planifier la succession.
Probabilité : élevée ; impact : moyen ; mitigation : automatiser et améliorer le mix data/tech à marge supérieure.
Probabilité : moyenne ; impact : élevé ; mitigation : audit data et conformité renforcée avant due diligence.
Probabilité : moyenne ; impact : élevé ; mitigation : standardiser le reporting KPI et valider les comptes audités.
Les opérations Dentsu–Tag (2023), KKR–FGS Global (2024, EV ~1,7 Md$), acquisition Lotame par Publicis (2025) et build‑up d’Havas attestent d’un appétit élevé des acheteurs. Ces deals traduisent la convergence entre tech, data et communication et confirment la valorisation élevée pour les agences intégrées et responsables ESG.
1. Structurer la gouvernance : délégation claire, comité exécutif, procédures décisionnelles (KPI : taux de délégation, réunions COMEX).
2. Renforcer la récurrence des revenus : contractualisation pluriannuelle, mix d’abonnements (KPI : % CA récurrent).
3. Industrialiser la data et le reporting : outil CRM/ERP intégré, audit data readiness (KPI : taux d’erreurs reporting, délais bouclage).
4. Sécuriser les talents : plan d’incentive, programme de transfert de compétences (KPI : taux de turnover clés).
5. Diversifier et digitaliser l’offre : développement IA, retail media, conseil strat. (KPI : part du CA digital, marge opérationnelle).
Entre 2026 et 2028, le marché des agences de communication devrait continuer à se consolider autour d’acteurs capables d’articuler création, data et technologie. Les acheteurs recherchent des plateformes scalables, technologiquement robustes et managérialement autonomes. Atteindre le haut de fourchette suppose de prouver la récurrence des revenus, la robustesse du reporting et la maturité de la gouvernance. Les dirigeants qui anticipent la mise en conformité data, structurent leur équipe et documentent la performance financière accèdent à des valorisations premium et à un process fluide, car chaque étape devient un vecteur de confiance pour des acquéreurs saturés de dossiers.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.